MONAIES GRECQUES
Syracuse Estimate: EUR 55000.- SUP / FDC 42.14gr Très Haut Relief.
Décadrachme d’ Evainète, vers 405-400 av. J.-C. Quadrige au galop à gauche, conduit par un aurige couronné par une Victoire volant à droite. A l’exergue, une cuirasse, un casque et des cnémides. Rv. SURAKOSION. Tête d’Aréthuse à gauche, ceinte de roseaux et entourée de quatre dauphins, coquille derrière la nuque. 5h. 42.140g. POZI 1276, Gulbenkian Coll.312 Gallatin R.XV/F.VIIa. Superbe/FDC.
Vente SBS-UBS auction 24 lot 16 du 25-01-1990
N° dans les ouvrages de référence : Jameson- - ANS.363 var. - MIAMG.4845 (R3) - GC.953 - Dewing880 (A/ 3 - R/ 4)
Traditionnellement ce décadrachme était censé commémorer la victoire des Syracusains sur les Athéniens en 413 avant J.-C. En fait, cette pièce répond à la politique évergétique de Denys l’Ancien au tournant de la fin du Ve siècle et le début du IVe siècle avant notre ère, visant à faire de Syracuse la nouvelle capitale du monde grec après la chute d’Athènes (404 avant J.-C.). Dès l’antiquité, le décadrachme de Syracuse d’Evainète fut considéré comme un chef d’œuvre de l’Art grec. De nombreux graveurs et cités s’en inspirèrent pour leurs monnayages comme Larissa ou Tarse par exemple au cours du IVe siècle avant J.-C.
Pendant la guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.), Syracuse dut affronter sur son terrain la redoutable expédition athénienne menée à partir de 415 avant J.-C. par Alcibiade et Nicias. Après le rappel du premier, la flotte athénienne fut coulée dans le port de Syracuse et les Athéniens furent vaincus sur l'Assinarios en 413 avant J.-C., Nicias mis à mort et les survivants de l'armée athénienne condamnés aux travaux forcés dans les carrières de pierre (latomies). En 409, les Carthaginois envahissent de nouveau l'île et s'emparent de Sélinonte et d'Himère, puis d'Agrigente en 405 avant J.-C. Denys de Syracuse s'empare du pouvoir et refoule les envahisseurs en 397 avant J.-C. Le règne de Denys l'Ancien dura encore trente ans et c'est Timoléon qui lui succéda.
POUR EXEMPLE CETTE VENTE RÉALISÉE:
43,36g. Quadrige conduit par un aurige tenant un aiguillon au galop à gauche; au-dessus, Niké volant à droite et couronnant l’aurige; à l’exergue, une cuirasse entre deux cnémides et un bouclier / Tête d’Arétuse-Perséphone à gauche, la chevelure ornée d’épis; sur le pourtour, quatre dauphins. Gallatin 26 (mêmes coins); SNG lLoyd 1021 (mêmes coins); AMB 481 (mêmes coins).
Petite irrégularité de bord à 5h00. Très bel exemplaire à patine de cabinet.
Exemplaire provenant de la vente The New York Sale III (2000), 104.
DENYS L'ANCIEN 431-367 avant JC
«Oderint, dum metuant !» (en latin)
«Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent !» (traduction française)
Cette formule est attribuée à Denys l'Ancien, qui gouvernait la cité de Syracuse (Sicile). Elle a été tellement galvaudée qu'il est hasardeux d'en certifier l'origine. L'écrivain romain Cicéron la mentionne dans De Officis LXXVIII.
Les Grecs avaient colonisé la Sicile au début du premier millénaire et certains d'entre eux, les Corinthiens, avaient fondé la cité de Syracuse vers 734 avant JC.
La cité fit preuve d'une prodigieuse vitalité qui l'amena à fonder des colonies à son tour. Gélon lui donna l'ascendant sur les Carthaginois par sa victoire d'Himère en 480 avant JC.
Alliée de Sparte pendant la guerre du Péloponnèse, Syracuse fut agressée par Athènes en 413 mais l'expédition tourna au désastre pour les assaillants.
Affaiblis, les démocrates de Syracuse abandonnèrent la réalité du pouvoir à un «tyran», Denys l'Ancien. Celui-ci rétablit la grandeur de la cité, assura son hégémonie sur la Sicile et la Calabre (la Grande Grèce) et promut les constructions et les arts.
Comme l'un de ses serviteurs, Damoclès, n'en finissait pas de chanter ses louanges, Denys le fit habiller de façon royale et l'invita à un somptueux festin. Là-dessus, il lui demanda de lever les yeux et Damoclès vit avec effroi une lourde épée suspendue au-dessus de sa tête par un crin de cheval. Il mesura la fragilité du bonheur et de la gloire. C'est du moins ce que rapporte Cicéron.
Pendant la deuxième guerre punique, Syracuse prit le parti de Carthage contre Rome. Remarquablement fortifiée, elle soutint un siège de trois ans au terme duquel elle perdit son indépendance et l'illustre savant Archimède.
Nous avons également cette tête d'Aphrodite de Cnide de Praxitèle du IV siècle avant JC à vendre: