Les deux Lions d'André MALRAUX

 

Lions en bronze patinés et anciens provenants de sa collection privée, des restes de terre sont encore présents.

En Birmanie, le lion symbolise la férocité, la constance et l'’invincibilité. Cet animal mythique est fréquemment représenté comme gardien de l’'entrée d’un monument depuis l’époque Pyu (V-VIIIème siècles)

17ème siècle Birmanie

Vendus par une amie Thaïlandaise d'André Malraux

en 1992 qui tenait Boutique à Montpellier

CIVA ART et ANTIQUITES d'EXTREME ORIENT,

attestation de CIVA ART

Poids du Mâle : 35 Kg, H=88cm, L=70cm, e= 25cm

Poids de la femelle : 45kg, H=80cm, L=70cm, e=25cm

ESTIMATION : 120 000 euros

transport de 555 euros, y compris l'assurance

 

paire de lions de malrauxtêtes des lions de Malraux

lion lionne

Temple d'Angkor Wat

Par la masse imposante de leur taille et leur force prodigieuse tout comme leur grande beauté, les félins carnassiers, en particulier le lion et le tigre, suscitent chez l’homme autant l’admiration que la crainte. Dans les temps anciens, le lion peuplait toute l’Afrique, l’Inde et l’Asie mineure, alors que le tigre élisait son domicile dans presque toute l’Asie orientale depuis la Turquie jusqu’en Corée en passant par l’Iran, l’Inde, la Russie orientale, la Mandchourie, la Chine, la Birmanie, la Malaisie, l’Indonésie et l’Indochine. Et, selon la population concernée, c’est tantôt à l’un, tantôt à l’autre, que l’on décerne le titre de roi des animaux.

Est-ce du Moyen-Orient, leur territoire commun, que se sont propagés les mythes identiques qui courent sur eux ? L’analogie entre ces mythes ne procède-t-elle pas plutôt de l’universalité de la structure de l’esprit humain qui, placé dans les mêmes conditions et face aux mêmes faits, raisonne à chaque fois de la même façon ? Toujours est-il que tigre et lion échangent leur personnalité dans les contes et légendes des peuples selon la région impliquée : les mêmes histoires africaines se portant sur la naïveté du lion berné par des animaux plus petits (singe, lièvre) se racontent en Asie au sujet du tigre.

Par son aspect majestueux, le lion était associé très tôt aux dieux dont il incarne la puissance, surtout guerrière. A Sumer, dès le 3e millénaire, Ishtar, « la déesse des batailles, la vaillante parmi les déesses », était représentée le pied droit posé sur un lion ou assise dans un char tiré par des lions. Dans un rêve que fit Goudéa, roi de Lagash (22e siècle av. J. C.), le grand dieu Nin-Girsu se révélait flanqué de deux lions. La déesse de la guerre égyptienne Sekhmet ou « la puissante » (un qualificatif d’Hathor) qui écrasa les hommes révoltés contre Rê avait dans l’iconographie la forme d’une lionne ou d’une femme à tête de lionne. La terrible Durga (autre nom de Parvati, femme de Civa) montait un lion pour aller combattre le démon taureau. Lié aux divinités sidérales, le lion est un animal céleste et lumineux ; en hébreu, le mot ari pour lion signifie aussi feu ; il accompagnait le soleil Shamash ou Nergal babylonien dans sa course journalière.

L’autorité du lion comporte la souveraineté : le lion-soleil brandissant une épée est l’emblème de l’Iran, le lion rampant cramoisi sur champ d’or celui de l’Ecosse. Le Négus, roi des rois éthiopien, se prétendait « lion de Juda » à l’instar du Christ. Les trônes des monarques reposaient sur des lions et le lion faisait partie des quatre animaux entourant le trône de Yahvé. Pour les alchimistes du Moyen-Âge le lion incarnait l’or, le roi des métaux. Le lion tout-puissant a le pouvoir de contenir les démons qui nuisent à la vie et à la santé des hommes : les Assyriens adoraient un génie lion écarteur de maladies et portaient avec eux des amulettes frappées à l’effigie de cette divinité.

La force du lion est ressentie comme signe de bravoure et fait de lui un héros. « Vous êtes mon lion superbe et généreux », lance la Dona Sol hugolienne à Hernani. A lui la protection des endroits sacrés : des lions se dressaient aux portes des villes de l’Antiquité (Mycènes en Grèce), devant les palais (Egypte) ou à l’entrée des tombes (Etrurie).

On voit apparaître ici le côté obscur du lion : sa force brutale sème la mort, et sur les morts il règne donc. On le voit ainsi associé à des divinités chtoniennes comme Hécate et Cybèle. Nergal, le dieu-soleil babylonien, dont le symbole est une tête de lion, était aussi seigneur des enfers par son mariage avec la déesse Ereskigal, « princesse de la grande terre ». Le lion n’est-il pas lui-même un animal crépusculaire qui ne chasse que la nuit tombée, tout comme son cousin le tigre ? Roi des ombres, le lion devient un héros-ancêtre pour de nombreux clans africains : un groupe nilotique, les Dinka, qui croit avoir pour père-fondateur le jumeau d’un lion, nourrit cette bête et parfois partage avec elle sa proie.

Mais les divinités de la terre sont aussi celles de la fertilité : Qadash-Anat, la déesse de la végétation phénicienne avait le lion pour attribut. Comme le taureau, le lion participe aussi au mythe de la résurrection ou de l’éternel recommencement. En Egypte, l’est et l’ouest, les deux pôles de la course du soleil, étaient gardés par deux lions appelés Sef (Hier) et Tuan (Aujourd’hui) que l’on représentait dos à dos. Ce mythe transparaît dans l’allégorie classique du combat entre le lion et le taureau, tous les deux symboles de la force vitale, ou entre le lion et un héros (cas de Gigalmesh, Samson et surtout Héraclès, lequel par sa victoire sur le lion de Némée s’imprègne d’invulnérabilité avec la peau de sa victime). Les chrétiens expriment cette dualité en rapportant la partie supérieure de la bête à la nature divine et sa partie inférieure à la nature humaine.

Lorsque l’allégorie est prise au pied de la lettre et que ressemblance signifie consubstantialité, le symbole devient magique et procure réellement ce qu’il représente : alors des images de l’animal sont apposées partout où on veut l’invoquer pour l’obtention des biens dont il est censé être le dépositaire. Au Moyen-Âge, les Européens croyaient que le cœur du lion donne du courage à celui qui en mange et protège de la foudre la maison où il est enterré ; s’asseoir sur une peau de lion guérirait des hémorroïdes ; les douleurs intestinales disparaîtraient par l’action des métaux estampillés à son image.

En Asie orientale où le lion réel n’existait pas, de nombreuses légendes sur lui devaient courir comme l’atteste le nom sino-vietnamien su tu (shizi – le maître) qui lui est donné, alors que la suprématie du tigre ou hô (hu), étymologiquement « animal à fourrure pouvant se dresser comme un être humain », sur les autres animaux y était incontestablement reconnue . En fait, c’est par le bouddhisme que fut introduit dans le monde sinisé le culte du lion, le Bouddha étant surnommé « le lion des Çakya », le lion symbolisant pour les bouddhistes la toute puissance de la foi. Par suite, il fut pris comme compagnon des bodhisattvas et arhats : par exemple, le bodhisattva Mánjuri (Van Thù, Wénshu), génie de la montagne sacrée Wutaishan (Ngu dài son) dans le Shanxi (Son Tây), haut lieu du lamaïsme mongol, représenté assis sur un lion ; idem pour l’arhat Kala (Già La) qui règne sur le territoire des lions et est identifié au roi lion Kala ou à l’île de Ceylan.

Gardien de la foi et de la connaissance, le lion est considéré aussi comme gardien des richesses et lieux sacrés. Les Vietnamiens l’attachent au génie des maisons et du bonheur Tu Vi (Ziwei) . Il est présent à l’entrée des demeures avec ses yeux proéminents (preuve de sagacité), sa crinière et sa queue frisées qui lui donnent l’air d’un gros toutou (son modèle est d’ailleurs le chien-lion pékinois) que l’image d’une bête féroce. Détail à remarquer, le lion chinois est souvent représenté jouant avec une balle. La légende l’explique par une référence au lait précieux de la lionne que les Chinoises espéraient recueillir dans des balles creuses qu’elles déposaient dans les collines pour attirer les lionnes, très joueuses. Il y a lieu de penser qu’il s’agit ici de la balle, symbole universel de l’astre lumineux (dans ce cas-ci , le soleil) ou du joyau sacré (ici, le joyau de la connaissance parfaite bouddhiste).

BIOGRAPHIE d'André MALRAUX

1901

André Malraux naît à Paris le 3 novembre. Son père, Fernand Malraux, est originaire de Dunkerque, où il est né en 1875. Son grand-père paternel, armateur, est évoqué dans Les Noyers de l'Altenburg et dans Le Miroir des limbes.

La mère d'André Malraux, Berthe Lamy est originaire de la région parisienne (elle est née en 1877). Les grands parents maternels d'André Malraux étaient boulangers à Saint-Maur-des-Fossés.

1902

En décembre, naissance du petit frère d'André Malraux, Raymond-Fernand, qui ne vivra que trois mois.

1905

Séparation des parents d'André Malraux. Sa mère s'installe chez sa propre mère, à Bondy. Celle-ci y tient avec sa seconde fille, Marie Valentine, une épicerie. André Malraux vivra jusqu'en 1920 avec sa grand-mère, sa mère et sa tante dans cette maison à un étage (l'épicerie étant située au rez-de-chaussée).

André Malraux ne gardera pas un très bon souvenir de son enfance : " Presque tous les écrivains que je connais aiment leur enfance, je déteste la mienne" ( Antimémoires, 1967)

1910

André Malraux passe ses vacances d'été chez ses grands-parents à Dunkerque. Il lit Alexandre Dumas.

1912

Le père d'André Malraux s'est remarié. Naissance de Roland Malraux, son premier demi-frère.

1914

André Malraux obtient son certificat d'études primaires

En septembre, il visite avec ses camarades de classe le champ de bataille de la Marne. Trop jeune pour aller combattre, il vivra la guerre au travers de l'expérience de son père, sous lieutenant dans les chars.

Il commence à aller au théâtre, et s'évade en lisant Hugo et Flaubert.

1916

André Malraux assiste à une représentation du Cid à la Comédie française. Il commence à fréquenter concerts et expositions et s'essaie, sans grand succès, à la peinture.

Il est alors élève au lycée Turgot. Bien que moyen en composition française, il se passionne au-delà des romanciers et des poètes français pour la littérature russe, notamment, Tolstoï et Dostoïevski.

1918

Face au refus du lycée Condorcet de l'inscrire, il abandonne les études secondaires. Son amour de la lecture lui permet de se passionner pour Corneille, Hugo, Flaubert, Nietzsche, Tolstoï, Dostoïevski, Michelet, Baudelaire, Loti, Barrès … et de devenir un véritable bibliophile. Il commence à gagner sa vie grâce à ses activités de chineur chez les bouquinistes.

1919

Il travaille pour le compte de René-Louis Doyon, qui tient la librairie La Connaissance. C'est grâce à cette activité qu'il entre en contact avec le poète Max Jacob.

1920

René-Louis Doyon lance sa revue, La Connaissance, et ouvre ses colonnes à André Malraux. Ce dernier publie un premier article consacré à la poésie cubiste.

André Malraux côtoie les milieux artistiques et littéraires parisiens : Paul Morand, Jean Cocteau, Raymond Radiguet, André Salmon, Max Jacob, André Suarès, Pierre Reverdy, Vlaminck, Derain, Léger…

René-Louis Doyon lance également une activité d'éditeur à laquelle Malraux collabore. Il publie aussi des articles dans la revue d'avant-garde, Action, de Florent Fels, notamment sur les Chants de Maldoror de Lautréamont, Les Champs magnétiques de Philippe Soupault et La Négresse du Sacré-Coeur d'André Salmon.

Le libraire Simon Kra lui confie la direction artistique des Éditions du Sagittaire ; il y publiera notamment : Le Livret de l'imagier de Remy de Gourmont et Carnet intime de Laurent Tailhade.

Ces activités permettent à Malraux de quitter le pavillon de Bondy pour s'installer à Paris.

1921

Max Jacob le présente au marchand de tableaux Kanhweiler, qui engage Malraux comme éditeur à la Galerie Simon. Malraux travaille alors à la publication de textes de Max Jacob, de Vlaminck, de Radiguet et de Reverdy.

Malraux publie Lunes en papier, son premier livre aux éditions de la Galerie Simon.

Il rencontre Clara Goldschmidt à un dîner organisé par Florent Fels. Ils partent ensemble fin juillet en Italie : Florence, puis Venise. Ils doivent rentrer prématurément en août faute d'argent. Ils profitent de ce voyage pour télégraphier leurs fiançailles à la mère de Clara.

André Malraux et Clara Goldschmidt se marient en octobre à Paris, puis partent en voyage à Prague et à Vienne. Ils passent les fêtes de fin d'année à Magedbourg, berceau de la famille de Clara.

1922

André Malraux et Clara Goldschmidt poursuivent leur voyage vers Berlin; ils y découvrent l'expressionnisme allemand. André Malraux entame une collaboration avec la NRF. Il publie notamment un compte rendu sur L'Art poétique de Max Jacob.

Le couple Malraux voyage en Tunisie et en Sicile.

1923

André Malraux parvient à échapper au service militaire, en se faisant réformer.

André Malraux qui avait placé la fortune de son épouse en bourse doit faire face à l'effondrement des valeurs mexicaines qui constituaient la majorité de son portefeuille boursier. Le couple est ruiné.

Pour se reconstituer rapidement un patrimoine, André Malraux prend l'étrange décision d'aller s'emparer de quelques statues khmères dans la jungle cambodgienne pour les revendre ensuite en occident. L'expédition qui est montée avec Louis Chevasson, l'ami d'enfance, sera un désastre. Ils embarquent en octobre sur l'Ankgor. À la mi-décembre, ils arrachent sept pierres au temple de Banteaï-Srei . ils les emballent et les emportent sur des charrettes. De retour à Phnom-Penh, à la veille de Noël, ils sont arrêtés après la fouille de leurs bagages et assignés à résidence.

1924

André Malraux est condamné en juillet à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Phnom-Penh. Clara Malraux, elle, bénéficie d'un non lieu et parvient à rentrer en France. Elle réussit avec l'aide de Marcel Arland à réunir les signatures d'une vingtaine d'écrivains au bas d'une pétition qui paraît dans Les Nouvelles Littéraires le 6 septembre (Gide, Mauriac, Breton, Aragon, Gallimard, Max Jacob…). En octobre, la cour d'appel de Saigon réduit la peine de prison d'André Malraux et l'assortit d'un sursis.

André Malraux rentre en France en Novembre.

1925

Avant de repartir pour Saigon, André Malraux signe un contrat pour trois livres avec l'éditeur Bernard Grasset.

Le couple Malraux fonde, à Saigon, avec l'avocat Paul Monin, L'Indochine , un journal d'opposition au gouvernement colonial. Le premier numéro de L'Indochine sort en juin ; Ce journal paraît jusqu'au 14 août. Sa parution doit cesser du fait des pressions du gouverneur sur les imprimeurs locaux. André Malraux et ses amis parviennent à acheter des caractères d'imprimerie à Hongkong, et feront paraître L'Indochine enchaînée de fin novembre 1925 à janvier 1926.

Malade , André Malraux doit rentrer en France. Il s'embarque pour la France le 30 décembre. De ce séjour en Indochine il garde à la fois l'expérience de son combat contre la société coloniale et le goût d'un journalisme engagé.

1926

Sur le bateau du retour, André Malraux commence à rédiger les premiers fragments de La Tentation de l'Occident, qui paraîtra en juillet chez Grasset. Cet "essai-roman " est un récit épistolaire entre un jeune occidental et un jeune oriental : le français A.D qui découvre l'Asie échange ses impressions avec le chinois Ling, qui lui, visite l'Europe.

André Malraux, fait maintenant figure, en France, de spécialiste de l'Extrême Orient

1927

André Malraux doit garder le lit pendant près de trois mois, en raison d'une grave crise de rhumatisme articulaire.

Il publie en mars, chez Grasset, son essai : D'une jeunesse européenne.

Il travaille à son roman Les Conquérants, qu'il publiera en 1928. Il continue de rédiger des comptes rendus à la N.R.F.

1928

André Malraux signe un contrat chez Gallimard, et entre au comité de lecture .

Parution de : Les Conquérants chez Grasset et de Royaume-Farfelu chez Gallimard.

Il commence à travailler au manuscrit de La Voie royale.

1929

Il devient directeur artistique chez Gallimard, où il crée la collection des Mémoires révélateurs

Il va effectuer, de 1929 à 1931, avec Clara, plusieurs voyages en Orient. Au printemps, ils partent pour la Perse. Ils passent par Naples, Constantinople et Bakou . Ils reviendront en passant par l'Irak, la Syrie et Beyrouth.

1930

Parution de La Voie royale (Grasset), qui obtient le prix Interallié. Ce roman tiré de l'expérience de Malraux dans la forêt cambodgienne, conte les aventures "métaphysiques" de Claude Vannec, archéologue, et de l'énigmatique Perken, ancien agent secret. Ces deux personnages effectuent un voyage " au bout de la nuit", à la recherche d'un autre aventurier, perdu dans la région proche des temples.

Malraux édite Calligrammes d'Apollinaire et crée la Galerie de la N.R.F

En décembre, suicide par asphyxie de son père.

1931

André Malraux organise plusieurs expositions à la Galerie de la N.R.F. sur l'art gothico-bouddhique, l'art indo-hellénistique, et l'art des nomades de l'Asie centrale.

La N.R.F. d'avril publie La Révolution étranglée, article de Trotski sur Les Conquérants, suivi de la réponse d'André Malraux.

En mai, nouveau voyage de Clara et André Malraux en Asie. Ils vont à Ispahan, puis en Afghanistan et en Inde. Grâce à Gaston Gallimard qui finance ce voyage, celui-ci se transforme en tour du Monde : Birmanie, Singapour, Hongkong, Chine, Japon, Canada, et Etats-Unis. Ils rentrent en France en décembre.

1932

Mort de la Mère d'André Malraux en mars

Il rencontre Josette Clotis

Il travaille à la rédaction de La Condition humaine et s'installe au 44, rue du Bac.

1933

En mars naissance de Florence Malraux

En avril parution de La Condition humaine en volume chez Gallimard . Il obtient le prix Goncourt fin 1933.

André Malraux s'engage dans la lutte contre le fascisme. Il prend la parole lors de la première réunion de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires présidé par André Gide et prend la défense de Dimitrov, accusé de l'incendie du Reichstag.

En août, il rencontre Trotski.

Il a une brève liaison avec Louise de Vilmorin qu'il retrouvera dans les années soixante.

Il commence à partager sa vie entre Clara et Josette Clotis.

1934

En janvier, André Malraux se rend à Berlin avec André Gide pour tenter d'obtenir la libération de Dimitrov. Il participe à toutes les manifestations en faveur de sa libération.

Il se lance dans une nouvelle aventure périlleuse. En mars, il part reconnaître en avion, avec le capitaine Corniglion-Molinier, le site de Mareb, la capitale légendaire de la reine de Saba au Yémen. Ils survolent les ruines le 7 mars et, sur le chemin de retour, sont reçus par l'empereur Haïlé-Sélassié à Addis-Abeba.

De juin à septembre, Clara et André Malraux sont en Union soviétique ; il accorde des entretiens à la Pravda . Lors de ce séjour, il rencontre Staline, Gorki, Eisenstein, et Pasternak. Il assiste en août au Congrès des écrivains; il y prononce le discours L'art est une conquête. Il commence à rédiger Le Temps du Mépris.

1935

En mai , il publie Le Temps du Mépris chez Gallimard. Ce livre dédié aux victimes du nazisme, ouvre un nouveau cycle romanesque. Malraux a décidé cette fois de combattre les fascismes.

André Malraux organise, avec André Gide, le Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, au Palais de la Mutualité.

1936

En mars, il fait un bref séjour en Union soviétique et rencontre Gorki peu avant sa mort.

Dès le début de la guerre civile espagnole, il apporte on soutien aux républicains. Il participe à plusieurs combats aériens à la tête de l'escadrille España qu'il commande.

Il participe au bombardement d'une colonne nationaliste à Medellín et à la destruction d'un terrain d'atterrissage à Olmedo.

1937

En février, il participe à une dernière mission pour protéger les réfugiés de Málaga puis il rentre à Paris.

Il part aux États-Unis pour une tournée de conférences destinée à aider financièrement la République espagnole. Il se rend ainsi successivement à New York, Philadelphie, Washington, Hollywood, San Francisco, Toronto et Montréal.

Il travaille à son roman L'Espoir, qu'il terminera à l'automne.

De retour à Paris, il participe en juillet au congrès des écrivains pour la défense de la culture puis séjourne dans les Pyrénées avec Josette Clotis.

L'Espoir parait en décembre.

1938

Clara et André Malraux se séparent.

Il travaille à la préparation du film Sierra de Teruel. Il commence, fin juillet, le tournage à Barcelone. Le tournage se poursuit à Tarragone et dans la sierra de Montserrat.

1939

En janvier, l'équipe du film Sierra de Teruel doit évacuer Barcelone investie par les nationalistes. Il leur faudra terminer le tournage en France ( Joinville et Villefranche de Rouergue). Le film sera projeté trois fois pendant l'été avant d'être censuré en septembre. Il obtiendra après la guerre le prix Louis Delluc sous le titre l'Espoir.

Surpris par la déclaration de guerre, et le pacte germano-soviétique, qu'il se refuse à dénoncer, il tente en vain de s'engager dans une unité de chars.

1940

Il travaille à Mayrena second volet des Puissances du désert (dont La Voie royale constitue le premier volume) et à La Psychologie de l'art, tandis que Verve publie son Esquisse d'une psychologie du cinéma.

Il parvient enfin à s'engager dans l'armée française comme soldat de deuxième classe. En avril, il est incorporé au dépôt de cavalerie motorisée de Provins.

Il est fait prisonnier dès le mois de juin et interné dans la cathédrale de Sens.

D'août à octobre, il peut travailler à Collemiers; il sera tour à tour moissonneur, bibliothécaire, bûcheron et instituteur.

Il commence à écrire Les Noyers de l'Altenburg.

En Novembre, grâce à son demi-frère Roland, André Malraux s'évade en compagnie du poète Jean Grosjean et de Jean Beuret et arrive en zone libre. Le même jour , Josette met au monde à Neuilly, leur premier fils, Pierre-Gauthier.

La nouvelle famille va s'installer dans le midi. André Malraux reprend contact avec les écrivains installés sur la Côte d'Azur : Gide, Martin du Gard, Berl …

1941

André Malraux reste méfiant face à l'influence des communistes sur la résistance. C'est pourquoi malgré les visites de Wildé, d'Astier, Bourdet, Stéphane, Sartre et Beauvoir qui le pressent de s'engager contre l'occupant , il refuse de le faire.

André Malraux se consacre à la rédaction de deux récits Le Règne du malin et Le démon de l'Absolu , ouvrages restés inachevés et qui ne seront publiés qu'après sa mort. Il travaille également aux Noyers de l'Altenburg.

1942

Après un séjour en septembre dans l'Allier, où il prend peut-être un premier contact avec des réseaux résistants, il s'installe dans le Cantal où Josette Clotis le rejoint avec leur fils.

1943

En mars, Josette met au monde leur second fils, Vincent.

Roland , le demi-frère d'André Malraux, le présente au réseau de résistance auquel il appartient.

Parution des Noyers de l'Altenburg ( Lausanne).

André Malraux consacre la majorité de son temps à l'écriture du Démon de l'Absolu.

1944

André Malraux rentre en résistance au printemps sous le pseudonyme de colonel Berger.

Ses deux frères, Claude et Roland, résistants de la première heure, sont arrêtés. Roland  est conduit au camp de concentration de Neuengamme en Allemagne. Il meurt le 3 mai 1945 lors du naufrage du Cap Arcona.

André Malraux qui souhaite fédérer les différents maquis de Corrèze éprouve de grandes difficultés, tant auprès des résistants gaullistes que communistes (ils le considèrent comme un transfuge tardif). André Malraux ne parvient à s'imposer que dans un groupe d'Alsaciens.

En juillet, sa voiture tombe dans une embuscade à Toulouse : blessé, il est arrêté, interrogé, et transféré à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il ne doit sa libération, en août, qu'à un départ précipité des allemands.

En septembre il prend le commandement de la Brigade Alsace-Lorraine, et s'engage activement dans la bataille des Vosges.

Le 12 Novembre, Josette Clotis meurt accidentellement , les jambes broyées par un train.

La Brigade Alsace-Lorraine participe activement à la libération de Strasbourg.

1945

André Malraux s'installe avec sa belle-sœur Madeleine (l'épouse depuis janvier 43 de son frère Roland), le fils de Madeleine, Alain, (né en juin 44), et ses deux fils à lui, dans un appartement à Boulogne-Billancourt.

En août, André Malraux rencontre le Général de Gaulle. Il se crée une grande admiration réciproque  entre les deux hommes. Malraux accepte de devenir son conseiller technique à la culture et devient un éphémère ministre de l'Information ( novembre 1945 à janvier 1946). André Malraux confie la direction de son cabinet à Raymond Aron.

Le film Sierra de Teruel, rebaptisé Espoir, est à nouveau projeté en salle à partir d'août et reçoit le prix Louis Delluc en décembre.

1946

En janvier, son divorce avec Clara est prononcé. Fin de l'expérience ministérielle , André Malraux restera fidèle au Général de Gaulle pendant sa traversée du désert (jusqu'en 1958).

En novembre, André Malraux prononce un discours à la Sorbonne pour la naissance de l'Unesco.

1947

Un Volume de ses Romans parait dans la bibliothèque de la Pléiade.

Le Général de Gaulle crée le Rassemblement du Peuple Français (RPF) , André Malraux prend la direction du service de presse. C'est lui qui organise les interventions publiques du Général.

André Malraux prononce un discours au premier meeting du RPF au Vélodrome d'hiver en juillet.

Parution du premier volume ( il y en aura 3) de La Psychologie de l'art : Le musée imaginaire .

1948

André Malraux prononce en mars, à la salle Pleyel, une conférence: Appel aux intellectuels , qui deviendra la postface des Conquérants.

Il épouse Madeleine, la veuve de son demi-frère Roland Malraux.

Il publie le deuxième volume de La Psychologie de l'art (La Création artistique) et Les Noyers de l'Altenburg.

1949

Il collabore à la revue mensuelle du RPF, Liberté de l'esprit, dirigée par Claude Mauriac.

Il publie le troisième volume de La Psychologie de l'art (La Monnaie de l'absolu).

1950

André Malraux travaille à une seconde version de La Psychologie de l'art.

1951

André Malraux publie Les Voix du silence, nouvelle version modifiée de La Psychologie de l'art.

Il travaille à un ouvrage consacré à la sculpture.

1952

Il abandonne ses activités au sein du RPF.

Parution du premier volume du Musée imaginaire de la sculpture mondiale (La Statuaire).

Il voyage avec Madeleine en Grèce, en Égypte et en Iran.

1953

Il se consacre à la suite du Musée imaginaire,

Il collabore au Malraux par lui-même de Gaëtan Picon.

Pendant l'été, il se rend à Lucerne avec Madeleine, son épouse.

1954

André Malraux est invité à New York avec son épouse, pour l'inauguration des nouvelles galeries du Metropolitan Museum.

En été, il voyage en Italie : à Florence, en Toscane et en Ombrie.

Parution du deuxième volume du Musée imaginaire.

Il accorde plusieurs entretiens à L'Express.

1955

Parution du troisième volume du Musée imaginaire.

Il voyage avec Madeleine en Égypte.

Il travaille à la suite des Voix du silence, intitulée La Métamorphose des dieux.

1956

Discours à Stockholm pour le 350e anniversaire de la naissance de Rembrandt.

Il voyage à Rome et en Sicile avec son épouse et Alain.

Il travaille à La Métamorphose des dieux.

1957

Parution, en novembre, du premier tome de La Métamorphose des dieux.

1958

André Malraux adresse avec plusieurs écrivains (Martin du Gard, Mauriac et Sartre) une lettre au Président de la République contre la torture en Algérie.

En juin, il devient Ministre de l'Information du Général de Gaulle. En juillet, il est chargé de l'expansion et du Rayonnement de la Culture française.

Il prononce trois grands discours : en juillet (Fête Nationale), août (Anniversaire de la Libération de Paris) et septembre (Référendum sur la nouvelle constitution).

1959

Malraux devient ministre d'État chargé des affaires culturelles en janvier.

Discours à Athènes Hommage à la Grèce pour la première illumination de l'Acropole .

Tournée en Amérique du Sud en août et septembre, Malraux visite le Brésil, le Pérou, le Chili, l'Argentine et l'Uruguay.

En octobre, il assiste avec le Général de Gaulle à la première de Tête d'Or, créé par la compagnie Renaud-Barrault, au Théâtre de France.

1960.

Malraux prononce un discours à l'occasion de l'Indépendance des colonies d'Afrique noire.

Malraux rompt avec sa fille Florence, suite à la signature par celle-ci du manifeste des 121, en faveur de l'insoumission des jeunes appelés en Algérie. Ils ne se réconcilieront qu'en 1968.

Malraux voyage au Mexique, prend part à la campagne de sauvegarde des monuments de Nubie (discours à l'Unesco).

1961

Mort accidentelle de ses deux fils, Vincent et Gauthier, tués dans un accident de voiture sur une route de Bourgogne : ils ont dix-huit et vingt ans.

1962

En février, son domicile est plastiqué, sans doute par l'OAS. Malraux s'installe quelques mois plus tard avec Madeleine et Alain à Versailles.

Le 4 août est adoptée par le Parlement la loi dite loi Malraux assurant la sauvegarde des quartiers anciens et la création des maisons de la culture.

Il commande à Chagall un nouveau plafond pour l'Opéra de Paris.

1963

Malraux prononce en janvier, en présence du président Kennedy , un discours pour l'exposition de La Joconde à la National Gallery de Washington.

En septembre, il prononce l'oraison funèbre de Georges Braque.

Malraux commande le nouveau plafond de l'Odéon à André Masson.

1964

Inauguration de la Maison de la culture de Bourges par le Général de Gaulle

Dès 1960, le conservateur Pierre Bourdil, la mairie et les Beaux Arts dépêchent une équipe d'archéologues.

En 1961, des fouilles ont à nouveau lieu, de même qu'en 1962, année de la sortie du livre de Gérard de Sède et par la même, du délire templier à Gisors.

Suite à la sortie de l'ouvrage, Les Templiers sont parmi nous, le parc du château se trouve envahi de radiesthésistes, de médiums, de touristes en mal de sensation, et bien entendu d'autres fouilleurs clandestins.

Après 3 années de fouilles infructueuses, les archéologues jettent l'éponge.

La ville de Gisors est divisée en deux clans : ceux qui croient et ceux qui nient. La presse et la télévision s'emparent de l'affaire Gisors.

En 1964, l'heure est grave : devant une si forte pression populaire, il faut clarifier les choses.
André Malraux, Ministre de la Culture, envoie le 12ème génie militaire de Rouen entreprendre des fouilles dans la motte.

Ces fouilles effectuées sous forme de sapes (galerie horizontale) seront catastrophiques pour l'état du donjon. Pas plus que les archéologues, les militaires ne trouveront l'once d'un coffre ou d'une salle souterraine.

L'affaire est démentie, le spectre templier s'éloigne de Gisors.
Néanmoins, beaucoup y croient encore. Des camions militaires seraient partis en pleine nuit avec le contenu de la chapelle souterraine Sainte Catherine, située sous le donjon. En tout 13 statues, 19 sarcophages et 30 coffres ayant contenu des monnaies en or et des bijoux. Les coffres et sarcophages avaient été vidés de leur contenu en 1954 lors d'une précédente fouille. Des joyaux mérovingiens et carolingiens ont été fondus en lingots.


Jusqu'en 1984, des fouilleurs clandestins descendront dans les abymes du château, pour très souvent y rester au fond avec, comme seul trésor, un bras ou une jambe dans le plâtre.

Aujourd'hui encore, certains recherchent à Gisors le trésor de l'Ordre du Temple. De nombreux touristes européens, qui visitent les lieux, pensent déambuler dans un château templier !

La présence templière à Gisors n'est pas à nier. Elle a, au contraire, bien eu lieu : entre 1158 et 1161, 3 chevaliers de l'Ordre du Temple seraient restés dans la forteresse. Ils s'appelaient Richard de Hastings, Toestes de Saint Omer et Robert de Pirou.

Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Malraux y prononce un discours resté célèbre : "Entre ici, Jean Moulin..."

1965

Fin juin, il embarque avec Albert Beuret sur Le Cambodge à destination de l'extrême-orient.

Début août, il est en Chine, où il rencontre Mao Tsé Toung.

Funérailles de Le Corbusier, il prononce son éloge funèbre dans la Cour carrée du Louvre.

1966

Malraux inaugure la maison de la culture d'Amiens en mars.

Inauguration du 1er festival mondial des arts nègres à Dakar, en compagnie de Senghor.

Il organise la rétrospective Picasso aux Grand et Petit Palais.

Madeleine et André malraux se séparent.

Pour lutter contre une profonde solitude , il se consacre complètement à la rédaction des Antimémoires.

1967

En septembre, parution des Antimémoires . Malraux multiplie les interviews.

Il travaille à la suite des Antimémoires.

Il se rapproche de Louise de Vilmorin

1968

Malraux se rend en U.R.S.S. en mars et se réconcilie avec sa fille Florence.

1969

Il prononce ses derniers discours politiques pour le Oui au référendum. Suite à la démission du Général de Gaulle, il s'installe à Verrières-le-Buisson avec Louise de Vilmorin .

Il signe aux côtés de Mauriac et de Sartre une pétition en faveur de Régis Debray, détenu en Bolivie.

Il rend une dernière visite à Colombey au Général de Gaulle, qui mourra l'année suivante.

Mort de Louise de Vilmorin.

1970

Il travaille à la rédaction des Chênes qu'on abat...

Malraux préface les Poèmes de Louise de Vilmorin.

Mort du Général de Gaulle.

1971

Parution de : Les Chênes qu'on abat...

1972

En février., Malraux est invité par Richard Nixon à Washington qui le consulte avant de se rendre en Chine.

En avril diffusion de la première série d'émissions La légende du siècle (réalisées par Françoise Verny et Claude Santelli).

Début novembre, Malraux est victime d'un grave malaise. Il est hospitalisé à la Salpêtrière.

1973

En avril , Malraux se rend au Bangladesh en compagnie de Sophie de Vilmorin.

1974

Parution de La tête d'obsidienne.

Malraux soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas aux élections présidentielles.

Il séjourne au Japon et à New Delhi avec Sophie de Vilmorin. Parution de L'Irréel, seconde partie de La Métamorphose des dieux, et de Lazare ( méditation sur la vie et la mort suite au grave malaise dont il fut victime en novembre 1972).

1975

Il inaugure en janvier le centre culturel André-Malraux à Verrières-le-Buisson.

En mai, il prononce un discours à la Cathédrale de Chartres pour le trentième anniversaire de la libération des camps de concentration.

Parution de Hôtes de passage en octobre.

1976

Parution de L'Intemporel, tome II de La Métamorphose des dieux .

En octobre, les Antimémoires et leurs suites entrent dans la bibliothèque de la Pléiade sous le titre Le Miroir des limbes.

En novembre, il est victime d'une congestion pulmonaire. Il est hospitalisé à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Il y meurt le 23 novembre. Il est inhumé le 24 Novembre à Verrières-le-Buisson.

Le 27, il reçoit un hommage national dans la cour carrée du Louvre.