MONNAIE GRECQUE

STATERE d'or de Philippe II de Macédoine,359-336 AvJC, 8.51gr, axe 1h, TTB/SUP, Asie mineure, UNIQUE , tête laurée d'Apollon à droite, (visage possible de Philippe II ou d'Antiochos II), revers: conductrice de char sur un bige à droite, sans ligne de sol et PHILIPPOY. Non publié.

Estimation 200.000 euros. De toute rareté. MANQUE A TOUTES LES COLLECTIONS.

Exemplaire de la vente Leu 28 du 6 mai 1981 , lot 84.

KINGS of MACEDON. Philip II. 359-336 BC. AV Stater (8.51 g, 1h). Laureate head of Apollo right with individualized features / Female charioteer driving biga right; ivy leaf below. Unpublished. Near VF, numerous marks, scuff on horse’s head. Unique.


Ex Leu 28 (5-6 May 1981), lot 84.

A handful of mid 3rd century BC imitations of Philip II staters have individualized features (cf. M.J. Price, “The Maeander Valley Hoard,” NC 1969, p. 9 and pl, 3, 12; and M. Caramessini-Oeconomides, “Un statère d’or trouvé à Amphipolis,” RN 1967). Based on similarities with other portraiture, these have been attributed to various kings or dynasts, mostly in Asia Minor. The portrait on the present coin does not lend itself to immediate identification, but there are similarities with certain coin portraits of the Seleukid kings Antiochos II, Antiochos Hierax, and Antiochos III, all of whom were active in Asia Minor during the mid 3rd century BC.


photo CNG NUMISMATIQUE Classical Numismatic Group, Inc.

Philippe II de Macédoine

Né vers 382, Philippe II était un souverain hellénisé : prisonnier à Thèbes, il eût le temps d'étudier les forces et les faiblesses des Grecs et de s'inspirer des innovations militaires d'Epaminondas. En 359, à la mort de son frère Perdiccas III, il s'empare du trône de Macédoine qui légitimement aurait du revenir à son neveu Amynta. Il unit en lui le Grec et le Barbare. Il séduisait les Grecs par son éloquence et ses manières affables, il plaisait aux Macédoniens par sa bravoure, sa vigueur et son endurance, sa passion pour la chasse, le vin et les exercices violents. Il fut perspicace et sut s'entourer d'excellents collaborateurs. Il montre une activité inlassable que ne décourage aucun échec.

Ses nombreuses expéditions militaires, ses mariages successifs et ses sautes d'humeur sont attestés par les historiens. La tradition connaît à Philippe plusieurs épouses, dont Cléopâtre, nièce du chancelier Attale, qui évinça Olympias en 337.

Réformes...

Par ses réformes intérieures, il est le vrai fondateur de l'État macédonien ; par sa politique étrangère, il va se placer à la tête du monde grec. Il entreprend de transformer son royaume et de ramener à l'obéissance les anciennes principautés féodales : il crée une administration et veille à unifier et à moderniser le territoire en créant une cité capitale par district, quitte à transplanter des tribus entières. Il introduit la frappe de monnaie d'or et d'argent.

Instruit par son expérience thébaine, il constitue une armée très efficace. Il organise les forces militaires en créant aux côtés de la cavalerie noble existante, une forte infanterie, la phalange, composée de paysans qui lui sont personnellement rattachés. Il impose son autorité à la noblesse en se l'attachant : les enfants nobles servent comme pages et les commandements sont réservés aux nobles. Sa garde personnelle d'élite, les hypaspistes, étaient intégralement composée de nobles.

...et conquêtes

De 357 à 338, il se rendit maître de la Grèce. Philippe commence par élargir la façade maritime de son royaume en soumettant la Chalcidique. Il neutralise la Thrace. Il s'allie avec le roi des Molosses et négocie avec Athènes afin de la ménager. Il assiège Amphipolis dont il s'empare en 357. En 356, il bat les Illyriens et prend aux Grecs les cités de Pydna et Méthone (golfe de Salonique), puis il s'allia au roi d'Épire et épousa sa fille Olympias, dont il eut un fils, le futur Alexandre le Grand, la même année année qui vit aussi ses chars triompher aux Jeux Olympiques.

En 354, il intervient dans la querelle opposant deux tyrans locaux de Thessalie et s'empare du même coup de la Ligue Thessalienne et tente de d'envahir la Phocide mais son armée est arrêtée par Athènes aux Thermopyles. Philippe reprend alors ses conquêtes en Thrace. Dès 351, Démosthène fustige le péril macédonien et l'inertie athénienne dans ses célèbres philippiques mais Athènes reste divisée sur l'attitude à tenir et Philippe en profite pour envahir la Chalcidique en 349, s'emparer d'Olynthe (348) et de 32 cités de la région qui furent détruites. Démosthène lui-même se rendit en ambassade auprès de Philippe pour négocier la paix (juillet 346) tandis que surgit la menace des Scythes au nord. Maître de toute a Grèce septentrionale, Philippe se fait octroyer le siège des Phocidiens à l'amphyctonie delphique, ce qui vaut brevet d'hellénisme.

En 342, Démosthène l'emporte sur le camp des pacifistes et fait juger Eschine pour la paix obtenue quatre ans plus tôt. Après l'intervention macédonienne en Chersonèse (341), Démosthène parvient enfin à mobiliser les Athéniens puis à constituer une ligue panhellénique (340). Philippe répond par le siège de Byzance qu'il doit abandonner avant de se tourner (338) vers la Béotie. Le 1er septembre 338, la coalition de Thèbes et d'Athènes affronte Philippe à Chéronée où la phalange macédonienne fait merveille ainsi que la cavalerie menée par Alexandre.

Les Athéniens y laissent un millier de morts et le double de prisonniers. Thèbes fut occupée et la confédération béotienne dissoute. Philippe épargne Athènes d'une invasion certaine. Cette victoire fait de lui le maître de la Grèce (à l'exception des Grecs de Sicile). Il convoque (337) tous les Etats à une conférence à Corinthe où fut fondée la Ligue de Corinthe. Philippe préparait la conquête de la Perse quand il fut assassiné (336) par Pausanias, officier macédonien.

Tombe royale de Vergina

En 1977, l'archéologue grec Manolis Andronicos fouilla sur le site de Vergina, l'antique Aigai où étaient enterrés les rois de Macédoine, une tombe inviolée que l'on s'accorde à considérer comme la tombe de Philippe II. L'entrée de cette grande tombe était surmontée d'une large fresque représentant une scène de chasse au sanglier et au lion constituant un témoignage exceptionnel de ce que fut la peinture grecque du IVe siècle av. J.-C. dans l'antichambre, on retrouva un sarcophage, un coffret funéraire, un goryte en or et une paire de cnémides d'inégale longueur (or Philippe II était boiteux).

La chambre principale contenait un sarcophage et un grand et superbe coffret en or (larnax), qui originellement contenait peut-être les ossements de Philippe après incinération conformément à l'usage, contenant à l'intérieur une couronne en or décorée de glands et de feuilles de chêne. Le dessus du coffret était décoré d'un soleil rayonnant emblème de la Macédoine. La chambre principale livra une multitude d'objets dont deux têtes en ivoire, dont l'une pourrait être le portrait de Philippe lui-même (tête avec un œil borgne) et l'autre celui d'Olympias, tant les traits rappellent ceux d'Alexandre, une cuirasse royale et des armes, des vases, un diadème identique à ceux que portaient les souverains hellénistiques.

Des moulages furent faits des fragments du crâne retrouvés dans la tombe. La cavité orbitale droite présentait une lésion qui ne pouvait avoir été causée que par un projectile venu d'en haut. 0r les portraits de Philippe le montrent justement avec une blessure à l'œil droit, le faisant paraître aveugle, et un chroniqueur antique nous a rapporté qu'il avait eu l'œil droit crevé par une flèche reçue alors qu'il inspectait les dispositifs d'attaque au cours du siège de Méthone. Ce faisceau concordant d'indices laisse à penser que c'est bien la tombe de Philippe II que Manolis Andronicos a découvert à Vergina