MONNAIES FRANCAISES ROYALES - DOUBLE D'OR LOUIS XIV AUX 8 L 1701 PARIS FLANC NEUF FDC 13.51 gr , 30mm
Première année d'émission RRR, connu à quelques exemplaires sur Flanc Neuf.
ESTIMATION : 16 000 euros en 2010, 20 000 en 2014. Si vous trouvez une référence SUP/ FDC de l'année 1701 A en flanc neuf, veuillez tout de suite me la donner. MERCI.
Louis XIV, 1643-1715.
Double louis d'or aux huit L et aux insignes 1701 A, PARIS. Flan Neuf (extrêmement rare) et non réformation. 13,51 g. C.1796 - G.261 - Dr.235 - Dy.1434 - Dr.2/269
Tête âgée du Roi à droite avec une perruque laurée, dessous, millésime. (diff.) LVD. XIIII . D. G. (diff.soleil) - FR. ET. NAV. REX. Rv. Croix formée de quatre lys couronnés, cantonnée de huit L, lettre d'atelier A en coeur. CHRS - REGN - VINC - IMP.(Le Christ règne, vainc et commande). 13,51 g. Ciani 1800. Gadoury 260. Duplessy 1442. Friedberg 435. Flan neuf. Extrêmement rare en cet état de conservation.
Maître d'Atelier : Pétoncle après REX = Louis Euldes (1701-1703) Maître graveur : Lys naturel après IMP = Joseph Röettiers (1694-1703) Gravedou-lo-XIV-8Lur : Joseph Röettiers (1635-1703) Graveur général : Joseph Röettiers (1682-1703)
Provenance : Vente Emile et Sabine BOURGEY, Experts 7 rue Drouot, du 30 Mars 1990, lot 146.
1643
Mort de Louis XIII (14 mai). — Ce prince, d'une santé précaire, d'un caractère taciturne et d'un esprit irrésolu, eut le bon esprit, on pourrait dire le mérite de résister à toutes les intrigues, à toutes les cabales qui eurent pour but de le détacher de son premier ministre dont il appréciait la grande valeur et qu'il voyait faire passer en toutes choses, avant tout, l'intérêt de la France.
Si le règne de Louis XIII a été en grande partie rem-pli par des guerres (dont les conséquences ont été heureuses pour notre pays), il a vu aussi s'accomplir dans le domaine économique des actes importants. Notre marine, par exemple, reçut un grand développement et favorisa la création de plusieurs de nos colonies. La Guerre de Trente ans qui durait encore à la mort de Louis XIII, touchait cependant à sa fin.
— Régence d'Anne d'Autriche. — Le fils de Louis XIII (Louis XIV) n'étant âgé que de cinq ans, le Parlement nomme régente sa mère Anne d'Autriche : elle garde pour premier ministre Mazarin. — Cette même année, quelques mois seulement après la mort de Louis XIII, le duc d'Enghien (qui sera plus tard le grand Condé), âgé seulement de vingt et un ans, inflige aux Espagnols, à Rocroi, une défaite dans laquelle ils perdent presque complètement l'infanterie qui formait le fond de leur armée.
1644
Victoire de Condé sur les Impériaux, à Fribourg.
1645
Victoire de Condé sur les Impériaux, à Nordlingen.
1646
Condé s'empare de Dunkerque.
1648
Turenne bat les Impériaux à Summershausen. — Condé remporte sur les Espagnols la victoire de Lens. — Traités de Westphalie conclus entre l'empereur d'Allemagne, la France et la Suède. Ils mettent fin à la Guerre de Trente ans. Les princes allemands du Nord y gagnent des avantages territoriaux, la liberté de religion et le droit d'alliance avec l'étranger. La France y gagne l'Alsace. Ils marquent l'échec des tentatives de l'Autriche pour exercer l'hégémonie en Allemagne. Insurrection à Paris, causée par l'arrestation, sur l'ordre de Mazarin, de deux conseillers au Parlement qui combattaient son autorité au sein de cette assemblée. C'est la Journée des Barricades par laquelle commencèrent les troubles de la Fronde, dite Fronde parlementaire ou Vieille Fronde. La Cour dut relâcher les parlementaires. — Fuite de la régente à Saint-Germain, suivie d'un accord conclu à Rueil (1649) avec le Parlement, et par suite duquel la Cour rentre à Paris. — Entre temps Condé, mis à la tète des troupes royales, avait établi un blocus autour de Paris et il en était résulté quelques engagements sans importance entre ses soldats et la population. — Les exigences de Condé, qui cherchait à s'imposer à la régente, déterminent Mazarin à le faire enfermer en compagnie de son frère, le prince de Conti et de son beau-frère, le duc de Longueville.
1649
Les amis de ces personnages s'unissent pour soulever contre le premier ministre leurs partisans : leur action est connue sous le nom de Fronde des Princes ou Jeune Fronde.
1650
Turenne, pour soutenir la Fronde, s'était mis à la tête de forces espagnoles ; il est battu par les troupes royales à Rethel. — Afin d'enrayer les progrès de la Fronde dans les provinces, Mazarin fait remettre Condé et ses compagnons en liberté ; il se retire à Cologne, d'où il revient avec une petite armée levée à ses frais pour lutter contre la Fronde et dont il donne le commandement à Turenne, rentré dans le devoir. — Condé s'est mis au service de l'Espagne à qui il demande des troupes pour marcher sur Paris.
1643
Mort de Louis XIII (14 mai). — Ce prince, d'une santé précaire, d'un caractère taciturne et d'un esprit irrésolu, eut le bon esprit, on pourrait dire le mérite de résister à toutes les intrigues, à toutes les cabales qui eurent pour but de le détacher de son premier ministre dont il appréciait la grande valeur et qu'il voyait faire passer en toutes choses, avant tout, l'intérêt de la France.
Si le règne de Louis XIII a été en grande partie rempli par des guerres (dont les conséquences ont été heureuses pour notre pays), il a vu aussi s'accomplir dans le domaine économique des actes importants. Notre marine, par exemple, reçut un grand développement et favorisa la création de plusieurs de nos colonies. La Guerre de Trente ans qui durait encore à la mort de Louis XIII, touchait cependant à sa fin.
— Régence d'Anne d'Autriche. — Le fils de Louis XIII (Louis XIV) n'étant âgé que de cinq ans, le Parlement nomme régente sa mère Anne d'Autriche : elle garde pour premier ministre Mazarin. — Cette même année, quelques mois seulement après la mort de Louis XIII, le duc d'Enghien (qui sera plus tard le grand Condé), âgé seulement de vingt et un ans, inflige aux Espagnols, à Rocroi, une défaite dans laquelle ils perdent presque complètement l'infanterie qui formait le fond de leur armée.
1644
Victoire de Condé sur les Impériaux, à Fribourg.
1645
Victoire de Condé sur les Impériaux, à Nordlingen.
1646
Condé s'empare de Dunkerque.
1648
Turenne bat les Impériaux à Summershausen. — Condé remporte sur les Espagnols la victoire de Lens. — Traités de Westphalie conclus entre l'empereur d'Allemagne, la France et la Suède. Ils mettent fin à la Guerre de Trente ans. Les princes allemands du Nord y gagnent des avantages territoriaux, la liberté de religion et le droit d'alliance avec l'étranger. La France y gagne l'Alsace. Ils marquent l'échec des tentatives de l'Autriche pour exercer l'hégémonie en Allemagne. Insurrection à Paris, causée par l'arrestation, sur l'ordre de Mazarin, de deux conseillers au Parlement qui combattaient son autorité au sein de cette assemblée. C'est la Journée des Barricades par laquelle commencèrent les troubles de la Fronde, dite Fronde parlementaire ou Vieille Fronde. La Cour dut relâcher les parlementaires. — Fuite de la régente à Saint-Germain, suivie d'un accord conclu à Rueil (1649) avec le Parlement, et par suite duquel la Cour rentre à Paris. — Entre temps Condé, mis à la tète des troupes royales, avait établi un blocus autour de Paris et il en était résulté quelques engagements sans importance entre ses soldats et la population. — Les exigences de Condé, qui cherchait à s'imposer à la régente, déterminent Mazarin à le faire enfermer en compagnie de son frère, le prince de Conti et de son beau-frère, le duc de Longueville.
1649
Les amis de ces personnages s'unissent pour soulever contre le premier ministre leurs partisans : leur action est connue sous le nom de Fronde des Princes ou Jeune Fronde.
1650
Turenne, pour soutenir la Fronde, s'était mis à la tête de forces espagnoles ; il est battu par les troupes royales à Rethel. — Afin d'enrayer les progrès de la Fronde dans les provinces, Mazarin fait remettre Condé et ses compagnons en liberté ; il se retire à Cologne, d'où il revient avec une petite armée levée à ses frais pour lutter contre la Fronde et dont il donne le commandement à Turenne, rentré dans le devoir. — Condé s'est mis au service de l'Espagne à qui il demande des troupes pour marcher sur Paris.
1652
Condé remporte le succès de Bléneau, mais est ensuite battu par Turenne à Gien. — Bataille du faubourg Saint-Antoine, entre les troupes royales commandées par Turenne, et les Espagnols de Condé : ce dernier allait succomber lorsque Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, lui ouvrit les portes de Paris et fit, pour dégager ses troupes, tirer le canon de la Bas-tille contre celles de la couronne. — Condé rejoint les Espagnols dans les Pays-Bas. — La Cour qui s'était entre temps retirée à Poitiers, rentre à Paris.
1653
Fin de la Fronde. — Retour à Paris de Mazarin, qui en était parti dans la crainte de voir Condé s'emparer de la capitale. Le cardinal de Retz qui avait été un des fauteurs de la rébellion est emprisonné. — Exil à Blois de Mademoiselle et de Gaston d'Orléans.
1658
Bataille des Dunes : victoire de Turenne sur les Espagnols.
1659
Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et Luis de Haro, et qui met fin aux hostilités entre la France et l'Espagne. Il porte que Louis XIV épousera la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse, et renoncera à tous ses droits sur la couronne d'Espagne, moyennant le versement par cette puissance d'une dot de 500 000 écus d'or à Marie-Thérèse ; Mazarin n'ignorait pas que l'Espagne devant être pour longtemps hors d'état de verser cette dot, Louis XIV conservait ipso facto ses droits éventuels à la succession de Charles II d'Espagne.
Condé sollicite sa rentrée en grâce et est remis en possession de son commandement.
1660
Mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse, fille de Philippe IV, roi d'Espagne (née en 1638).
1661
Mort de Mazarin. — Première année du gouvernement personnel de Louis XIV. — Il conserve les ministres dont s'était entouré Mazarin. C'étaient Séguier, garde des sceaux et chancelier; Le Tellier, chargé du département de la guerre ; Lionne, de la marine et des affaires étrangères ; Fouquet, des finances.
1662
Disgrâce de Fouquet accusé de s'être approprié des fonds de l'État. — Colbert est nommé contrôleur général des finances.
1666
A la mort de Le Tellier, son fils le marquis de Louvois lui succède avec le titre de ministre de la guerre. — Commencement par l'ingénieur Riquet des travaux du creusement du canal du Midi, destiné à joindre l'Atlantique à la Méditerranée (sera achevé en 1681).
1667-1668
Guerre de Flandre (ou guerre de Dévolution) entreprise par Louis XIV pour faire valoir, lors de la mort de Philippe IV, les titres que lui donnait son mariage avec Marie-Thérèse, en vertu du droit de dévolution, à la possession du Brabant, de la Flandre et de la Franche-Comté. — Les principaux faits de cette guerre sont l'occupation de la Franche-Comté et le siège de Dôle par les Français. — Elle se termina par le traité d'Aix-la-Chapelle qui donnait la Flandre à la France (1668).
1672-1678
Guerre de Hollande. — Elle eut pour causes l'attitude offensante que le peuple et les dirigeants hollandais avaient envers Louis XIV, et l'élévation injustifiée des droits que les vins et eaux-de-vie de France payaient pour entrer en Hollande. Cette guerre débuta par le passage du Rhin célébré par les artistes du temps. Les Français envahirent la Hollande, mais ils furent arrêtés par l'inondation du pays, que les Hollandais provoquèrent en détruisant les digues qui avaient jusqu'alors retenu les eaux de la mer. Les autres faits qui marquèrent cette guerre sont :
1673
Guillaume d'Orange, stathouder de Hollande, noue une coalition contre la France entre son pays, l'empire d'Allemagne, l'Espagne et le Danemark.
1674
Conquête par les Français de la Franche-Comté. Victoire de Senef remportée par Condé sur Guillaume d'Orange. — Campagne de Turenne en Alsace pour en chasser les Impériaux.
1675
Mort de Turenne, tué à Salzbach par un boulet perdu.
1678
Victoire navale de Stromboli remportée par l'amiral français Duquesne sur le célèbre amiral hollandais Ruyter, qui mourut dans cette bataille.
1678 Traité de Nimègue qui met fin à la guerre, et en vertu duquel la Franche-Comté reste à la France qui acquiert en outre diverses villes des Pays-Bas, et rend Maestricht à la Hollande. — Louis XIV constitue des « Chambres de réunion » dont la mission est de rechercher les dépendances (géographiques, ethnographiques, etc.) des territoires concédés à la France par les traités de Westphalie, Aix-la-Chapelle et Nimègue.
1679
Denis Papin fabrique la première « Marmite ».
1680
Mort de Fouquet, ancien surintendant des Finances, à la forteresse de Pignerol, après dix-neuf ans de détention. — Création de la Comédie-Française.
1681
Les Chambres de réunion attribuent Strasbourg à la France.
— Commencement des dragonnades, mesures vexatoires, odieuses et souvent inhumaines qui furent exercées officiellement avec le concours de la force armée, pendant plus de dix ans, contre les protestants, dans le but de provoquer leur abjuration. Louvois en fut l'initiateur, et elles eurent pour théâtre le Languedoc, les Cévennes, la Guyenne, l'Aunis et la Saintonge.
1682
Déclaration royale par laquelle sont formulés les droits de l'Église gallicane en opposition avec les prétentions du Saint-Siège. — Bombardement d'Alger par Duquesne, en punition des méfaits de ses corsaires sur les côtes méditerranéennes de France.
1683
Mort de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV.
1684
Louis XIV épouse secrètement Mme de Main-tenon, veuve du poète Scarron, née en 1635, et qui avait supplanté depuis longtemps M. de Montespan dans la faveur royale.
— Bombardement de Gènes par Duquesne. Le doge est obligé de venir s'humilier devant Louis XIV à Versailles.
1685
Révocation de l'édit de Nantes. — Cette mesure dictée à Louis XIV, dit-on, par Mme de Maintenon, devait avoir des conséquences funestes pour la France, en ce qu'elle obligea à s'expatrier un très grand nombre d'artisans, d'industriels, de commerçants qui constituaient le fond de la société protestante, et qui portèrent à l'étranger, avec leur ressentiment contre Louis XIV, leurs industries, leur savoir professionnel, leurs aptitudes pratiques de toute sorte et leur probité.
1688-1690
Insuccès d'une expédition militaire française en Angleterre ayant pour but de soutenir le roi Jacques II, détrôné par une révolution au profit de son gendre Guillaume d'Orange, qui malgré cette intervention et les efforts des partisans de Jacques II, conserva le trône d'Angleterre, tout en restant stathouder de Hollande.
1688-1697
Guerre de la Ligue d'Augsbourg, formée par Guillaume d'Orange qui, entre autres griefs contre la France, ne pardonnait pas à Louis XIV son intervention en faveur de Jacques II. Dans cette nouvelle guerre, l'Europe tout entière, sauf le Danemark et la Turquie, étaient contre la France. Les principaux faits se classent ainsi :
1690
Le maréchal de Luxembourg bat les Impériaux à Fleurus ; Catinat bat le duc de Savoie à Staffarde.
1692
Défaite navale de Tourville par les Anglais à la Hogue. Les Français perdent là un quart de leurs vaisseaux. — Victoire de Steinkerque remportée par Luxembourg sur Guillaume d'Orange.
1693
Victoire de Nerwinde remportée par le même général sur le même adversaire. — Victoire de la Mar saille remportée par Catinat sur le duc de Savoie.
1697
Le traité de Ryswick met fin à la guerre, mais il est peu avantageux pour Louis XIV, malgré la gloire dont ses armées se sont couvertes (de ses précédentes conquêtes, il ne conserve que Strasbourg), et il reconnaît Guillaume d'Orange comme roi d'Angleterre (Guillaume III).
1701-1713
Guerre de la succession d'Espagne. — Elle a une double cause : 1e l'émotion suscitée dans les Cours d'Europe par le testament de Charles II d'Espagne; celui-ci, en mourant en 1700 sans postérité, léguait tous ses États au duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, à la condition toutefois que la monarchie espagnole ne subirait aucun amoindrissement territorial, et ne serait en aucun cas réunie à la France ; 2° malgré le traité de Ryswick, Louis XIV reconnaissait, comme roi d'Angleterre, le fils de Jacques II, et, à l'encontre du testament de Charles II, il réservait au duc d'Anjou (devenu roi d'Espagne sous le nom de Philippe V) ses droits à la succession au trône de France pour le cas où la branche aînée des Bourbons viendrait à s'éteindre (le duc d'Anjou, né en 1683, était le second fils du Dauphin, fils de Louis XIV). Dans cette guerre, la France eut à lutter contre l'Angleterre, la Hollande, l'Autriche, le Portugal et la Savoie, que l'infatigable Guillaume III avait réunis en une Ligue contre elle : la Ligue de La Haye. L'Espagne et la Bavière étaient ses seules alliées. (La Bavière cependant prétendait, comme l'Autriche, avoir des droits dans la succession d'Espagne.) On marque dans cette guerre :
1702
Victoire des Français (Villars) à Friedlingen.
1703
Victoire des mêmes à Hochstedt.
1704
Les généraux français Marsin et Tallard, à Hochstedt, sont battus par Marlborough (Anglais) et le prince Eugène de Savoie. Par suite de leur défaite, les Français se voient contraints d'évacuer l'Allemagne.
1705
Villeroi (Français) battu à Ramillies par Marlborough. — Le duc de La Feuillade (Français) battu à Turin par Eugène de Savoie.
1707
Berwick (fils naturel de Jacques II, naturalisé Français, général au service de la France) bat les Impériaux à Almanza (Espagne). — Victoire des Français (Villars) à Stalhofen, près de Strasbourg.
1708
Vendôme et le duc de Bourgogne (Français) sont battus à Oudenarde par Marlborough et Eugène de Savoie. — Par suite de ces défaites, les Français se sont vu contraints d'évacuer l'Italie et la Belgique.
1709
Prise de Lille par les ennemis au maréchal de Boufflers, malgré une belle défense. — Défaite des Français (Villars) à Malplaquet.
La rigueur de l'hiver, cette année-là en France, est restée légendaire.
1710
Victoire de Villaviciosa remportée par Vendôme. La situation de Philippe V, un moment compromise, est rétablie par cette victoire, et il régnera désormais sans encombre jusqu'en 1746.
1711
Paix avec l'Angleterre, qui abandonne la lutte et demande la paix par suite de la mort de l'empereur Joseph II d'Autriche, les succès contre la France ne pouvant dès lors servir qu'à fortifier et à unir l'Espagne et l'Autriche, ce qui eût été reconstituer la puissance de Charles-Quint.
1712
Villars remporte à Denain, sur Eugène de Savoie, une grande victoire qui hâte la conclusion de la paix avec les autres membres de la Ligue.
1713
Traité d'Utrecht, qui met fin à la guerre de la succession d'Espagne: Louis XIV cède à l'Angleterre Terre-Neuve, l'Acadie, la baie d'Hudson, déclare abandonner la cause des Stuarts, et s'engage à combler le port de Dunkerque. Philippe V conserve toutes ses colonies, mais renonce pour lui et sa postérité au trône de France. Il abandonne à l'Angleterre Gibraltar et l'île Minorque. L'Empereur d'Autriche obtient les Pays-Pas, le Milanais, le royaume de Naples, la Sardaigne. Le duc de Savoie reçoit la Sicile. Enfin, l'électeur de Brandebourg est reconnu roi de Prusse.
1715
Mort de Louis XIV. — A ce moment, la France est complètement épuisée par les guerres incessantes qu'elle a soutenues ; les conséquences du terrible hiver de 1709 pèsent encore sur l'agriculture et le commerce ; la France a perdu une grande partie de ses colonies, ; l'industrie a été arrêtée dans son essor par la révocation de l'Edit de Nantes ; le trésor public est vide. Ce règne pourtant a été glorieux, et fécond pour la civilisation, par le grand nombre de savants, d'écrivains et d'artistes qui l'ont illustré ; il fut grand pour la France par le prestige qu'il donna à notre nation, et par les acquisitions territoriales qui étendirent ses limites.
— La Régence. — Le trône de France revenait à Louis XV qui était fils du duc de Bourgogne et par conséquent arrière-petit-fils de Louis XIV, mais ce prince n'était encore âgé que de cinq ans. Louis XIV avait prévu par son testament la composition du Conseil de régence qui devrait gouverner en attendant la majorité de Louis XV. Mais le neveu de Louis XIV, Philippe, duc d'Orléans, intervint; il fit casser le testament de Louis XIV par le Parlement, qui lui déféra la régence sans conditions. On ne désigne générale-ment ce personnage que sous le nom de Régent : de même, la période pendant laquelle il a gouverné est la seule de notre histoire à laquelle on donne couramment le nom de Régence sans autre désignation.
Le duc d'Orléans était d'une intelligence supérieure, et connu pour sa bravoure : mais la légèreté de son esprit, son amour du plaisir et sa faiblesse de caractère furent la cause de grands malheurs pour la France. Le Régent s'adjoignit le cardinal Dubois comme premier ministre.