Sceau Allemand en bronze du 13ème siècle.
Sceau de Frédéric II, Empereur Romain Germanique et Roi de Sicile.
Frédéric II en majesté sur son trône, portant couronne, globe à la croix et sceptre.
FREDERICUS REX ROMANORUM REX SEM(per) AUGUSTUS
Dans le champ "ET REX SICILIE"
Elu à l'empire en 1211, il ceint la couronne impériale à Rome en 1220.
La même année il reprend la Sicile à son fils Henri.
La mention "et Roi de Sicile" pourrait donc être une sur-gravure
qui date parfaitement le sceau de 63 mm de diamètre et de poids 98 grm
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Frédéric II de Hohenstaufen (26 décembre 1194 à Iesi près d'Ancône - † 13 décembre 1250 à Fiorentino près de San Severo) régna sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250 Son règne fut marqué par les conflits avec la papauté et il fut excommunié deux fois. Le pape Grégoire IX alla même jusqu'à l'appeler l'Antéchrist.
Dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, il devint légendaire. De ses contemporains, il reçut de surnom de Stupor Mundi (l'Émerveillement du monde), au point qu'on attendit son retour après sa mort. Son mythe personnel se confondit alors avec celui de son grand-père Frédéric Barberousse dont nous avons également le sceau . Frédéric II avait reçu une éducation multi-culturelle et parlait neuf langues : le latin, le grec, le sicilien, l'arabe, le normand, l'allemand, l'hébreu, le yiddish et le slave. Il accueillait des savants du monde entier à sa cour, portait un grand intérêt aux sciences et aux arts, possédait une ménagerie. Passionné par la culture orientale, il aurait entretenu un harem.
Il était le fils de l'empereur Henri VI et de Constance de Hauteville, elle-même fille de Roger II de Hauteville, premier roi normand de Sicile. Sa naissance eut lieu en public, sous une tente dressée sur la place principale de Iesi. L'accouchement menaçait de tourner au drame lorsque l'on fit appel à deux médecins arabes qui sauvèrent la mère et l'enfant. Henri VI mourut en 1197 et l'impératrice mourut en 1198 alors que Frédéric II n'était encore qu'un enfant. Il était seulement roi de Sicile mais son royaume était sous la tutelle du pape Innocent III jusqu'à sa majorité.
Othon IV fut couronné empereur romain germanique par Innocent III en 1209 mais quand Othon IV perdit la faveur du souverain pontife, ce dernier soutint à la Diète d'Empire de Nuremberg de 1211 l'élection de Frédéric comme roi de Germanie et excommunia Othon IV. Mais ce titre de roi d'Allemagne, qui était un préalable à la couronne impériale, ne signifiait rien tant qu'Othon IV demeurait empereur, jusqu'à sa défaite à la bataille de Bouvines en 1214.
Les princes allemands, soutenus par Innocent III, élurent Frédéric roi d'Allemagne à nouveau en 1215 et le pape vint même lui porter la couronne à Aix-la-Chapelle alors qu'il parvenait à sa majorité. Mais il fallut quelque temps encore avant que le pape acceptât de lui accorder l'Empire, à la seule condition que le royaume de Sicile et l'Empire germanique ne fussent pas unis.
Le pape Honorius III couronna finalement Frédéric II empereur à Rome en 1220. Cela devait être la fin de l'entente entre l'Empire et la Papauté puisque Frédéric II n'avait pas l'intention de séparer ses deux héritages, la Sicile maternelle et l'Allemagne paternelle.
Frédéric fut excommunié par Grégoire IX en 1227 pour ne pas avoir honoré sa promesse de lancer la sixième croisade. Il partit l'année suivante alors que son excommunication n'était pas levée. Sa brève croisade se termina en négociations et par un simulacre de bataille avec le sultan Malik al-Kamel « le Parfait », avec qui des liens d'amitié s'étaient tissés, et par un accord, le traité de Jaffa. Il ne récupéra pas la ville de Jérusalem mais obtint un droit d'accès aux lieux saints et fut couronné roi de Jérusalem le 18 mars 1229.
En 1231, il promulgua les fameuses Constitutions de Melfi ou Liber Augustalis, un recueil des lois de son royaume qui devait unifier les lois complexes de l'Empire, soumis aux droits régaliens multiples que possédaient les princes et autres roitelets du Saint Empire. Ce recueil n'avait pour autre but, sous couvert d'une uniformisation des systèmes politico-judiciaires, que d'empêcher la mainmise des petits seigneurs sur les villes et leurs corps de métiers. Ce recueil lui permet de repousser hors des limites des cités tout en autorisant les contacts entre les ligues d'artisans et les mauvais bougres, afin de renforcer leur développement pour mieux s'opposer aux desiderata féodaux des roitelets locaux.
Le conflit entre Frédéric et le pape Grégoire IX puis Innocent IV reprit. Les cités italiennes de Lombardie qui prirent parti pour Frédéric constituaient le groupe dit des gibelins et les cités plus nombreuses qui s'opposèrent au pouvoir impérial et s'allièrent au pape était les guelfes (parfois l'opposition entre les factions des guelfes et gibelins traversait la même ville selon les alliances politiques).
Dès les années 1237-1238 il suit de près les affaires en Provence en nommant un vice-roi à Arles, puis en 1240 en demandant au comte Raymond VII de Toulouse d'intervenir militairement contre le comte Raimond Bérenger IV de Provence et Jean Baussan, l'archevêque d'Arles.
En 1244, Innocent IV fuit Rome et annonce la déposition de l'empereur au Ier concile de Lyon, accordant même à ceux qui partiraient en guerre contre lui le statut de croisés. Les évêques électeurs proclamèrent alors en 1246 empereur Henri le Raspon. Frédéric II mourut en 1250 avant d'avoir vu la conclusion de la guerre civile qui déchirait l'Allemagne et la Sicile.
Il écrivit un manuel de fauconnerie, De arte venandi cum avibus (De l'art de chasser au moyen des oiseaux) dont la préface contient un éloge de l'expérience contre les théories de l'école. L'ouvrage déborde largement la simple fauconnerie et contient aussi une partie sur l'anatomie des oiseaux. Ainsi les différentes positions des ailes durant le vol sont remarquablement décrites. Les illustrations situées dans les marges sont d'une grande qualité pour l'époque. Ce livre, du fait des opinions de Frédéric II, est mis à l'index par l'Église et ne reparaît qu'à la fin du XVIe siècle. Les ornithologues n'en découvriront l'intérêt qu'au XVIIIe siècle.
L'empereur a fait preuve tout au long de son règne d'une large ouverture d'esprit et d'un avant-gardisme indiscutable.
On notera tout d'abord son attitude au cours des croisades où il sut s'intéresser à la culture arabe et reconnaître sa grandeur et son raffinement. Il tenta notamment de concilier les deux partis (croisés et jihad) afin d'instaurer une paix durable et une cohabitation pacifique. Au prix de nombreux efforts, il faillit atteindre cet objectif mais une crise interne à l'empire le rappela en Europe, ne lui laissant pas le temps d'achever son travail et il dut se contenter d'une trêve.
Ensuite, en 1241, Frederic II promulgua un édit autorisant la dissection de cadavres humains, s'opposant ainsi à l'Église qui s'empressera d'annuler l'édit à sa mort. Auparavant, dès le XIe siècle, à la célèbre école de Salerne par exemple, l'anatomie était enseignée d'après celle du porc, ou d'après les schémas établis par Galien au IIe siècle... En effet, depuis le IIIe siècle av. J.-C., époque où les médecins et anatomistes grecs Erasistrate et Hérophile avaient connu leur heure de gloire, aucun professeur de médecine n'avait disséqué de cadavre humain, car la religion interdisait la mutilation des corps. La levée de cet interdit par l'édit permit à l'italien Mondino à Bologne de perfectionner certaines notions de l'anatomie humaine.
Frédéric avait été éduqué par un juge musulman à Palerme. Il était un mécène des sciences et il gérait son État d'une manière radicalement nouvelle, d'où ses surnoms de « Émerveillement du monde » et de "prodigieux transformateur des choses" (Mathieu de Paris).
Il indigna son époque en s'habillant parfois en tenue orientale et il avait même un harem pour imiter les princes musulmans. Il écrivit même qu'il enviait que les califes fussent à la fois dirigeants spirituels et terrestres.
Il mit en place un système centralisé d'administration en Sicile et tenta de le généraliser (avec moins de succès) dans les États allemands, où il dut octroyer de plus en plus d'indépendance aux princes locaux au fur et à mesure que son conflit en Lombardie se détériorait.
Les descendants de Frédéric, son fils légitime Conrad IV, le fils de ce dernier Conradin et son fils illégitime Manfred n'accédèrent pas à l'Empire. Le royaume de Sicile leur fut également enlevé par le pape, qui y installa Charles d'Anjou. Ce fut la fin de la Maison des Hohenstaufen de Souabe, qui laissa place aux Habsbourg et à l'essor des cités italiennes.
Toutefois la lignée se perpétua indirectement en Sicile, à travers les petits-fils de Manfred, enfants de sa fille Constance et de Pierre III d'Aragon-Catalogne, à savoir Jacques Ier de Sicile, puis son frère Frédéric II de Sicile et enfin les descendants de celui-ci, Pierre II, fils du précédent, Louis Ier, fils du précédent, Frédéric III, frère du précédent, Marie Ière, fille du précédent (Maison de Barcelone-Aragon en Sicile).