Lot description:

TRES RARE SCEAU EN PLOMB DE HENRI III ROI DE FRANCE
ESTIMATION 3900 euros

sera accompagné d'un certificat d'authenticité

AVERS : HENRI III . D . G . REX . CASTEL . I  EG . ARAG . NAVAR . VIR Q SICIL

Le roi assis sur son trône portant Sceptre et globe crucigène

 

REVERS : Couronne royale au dessus du blason

DIARUM . INSVLARUM . ET . TERRAE . FIRMAE . MARIS . OCEA

 

Poids du sceau en plomb : 420 grammes

épaisseur : 9 mm,   diamètre : 8 cm

il est traversé d'un ruban encore visible de couleur rouge, verte et jaune (cordon tressé) de 5mm de diamètre. Ce ruban était brulé, ce qui explique l'absence de parchemin. Le plomb étant assez maléable, les parties en relief sont légèrement écrasées. L'état général est très beau.

Dernier roi de la dynastie des Valois, régnant en pleines guerres de religion, entre intrigues et assassinats, sans trouver un parti pour soutenir son action, Henri III ne laisse aucun héritier. Après cette dynastie des Valois, va succéder celle des Bourbons

Henri III est le quatrième enfant de Henri II et Catherine de Médicis. Il y a eu François qui a régné sous le nom de François II, Louis ( enfant mort en bas âge) et Charles qui a régné sous le nom de Charles IX. Prénommé en premier lieu Alexandre-Edouard, il prend le prénom de son père en 1564. C'est le fils préféré de Catherine de Médicis.

En novembre 1567, il est nommé lieutenant général du royaume par son frère Charles IX. Il remplace Anne de Montmorency pour diriger l'armée royale. Il bat notamment les protestants à Jarnac en 1569. La même année, il est nommé intendant général du roi, emploi nouvellement crée pour lui. Henri n'y fera que contresigner des ordres principalement inspirés par Catherine de Médicis.

Henri III, encore Henri d'Anjou, devait se marier avec Elisabeth d'Angleterre. Cependant, non désireux d'épouser une non catholique, il annule en 1571 ce projet. Il est d'autant plus encré dans cette décision qu'elle refuse d'entendre parler de catholicisme dans son royaume d'Angleterre.

Pendant les massacres de la Saint Barthélemy, en 1572, il est aux côtés de sa mère, Catherine de Médicis, et de son frère, le roi Charles IX. Il fait nommé comme protecteur de la maison de l'amiral Coligny . (blessé au cours d'un attentat deux jours auparavant) Caussens, ennemi juré de Coligny et qui participe à son exécution dans la nuit du 24 au 25 août. Plus tard, candidat au trône de Pologne, Henri d'Anjou tente de se disculper en niant sa participation à la décision de commettre ce massacre.

Pendant les six premiers de l'année 1573, alors que la France connaît une quatrième guerre de religion, Henri d'Anjou commande l'armée au siège de La Rochelle. Le 19 juin, il apprend son élection au trône de Pologne. Pour ne pas se mettre à dos certains de ses futurs sujets, il lève le siège le 6 juillet.

En effet, Sigismond-Auguste, roi de Pologne décède le 7 juillet 1572. Henri d'Anjou, appuyé par l'évêque de Valence est élu le 11 mai 1573. Henri d'Anjou se rend en Pologne, mais se fait assurer par son frère Charles IX qu'il montera sur le trône de France à sa mort. Henri III ne souhaite pas trop quitter la France, et surtout sa favorite, Marie de Clèves. Il s'attarde en Lorraine afin de retarder son arrivée en Pologne. Il est cependant reçu à Cracovie en février 1574, avec tous les honneurs qui lui sont dus .

Sous le nom de Henri 1er, il entâme son règne en Pologne le 24 janvier 1574. Celui-ci sera de courte durée et sans éclat particulier car apprenant la mort de son frère le 14 juin, il décide de s'enfuire dans la nuit du 18 juin, plus attiré par le destin de la France que celui de la Pologne. Il quitte précipitamment le château de Wawel. Henri d'Anjou écrit ces mots à sa mère pour justifier cette fuite :

"France et vous valent mieux que Pologne"

Il est reçu avec honneur à Venise. Il gagne les Alples en traversant Ferrare, Mantoue et Milan. Il arrive à Chambéry le 2 septembre

Rentré en France le 5 septembre 1574, il est sacré roi à Reims le 13 février 1575. Deux jours plus tard, il se marie avec Louise de Vaudémont, nièce de Charles III de Lorraine. De retour de Pologne, il pensait épouser Marie de Clèves, mais cette dernière meurt en couches. Ayant connu Louise de Vaudémont lors de son périple en Lorraine, il l'épouse, surtout pour assurer sa descendance. Mais en France l'attend une grave crise religieuse et un soulèvement de la noblesse.

Henri III retrouve un pays français très endetté, entraînant un appauvrissements des sujets déjà les plus modestes. La difficulté de s'accorder sur un pouvoir solide depuis la mort de Henri II provoque l'indiscipline de la noblesse, catholique ou protestante. Le 10 septembre 1574, Henri III, dans une déclaration, demande "le retour de ses sujets dans son obéissance".

Le paysage politique de la France d'Henri III se découpe en trois pôles. Ceux qui sont surnommés "les politiques", issus surtout des milieux bourgeois où s'est répandu le mouvement humaniste, soutiennent la thèse d'un pouvoir centralisé et puissant. Ces thèses déboucheront sur l'absolutisme qui trouvera sa voix avec la dynastie des Bourbons.

Le deuxième pôle est représenté par la grande noblesse qui étaient opposée à cet absolutisme et qui défendait la thèse du pouvoir partagé entre le roi, la noblesse et les États Généraux. Ses partisans sont surnommés les "malcontents". Parmi eux il y a Henri de Condé, Henri de Montmorency et Henri de Navarre. Enfin sont représentés ceux qui, reprenant d'anciennes thèses, reconnaissent la prééminence des états généraux. Ces derniers ont le droit de destituer un roi n'assurant plus correctement sa fonction.

Au décès de son frère Charles IX, Catherine de Médicis remplace Montmorency par le marquis de Villard comme gouverneur du Languedoc. Ce dernier est un catholique sans concession. Henri III approuvant cette décision, Montmorency organise un rébellion, aidé des réformés et des catholiques plus modérés. Catherine de Médicis tente de négocier avec ces révoltés.

Henri III, entré dans une période de repenti, faisant pénitence à Avignon fin 1574, reconnaît ses fautes lors des massacres de la Saint Barthélemy dans l'édit de Beaulieu le 6 mai 1576. Il y réhabilite les victimes. Cependant c'est à la demande de sa mère qu'il a signé cet édit. Aussi, le trouvant trop favorable aux réformés, il réunit les états généraux, pensant qu'ils annuleront l'édit de Beaulieu. De leur part, opposés à cet édit, les catholiques forment une première ligue avec à sa tête Henri III pour en diminuer les implications politiques.

Ces états généraux se déroulent du 6 décembre 1576 au 5 mars 1577, dans la ville de Blois. Ceux qui s'y sont rendus sont surtout des catholiques mécontents de l'édit. Les états généraux souhaitent partager la souveraineté avec le roi, limitant ainsi son pouvoir, mais ce dernier refusa. De plus il n'y a eu aucune solution de trouvée pour résoudre la crise financière du royaume.

Face à ces états généraux principalement catholiques, les protestants reprennent les offensives dans une sixième guerre de religion en décembre 1576. N'ayant pas les moyens financiers de lutter, Henri III recherche la paix, dite de Bergerac et signe l'édit de Poitiers le 17 septembre 1577. Ce dernier interdit toute constitution de ligue, de quelque côté que ce soit.

Henri de Navarre (voir l'image) s'enfuit de la Cour, gagnant Saumur. Il y abjure le catholicisme. en effet il avait dû gagner son rang aux lendemains des massacres de la Saint Barthélemy. Il devient le leader des protestants. Établi à Nérac, il est le meneur des opérations militaires de la septième guerre de religion. Cette dernière est marquée par le siège de Cahors, le soulèvement des villes de Sommières, Lunel et Aigues-Mortes. Avec la médiation du duc d'Anjou, la paix est signée à Fleix le 26 novembre 1580. Durant six années, il n'y aura aucun conflit.

Henri III tente de résorber le déficit financier. De 1576 à 1588, la taille, impôt principal passe de 7 à 18 millions de livres. Instaurant des économies, l'équilibre du budget royal est réalisé en 1585. Mais les dettes du roi s'é lèvent à 133 millions de livres en 1588.

Henri III entreprend des réformes dans diverses domaines. Il crée l'ordre de chevalerie du Saint-Esprit. Il crée des ordres religieux dont l'Oratoire de Notre-Dame-de-Vie-Saine en 1583. Il fait établir le code Henri III pour uniformiser les coutumes dans le domaine juridique du pays. Il transforme le Conseil du roi en Conseil d'État. Il modifie l'étiquette de la Cour, s'attirant parfois le désaccord de la grande noblesse (il interdit notamment de l'approcher). En 1582, le calendrier julien est remplacé par le calendrier grégorien. Henri III crée l'académie du Palais, avec Ronsard et Du Baïf, héritant de son précepteur Jacques Amyot du goût des lettres.

La vie privée d'Henri III suscite parfois l'hostilité. En effet, son goût raffiné, aimant les bijoux, les parfums, les vêtements peux conventionnels, ne donnent pas l'image habituelle d'un souverain. Il lui arrive même de se travestir lors de cérémonies officielles. De plus Henri III aime à s'entourer de ceux qu'on appelle ses "mignons", nobles d'épée qui sont ses favoris, bien qu'il ne faille point y voir de connotation sexuelle. Parmi les plus célèbres nous pouvons citer les ducs d'Épernon, Louis Béranger, Jacques de Lévis, Louis de Maurigon.

Cependant va se poser pour le couple royal le problème de la succession, surtout après le décès du duc d'Anjou aux Pays Bas le 19 juin 1584 qui était le successeur désigné. En effet ce couple était stérile, et, malgré des tentatives auprès de médecins ou guérisseurs, rien ne sera possible. A la succession d'Henri III, compte tenu de la loi salique, Henri de Navarre est le prétendant. Seulement ce dernier est protestant. En tant que catholique, c'est Charles de Bourbon qui se trouve le plus proche candidat. Les Guises, prétendant descendre de Charlemagne se posaient en candidat également.

Par le traité de Joinville du 31 décembre 1584, les Guises affirment publiquement leur hostilité à Henri de Navarre comme successeur d'Henri III, demandant l'élimination de la religion protestante. Par le traité de Nemours du 7 juillet 1585, Henri III donne six mois aux protestants pour quitter le royaume ou pour se convertir. Par cet édit, il espère qu'Henri de Navarre se convertira pour pouvoir lui succéder. Mais une bulle du pape exclut les princes de Navarre et de Condé de l'accès au trône de France.

Des opérations militaires entre protestants et catholiques reprirent, l'exécution de Marie Stuart par la reine d'Angleterre servant de prétexte à la huitième guerre de religion, donnant des victoires aux protestants (Coutras le 20 octobre 1587) ou aux catholiques (Auneau en novembre 1587). Les Guises souhaitent aider les espagnols catholiques à vaincre les anglais, et par là même le protestantisme. Il s'attire la haine d'Henri III. Et lorsqu'Henri de Guise entre dans Paris le 9 mai 1588 (malgré l'interdiction qui lui en était faite), Henri II fait pénétrer ses troupes dans la capitale.

Les ligueurs, autour des Guises, dressent des barricades et Henri III préfère retirer ses troupes pour répondre favorablement aux parisiens. Il quitte Paris le 13 dans l'après-midi pour rejoindre Chartres le 14 mai. Il signe alors l'édit proposé par le duc de Guise.

Henri III fait appel aux États Généraux qui se tiennent à Blois du 16 octobre 1588 au 16 janvier 1589. Ceux-ci sont constitué majoritairement de ligueurs qui réclament du sang huguenot, excités par le duc de Guise.

Henri III décide alors de supprimer Henri de Guise qui souhaite manifestement le détruire. Réunissant son conseil le 23 décembre au petit matin. Il souhaite voir le duc de Guise en entretien privé. Là, ce dernier est assassiné. Henri III dit de son ennemi :

"Il est encore plus grand mort que vivant"

Catherine de Médicis dit :

"Bien taillé mon fils, maintenant il faut recoudre"

Elle meurt peu après, le 5 janvier 1589. Les hommes du roi, appelés les quarante-cinq, fidèles à leur maître, assassineront Louis de Guise, cardinal, le lendemain, ainsi que principaux leaders ultra catholiques.

Henri III tente de justifier ces actes, prétextant des dangers que les Guises représentaient pour la couronne. Cependant le pape Sixte Quint n'accepte pas le crime de Louis de Guise et excommunie Henri III le 5 mai 1589.

Mais, la ligue ne disparaît pas pour autant, le jeune frère cadet des Guises reprenant sa tête. Paris gronde. Plusieurs villes favorables à la ligue se montent contre Henri III. Ce dernier, regagne Tours pour demander l'aide d'Henri de Navarre. Il signe le traité de Plessis les Tours le 3 avril 1589 par lequel le roi et les protestants s'unifiaient un temps pour lutter contre la ligue. Et si les protestants connaissent les premiers succès, Henri III et Henri de Navarre arrive aux portes de Paris, s'établissant à Saint Cloud.

Là, le 1er août, Henri III rencontre un dominicain, Jacques Clément, qui doit lui apporter des nouvelles crètes. Ce dernier le frappe de coups de couteau. Jacques Clément est tué par la garde du roi. Henri de Navarre se rend au chevet du roi qui lui dit :

"Voyez mon frère comme vos ennemis et les miens m'ont traité. Il faut que vous preniez garde qu'ils ne vous en fassent autant"

Regroupant ses dernières forces, il demande de reconnaître Henri de Navarre comme son successeur. A ces proches il dit :

"Je vous prie comme ami et vous ordonne comme roi, que vous reconnaissiez après ma mort mon frère que voilà, que vous ayez la même affection et fidélité pour lui que vous avez toujours eue pour moi et que pour ma satisfaction et votre propre devoir, vous lui portiez serment en ma présence"

Il demande à Henri de Navarre de se convertir au catholicisme. Il lui dit :

"Mon frère, je le sens bien, c'est à vous de posséder le droit auquel j'ai travaillé pour vous conserver ce que Dieu m'a donné"

Henri III meurt dans la nuit du 2 août 1589 et avec lui la dynastie des Valois qui a régné deux cent soixante et un an. Henri de Navarre se convertira au catholicisme. Il mettra un terme aux guerres de religion. Il trônera sous le nom d'HENRI IV