BIJOUX MEROVINGIENS BROCHE ou PENDENTIF en OR 24k, incrustée de Saphirs bleus clairs, poids 12,05 grammes. Dimensions 5cm x 4 cm.
7 petits saphirs dans la couronne basse extérieure, et 5 dans la partie haute soit 12. 5 petits saphirs dans la couronne basse moyenne, et 3 dans sa partie haute. 8 petits saphirs dans la couronne centrale entourant un gros saphir triangulaire. Un dernier saphir sur l'accroche du pendentif. Ces chiffres 1,3, 5, 7, 8, 12 sont des symboles chez les Mérovingiens ou MEROWEG. Le saphir triangulaire ressemble à un Oeil qui se trouve au sommet d'une pyramide à base carrée composée de trois assemblages distincts. Seule la broche était à vendre, le collier est moderne. L'agrafe ancienne n'a pas été retrouvée. Cet Objet n'est plus disponible.
« Le 1er Mars était le début de l'année chez les Mérovingiens»
« Le chiffre Trois, triangle ou delta lumineux est associe au tétragramme IHVH ou à l'œil divin qui en est la représentation allégorique. C'est un triangle équilatéral, symbole de la trinité qui veille sur les mortels et qui est placé au centre d'une gloire composée généralement d'un nombre variable de rayons… Pour les opératifs, le triangle possède deux caractéristiques essentielles. C'est tout d'abord la plus simple des surfaces, des figures géométriques « fermées » ; il peut être rattaché au iod de l'alphabet hébraïque, qui en est la lettre la plus simple et qui est parfois placé au centre d'un triangle. Le triangle est ensuite une figure indéformable, à la base de la triangulation des constructions chez les charpentiers »
«Le chiffre 5 c'est le nombre de l'harmonie et de l'équilibre. C'est aussi le nombre de la grâce divine. Le chiffre 5 est caractéristique de l'homme. D'abord, selon la Kabbale, c'est le chiffre de l'Homme parfait - débarrassé du côté animal. Selon la Bible, il est le symbole de l'Homme-Dieu de par les cinq plaies du Christ en croix - à ce titre, il est aussi considéré comme le nombre de la grâce. Mais il est aussi associé à l'homme en général - 2 + 3 - possédant un caractère instable de dualité»
«Le chiffre 7 est considéré comme vierge et représentatif de l'Esprit-Saint. Le système psychique s'écrit par 4 + 3. Il indique la victoire définitive de l'Esprit sur la matière. C'est le triangle surplombant le carré (origine des Pyramides) ; c'est le triangle surplombant le Tau égyptien ; c'est enfin le triangle venant confondre son sommet avec l'extrémité de la ligne verticale et sa base avec la ligne horizontale de la croix rédemptrice.».
« Huit, est la manifestation de la loi, l'application stricte et impitoyable. Tout comme l'indique le tarot, il est le nombre de la justice. On le trouve principalement à l'époque mérovingienne et certain baptistères affectent cette forme géométrique. Huit, premier nombre du cube, représente la terre. Chiffre de la perfection, de l'infini. En mathématique le symbole de l'infini est représenté par un 8 couché. Symbole du Christ cosmique. Chiffre figurant l'éternité immuable ou l'autodestruction. Il représente aussi le point d'arrêt de la manifestation. En Chine, le 8 exprime la totalité de l'univers. Chiffre de l'équilibre et de l'ordre cosmique, selon les Égyptiens. Chiffre exprimant la matière, il est aussi le symbole de l'incarnation dans la matière qui devient elle-même créatrice et autonome, régissant ses propres lois. Le nombre huit correspond au Nouveau Testament, selon Ambroise. Il est le symbole de la Vie nouvelle, de la Résurrection finale et de la Résurrection anticipée qu'est le baptême. Selon Clément d'Alexandrie, le Christ place sous le signe du 8 celui qu'il fait renaître. Représente la totalité et la cohérence de la création en mouvement. En Chine, il exprime la totalité de l'univers. Représente la terre, non dans sa surface mais dans son volume, puisque 8 est le premier nombre cubique. Les pythagoriciens ont fait du nombre 8 le symbole de l'amour et de l'amitié, de la prudence et de la réflexion et ils l'ont appelé la Grande Tetrachtys. A Babylone, en Égypte et en Arabie, il était le nombre de la duplication consacrée au soleil, d'où le disque solaire orné d'une croix à huit bras. ».
L’œil du triangle est habituellement vu comme l’œil qui voit tout. L’œil est un symbole maçonnique et représente le « Grand architecte de l’univers ». On ne parle pas ici de Dieu de l’univers, mais plutôt d’un homme, d’un ordre fini. Les 13 degrés de la pyramide représentent quelque chose de malin et de rebelle. Le chiffre 13, dans la guématrie biblique, est attribué à Satan, au péché, au meurtrier.
Ces chiffres appartiennent à la symbolique de Childéric 1er fondateur en 457 de la dynastie Mérovingienne. La broche est composée de 3 superpositions en Pyramide avec 1 oeil de verre triangulaire au sommet. Traditionnellement, Pharamond (ce qui signifie PHARAON) est considéré comme le premier monarque mérovingien. Il aurait eu pour fils, Clodion le chevelu et pour petit-fils, Mérovée né en 411.
La broche est sans soudure, découpée à froid, et martelée. Elle est faite de trois rosaces superposées, agrafées au revers. Des soudures sont faites néanmoins sur l'attache et sur le sertissage des pierres. Les pierres sont de taille très ancienne, avec des faces irrégulières. Travail très minutieux et intact, retrouvée dans le sable d'une plage.
Détection dans la plage de Cayeux sur Mer, elle était entourée d'objets romains et gaulois. Cayeux se situe aux environs de Dieppe à l'estuaire de la Seine.
C'est au lieu dit SETUCI, ville des gaulois Calètes d'origine Belges, qui devient CADOCUM ou CADUCUM après la conquête romaine. Cette bourgade est citée par la table de Peutinger.
Le chef lieu des Calètes était CALLULUM qui prendra à l'époque romaine le nom de JULIOBONA aujourd'hui LILLEBONNE dans le pays de Caux.
En 52 ils envoyèrent à Vercingétorix un contingent de 20 000 hommes, à l'armée de secours, destinée à tenter de secourir ALESIA, assiégée par Jules CESAR.
Occupée ensuite par les mérovingiens puis par les carolingiens, en 910, les vikings s'installèrent à l'embouchure de la Tella.
Le style et le savoir faire de cette broche de 5cm de haut, 4 de large et 2 d'épaisseur et typique du travail d'orfèvrerie Mérovingienne avec sa symbolique. Réalisée par un artisan de haut niveau, pour le savoir faire. Les découpes, les sertissages, l'assemblage sont parfaits. Aucun manque, et aucunes pierres abîmées, en taille de l'époque.
L'assemblage des trois couronnes superposées est réalisé par deux attaches recourbées dans une CROIX elle-même CERCLEE. Symbolique Chrétienne issue de CONSTANTIN. Souvenons-nous du Baptême de Clovis en 498.
Cet objet est certifié par les experts de notre association qui travaillent avec le CNRS et la SSN, et a été découvert comme nous l'avons expliqué, il est publié sur notre site depuis trois ans sur le Web alors qu'il n'était pas à vendre, personne à ce jour n'a donné un commentaire différent, et dans les bijoux mérovingiens, il se trouve en tête des recherches dans les moteurs de recherche comme Google et à ce titre il est au regard de toutes les critiques. Il est certifié pour être très ancien et pour appartenir à la période Mérovingienne, le lieu de la trouvaille conforte l'origine ainsi que le style. C'est tout ce qu'on peut dire à ce jour. Il a certainement appartenu à une personne riche et raffinée qui doit toujours regretter sa perte.
PREMIERS CHRETIENS et PREMIER SIECLE DE NOTRE ERE.
Nous avons de l'époque des premiers Chrétiens, 1er siècle de notre ère, une croix figurant non pas la croix du crucifié, mais la lettre X qui en Grec est la première lettre du mot CHRIST (χριστός / christós). La croix ne se portait pas comme aujourd'hui car la vénération de la croix est plus récente (4ème siècle). Cette croix porte la seule image du Christ avec une représentation non symbolique mais réaliste (trouvaille unique à ce jour). Sous Constantin et les siècles qui suivirent, la croix prend une forme de vrai croix de crucifié, avec la partie verticale plus grande que la partie horizontale, et un christ complet stylisé car on n'avait pas le droit de faire des réalisations physiques réalistes des Saints et de Jésus.
Durant les premiers siècles, surtout durant les persécutions, les chrétiens utilisaient le symbole du poisson pour se reconnaître entre eux sans attirer l’attention des autres. De cette manière ils symbolisaient leur appartenance au Christ. En effet, chacune des lettres qui compose le mot poisson en grec donne, en acrostiche, le nom et le titre du Christ, c'est-à-dire " Jésus Christ de Dieu le Fils Sauveur ", soit ICHTUS, Iéssous Christos Théou Uios Sotèr.
Le chrisme est formé des lettres khi (X) et rhô (P) ; ces majuscules grecques sont les premières lettres du mot Christ; les lettres alpha et oméga signifient que le Christ est à l'origine de toute chose. C'est un symbole pour le christianisme depuis Constantin le grand, qui croyait en cette prophétie:"In Signo hoc Vinces" (Sous ce signe vous serez victorieux). Constantin a repris sa symbolique en l'inscrivant dans un cercle.
Ce chrisme est souvent inscrit dans un cercle, signe géométrique de la perfection divine.
Le poisson fait également allusion à l’épisode évangélique de la multiplication des pains et des poissons par le Christ, ainsi qu’à la parole de Jésus aux premiers apôtres : « vous serez pécheurs d’hommes »
Cette croix a une représentation de la tête du Christ en volume 3D, avec un très beau réalisme. Elle a été retrouvée dans une tombe avec des monnaies du premier siècle de notre ère. L'adoration de la sainte croix , ne vient réellement qu'au moyen Age avec les reliques. On voit sur la photo les lettres grecques Αα...Ωω que l'on retrouvera plutard sur le Chrisme avec sur la branche droite le A et sur la branche du dessous le Oméga. Ego sum Alpha et Omega, principium et finis, dicit Dominus Deus, qui est et qui erat et qui venturus est Omnipotens.
Notre Croix ou Chrisme, branches de même longueur avec les symboles, date du premier siècle, concile de l'an 50 à Jérusalem, faite de la lettre X qui en Grec est la première lettre du mot CHRIST (χριστός / christós), porte l'alpha et l'Omega à droite et en bas. Le rhô (P) est en haut et sur la gauche il y a un la lettre X ou chi stylisée. (Voir les chrismes avant le Christ)
Voici un chrisme porté en alliance (Alliances de l'évêque Basile de Césarée et de sa femme 4ème siècle, trouvaille dans le même caveau, caveau nominatif funéraire des évêques de Césarée de Cappadoce, actuellement Kayseri en Turquie)
Voir aussi la sainte lance de Longin ou Longinus.
A droite une icône Byzantine de l'Église d'Alexandrie, toile sur plâtre et bois, 1-2ème siècle. On y voit des chrétiens apeurés et craintifs, avec sur la gauche ce qui semble un évêque, peut-être Pamphile de Césarée (à confirmer), qui regardent tous dans la même direction et vers le ciel. La peinture est dans les tons rouges, verts et sépias. Les personnages sont habillés de toges romaines. Le style est du type caricature avec un semblant de réalisme, ce qui n'est pas la coutume dans les icônes de ce type, ou les personnages sont relativement anonymes, sans trait de caractère. Cette icône représente certainement le climat des premiers siècles ou les chrétiens étaient envoyés aux arènes pour être mangés par les fauves pour leur foi au Christ et en Dieu .(ce qui est confirmé par tous les ouvrages des contemporains de cette époque).
Il est impossible de connaître exactement le nombre des martyrs des trois premiers siècles. On peut dans l'ensemble, l'évaluer à plusieurs millions, parmi lesquels on compte trente Papes.
Tacite parle d'une " multitude immense " et les inscriptions des catacombes indiquent fréquemment les lieux de sépulture renfermant plusieurs centaines de martyrs du Christ.
Ces martyrs ont été des êtres humains avec leurs faiblesses : ils étaient de tout âge, de toutes races, de toutes conditions, esclaves ou patriciens, riches ou pauvres, fonctionnaires, lettrés, soldats . . .
On s'étonne souvent que ces persécutions aient pu faire tant de victimes, car il y a une grande disproportion entre les causes et les effets. Il est vrai que dans l'antiquité, la vie humaine avait peu de valeur et pour les Romains, le meurtre de milliers d'esclaves, gladiateurs ou chrétiens, n'était pas considéré comme un crime. Même le Sénat approuvait de tels massacres. C'est ainsi que périrent des millions d'êtres humains, sous les yeux impassibles du peuple Romain à travers les siècles.
L'opinion adoptée par un grand nombre d'historiens aujourd'hui (il faut lire leurs ouvrages spécialisés) est que durant une période couvrant environ trois siècles, les martyrs chrétiens victimes des grandes persécutions romaines, peuvent être "évalués" à plusieurs millions. Comme vous devez le savoir, cela demande très longtemps et beaucoup de travail de recherche, d'étude de textes et de découvertes archéologiques pour que les historiens en viennent à une telle conclusion. Cependant, il n'existe aucune donnée statistique précise, qui puisse nous permettre de retrouver le nombre exacte des martyrs chrétiens durant cette période. Ce que nous savons avec certitude, c'est qu'il y a eu en l'espace de presque trois siècles, dix grandes persécutions dirigées contre les chrétiens, la première ayant eut lieu sous Néron, en 64, et la dernière sous Dioclétien qui fut la plus longue et la plus violente, en 301-305. Elles furent étendues et meurtrières dans l'Empire Romain.
Le récit des grandes persécutions des deux premiers siècles, nous vient d'une part des livres inspirés du Nouveau Testament et d'écrits comme la Didaché ou le Pasteur. Les Actes ou Passions des Martyrs possèdent des détails intéressants. La littérature ecclésiastique étant à peine née, la pensée chrétienne à cette époque était surtout portée sur l'enseignement oral, par la prédication ou la catéchèse. Les chrétiens les plus illustres de ces temps anciens, ont plus tard écrits des ouvrages de circonstances tels que les Épîtres de Polycarpe, d'Ignace et de Clément ainsi que des mémoires aux empereurs. Ces écrits prouvent la persécution contre laquelle ils s'indignent. Il y a aussi les lettres de Pline et de Trajan qui supposent clairement que les persécutions ont fait de très nombreuses victimes parmi les chrétiens. De même, il existe des écrits en provenance de Tacite, qui font référence aux "multitudes des victimes", sans compter les écrits de Suétone et Cassius. Lucien fait lui aussi référence aux souffrances des masses chrétiennes (j'en oublie quelques autres).
L'archéologie a également été une bonne auxiliaire de l'histoire dans ce domaine, car elle a défriché les champs obscurs par des découvertes fécondes et utiles pour l'étude des deux premiers siècles, ainsi que des renseignements importants sur le troisième siècle. A noter que dans les catacombes qui étaient des cimetières souterrains où les chrétiens enterraient les restes des martyrs, pour les soustraire à la profanation, comme celles de Priscille, Calixte et surtout de Rome dont les galeries forment une longueur de presque " 900 km " on évalue (encore) le nombre des tombes à " six millions , la shoah !!" (information notée lors de ma visite guidée).
Maintenant, voici la liste des Papes martyrisés par les Romains :...Saint Pierre en 64, Lin en 76, Clet en 88, Clément I en 97, Evariste en 105, Alexandre I en 115, Sixte I en 125, Telesphore en 136, Hygin en 140, Pie I en 155, Anicet en 166, Soter en 175, Eleuthère en 189, Victor I en 199, Zépherin en 217, Calixte I en 222, Urbain I en 230, Hippolyte en 235, Pontien en 235, Anthère en 236, Fabien en 250, Etienne en 257, Sixte II en 258, Félix I en 274, Eutychien en 283, Caius en 296, Marcellin en 304, Eusèbe en 309, Jean I en 526.
L'apparition du Christianisme à Rome se fait entre Tibère (37) et Caligula (37-41). Religion illicite, il s'attire la haine populaire et l'inquiétude de l'Etat. Aussi, pendant deux siècles et demi les Chrétiens seront-ils persécutés (par intermittence) : Néron (64), Dèce (249-251), Valérien (257-758), Dioclétien (284-305). La persécution s'apaise en 305 en Occident et en 311 en Orient.
On ne se réunit qu'exceptionnellement pendant les persécutions dans les catacombes et cimetières. Où se célèbrent alors les cultes?
Les catacombes, chrétiennes ou païennes, ont donné naissance à un art pictural et sculptural. Le décor chrétien emprunte au païen ses thèmes picturaux, en élimine les images idolâtriques ou voluptueuses et interprète souvent de façon symbolique. Dès le IIIè il y a un véritable système d'iconographie religieuse.
L'art chrétien n'est pas une création originale. Il subit des influences romaines, orientales, hellénistiques, mais grâce à sa foi, il est nouveau par son esprit.
a- Motifs purement ornementaux : Chambre sépulcrale d'Ampliatus, dans le cimetière de Domitille; crypte de saint Janvier au cimetière de Prétextat.
b- Sujets mythologiques : Les Amours (Cimetière de Domitille, fin IIè; crypte de Lucine, IIIè), les Victoires (Fresques du cimetière de sainte Agnès).
Souvent, les mêmes artistes ont travaillé pour les Chrétiens, les Juifs et les païens. Ainsi l'hypogée juif de Palmyre et les chapelles des Sacrements, du IIIè.
Le déclin du paganisme reflétait le souci et le besoin de croyances nouvelles. L'art chrétien puise dans la symbolique sous-jacente.
Ces thèmes empruntés aux sarcophages romains se retrouvent dans les hypogées des sectes orientales ou juives, à Carthage, Rome, Palmyre, Sidon, etc...
Ils deviennent les symboles du christianisme :
La tentative de Dioclétien cherchant à étouffer le christianisme échoue en 311 et 313 avec l'accord de Constantin et Licinius (Édit de Milan). Constantin, victorieux de Licinius, fonde sa capitale à Byzance. Le concile de Nicée fait du Christianisme une religion d'état (325) et la lutte contre le paganisme commence. Malgré l’intermède de Julien l'Apostat (361-363) les temples païens sont fermés (Édit de Théodose, 391). En 389, le Sérapeum d'Alexandrie détruit.
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quand on lit les épitres et le livre de l'Apocalypse, on est frappé de la véhémence des propos et on réalise qu'il y a un grave conflit en deux partis opposés. Ceci concerne "la division" entre les Judéo-chrétiens du parti de Jacques et les pagano-chrétiens de celui de Paul, l'apôtre autoproclamé et le ministre de l'église de la lettre aux Ephésiens. Jean Danielou a écrit :
« Luc présente le point de vue de Paul. Or, le parti de Jacques est celui avec lequel Paul n'a cessé d'être en conflit (Gal, II,12). Comme il a finalement disparu après 70, le souvenir s'en est effacé. Mais cet effacement fausse l'histoire des origines chrétiennes. »
« A terme, on aboutira à un renversement de la situation. L'Église primitive s'effondrera en 70 et le pagano-christianisme paulinien entamera sa destinée triomphale. »
Dans ses recherches, le Père J. Danielou a fait des découvertes qu'il n'a pas osé publier. On apprend pourtant que dans les compositions rédigées par ordre de Constantin des textes consacrés au bouc émissaire dans l'Ancien Testament (Nombres VI) ont servi pour réécrire la Passion du Christ.
La similitude entre les Esséniens et le christianisme primitif est si frappante qu'Eusèbe de Césarée pensait que la description qu'en donnait Philon concernait la communauté judéo-chrétienne primitive. Les Esséniens se considéraient comme le dernier reste d'Israël, dénonçant la corruption et l'impiété de l'aristocratie sacerdotale en charge du Temple (pharisiens). Paul élève de Gamaïel, rabbin pharisien, appelle ces adeptes de la Nouvelle Alliance les pauvres (ébionites) ou les saints. Exactement les termes esséniens ! Ils auraient été un ordre initiatique relié à d'autres au Moyen-Orient. Selon Philon d'Alexandrie, leur confrérie comptait plus de 4000 membres. Le livre des Actes dénombre le même nombre de Juifs convertis à cette époque. Ces Fils de la Lumière se préparaient à une guerre sainte contre les Romains, et ils connurent une fin apocalyptique. Exactement ce que Flavius Josèphe en dit avec la chute de Jérusalem, en l'an 70 ! Le document qui prouve le lien étroit entre essenisme et christianisme, juif à l'origine, est intitulé: "Écrit de la Nouvelle Alliance au pays de Damas". Ce Document de Damas est le même qui avait été découvert en 1896 dans une sinagogue du Caire par Solomon Schechter, premier manuscrit essénien découvert témoignant de cette secte dissidente juive, bien avant ceux de la Mer Morte. Il est sans doute à l'origine de l'hypothèse d'après laquelle Jésus aurait été un Maître Essénien qui aurait été instruit à l'école du Carmel. Inscrit à l'âge de 6 ans sous le nom de Joseph pour être préparé à sa mission de Fils de Dieu, il serait la réincarnation d'un autre Fils de Dieu, Zoroastre. Cette thèse, soutenue en 1937 par H. Spencer Lewis, s'appuie sur des documents de la Fraternité rosicrucienne et n'est pas fondée à partir de ce qui est aujourd'hui connu des manuscrits de la Mer Morte où il n'y a aucune mention de Jésus, fils de Marie. - "La Vie Mystique de Jésus" de H. Spencer Lewis, fondateur de l'AMORC (Ordre de la Rose-Croix). Pour le reste, relativement à "l'enseignement secret de Jésus", les évangiles rapportent des phrases allusives réservées à ses seuls disciples: Matt. XII 11, Marc IV 11, Luc VIII. Aux autres, Jésus ne parlait que par paraboles. - "Les Doctrines Secrètes de Jésus", H. Spencer Lewis, Éditions Rosicruciennes.
Pour ce qui est de Jésus assimilé à un Essénien selon les Rouleaux "secrets" de la Mer Morte, on avait spéculé sur ce fait depuis des siècles, donc avant la découverte des rouleaux, mais Dupont-Sommer et Massey ont argué le fait que certains des enseignements présumés de Jésus étaient en contradiction ou encore inconnus de la doctrine des Esséniens (les Esséniens n'ont pas cru en la résurrection des corps, ni en un Dieu fait chair ; ils n'ont pas mentionné le nom de Jésus) et il demeure difficile d'identifier le "maître de justice" mentionné par ces écrits à Jésus. Voyons ! Si ce Messie était de sang royal, est-il si bizarre que son nom n'apparaisse pas une seule fois, dans le contexte de l'époque ? C'est un surnom (Jésus signifiant Sauveur) qui lui aurait été donné par la suite. De même que le terme essénien, secret, n'est pas mentionné. Rien d'étonnant à cela ! Les évangiles dont nous disposons ont été écrits bien plus tard selon le corpus initial qui a disparu.
La liste des nombreuses similitudes entre le Maître des "Esséniens" des écrits de la Mer Morte, antérieurs d'un siècle aux plus anciens textes évangéliques, et la figure de Jésus est troublante, (par exemple, dans ces écrits testamentaires publiés à la Pléïade, il est mentionné 12 disciples dont 3 prêtres; on pense à Pierre, Jacques et Jean). S'il est par ailleurs mal perçu par les Religieux que le "Maître de Justice" et "Messie" de Qumran soit une figure mythique d'une telle ressemblance avec celle de Jésus-Christ, cela pourrait être dû au fait que les évangiles canoniques ne sont pas des témoignages historiques mais des légendes inventées d'après une source Q. - (Massey, Christianisme gnostique et historique.) -
Simon, barjona ou fils de Jonas, aussi appelé Kephas (« le roc », « la pierre » en araméen), ou Simon-Pierre, est un disciple de Jésus de Nazareth. Il est né au début de l'ère chrétienne en Galilée, ou dans la ville toute proche de Bethsaide en Batanée et mort selon la tradition vers 64-70 à Rome. Il est un des douze Apôtres, parmi lesquels il semble avoir tenu une position privilégiée. Il est considéré comme saint par les Églises catholiques et orthodoxes, sous le nom de saint Pierre.
Dans la tradition du catholicisme et de l'orthodoxie, il est le premier évêque de Rome et fonde ainsi dans la tradition du catholicisme la primauté pontificale dont l'actuel pape est le successeur. Son personnage a suscité un grand nombre d'œuvres artistiques, en particulier dans l'Occident latin. "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise", pas de chance car cette formule ne peut pas exister en araméen, mais seulement en Français récent. Pierre est contesté comme premier évêque de Rome, car il ne connut de Rome que la prison Mamertine qu'il aurait occupée avec Saint Paul, selon une tradition du Moyen Age. En fait l'empereur Constantin a créé de toutes pièces une Eglise Catholique (Universelle), dont le siège est supposé être au dessus de la tombe de Saint-Pierre à Rome, qui devait devenir l'église d'Etat, que tous les chrétiens devaient reconnaître , pour le plus grand plaisir des monarques et pour la stabilité des régimes politiques et du consensus religieux reconfiguré. La seule légitimité de l'église catholique, et de situer la basilique Saint Pierre de Rome, sur les ruines de la tombe présumée de Saint Pierre, d'où "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise".
Le terme de pape désigne l'évêque de Rome, garant de l'unité de l'Église catholique romaine, et son chef visible en tant que successeur de saint Pierre (le chef invisible étant le Christ en personne), et monarque temporel de l'État du Vatican1. C'est dans ce sens seul que ce terme est employé dans cet article ainsi que dans les autres articles traitant des papes, sauf mention contraire. Toutefois, ce titre est également porté par le chef de l'Église copte orthodoxe : Théodore II, élu le 4 novembre 2012. Le titre de pape n'est réellement apparu qu'à partir du concile de Nicée en 325, mais le terme n'a désigné exclusivement l'évêque de Rome qu'à partir de Grégoire VII, au XIème siècle.
La primauté de l’Église catholique romaine, basée sur la croyance que l’apôtre Pierre aurait fondé l’Église dans la ville avant de souffrir en martyr et d’y être enterré, a été remise en question depuis l’époque médiévale.
À cette époque, les premiers doutes ont peut-être été exprimés par les Vaudois, une secte non conforme à l’orthodoxie romaine dominante. À leurs yeux, « le silence de la Bible était assez décisif », selon Oscar Cullmann dans Saint Pierre, disciple, apôtre, martyr (1952).
Lors des siècles suivants, d’autres personnes remirent en question de manière sporadique l’enseignement selon lequel Pierre s’était rendu à Rome, mais personne ne lança d’attaque majeure jusqu’au XIXe siècle. Ferdinand C. Baur de Tübingen, appliquant un modèle hégélien à son étude du christianisme primitif, indiqua que le livre des Actes exposait un processus progressif par lequel le christianisme de Pierre fut remis en question et remplacé par le christianisme paulinien, à partir duquel le christianisme romain s’est développé. C’est ainsi que Pierre aurait été mis à l’écart et qu’il n’avait donc pas besoin d’aller à Rome ou d’être considéré comme le chef de l’Église. Même si les pairs de Baur ont rejeté cette approche, il a quand même réussi à porter un coup à l’opinion traditionnelle. Et au grand mécontentement du Vatican, d’autres personnes ont approfondi le sujet avec une certaine véhémence au cours du XXe siècle.
Le pape Benoît XVI a ramené le sujet sur la scène publique depuis son arrivée à la tête de l’Église catholique, mais il n’est pas le seul à avoir agi ainsi ces dernières années. Au grand embarras de certains, des archéologues de l’Église catholique romaine découvrirent dans les années 50 un tombeau à Jérusalem contenant un ossuaire – une boîte d’ossements utilisée lors des inhumations juives du premier siècle – qui portait le nom gravé de « Siméon Bar Jonas » (nom sous lequel est connu l’apôtre Pierre dans le Nouveau Testament). Pour ne pas être battu, le Vatican fournit rapidement ses propres preuves archéologiques que le tombeau et les restes de Pierre étaient ensevelis sous le grand autel de la basilique Saint-Pierre de Rome. Au cœur de cette dispute se tenait un sarcophage découvert lors de la première moitié du siècle, que les autorités commencèrent à examiner de plus près juste après la Deuxième Guerre mondiale.
Un sujet grave
Malheureusement, il est impossible de prouver si le sarcophage ou l’ossuaire contiennent les vrais restes de Pierre. Par conséquent, il est peut-être plus utile de laisser de côté l’archéologie et de se focaliser sur la littérature historique que tout le monde peut consulter.
C’est l’approche utilisée dans l’une des contributions majeures à l’étude de la question. Cullman, dans Saint Pierre : disciple, apôtre, martyr, s’est principalement concentré sur les sources littéraires pour trouver une conclusion au sujet. Des érudits modernes ont renforcé cette approche. Résumant sa présentation lors de la conférence de l’Association européenne des études bibliques tenue à Rome en 2001, Jürgen Zangenberg a fait remarquer : « Depuis que les fouilles archéologiques ont débuté sous la basilique Saint-Pierre dans les années 40 et qu’elles se sont terminées par l’annonce officielle du pape Pie XII en 1953 que les vrais restes de Saint Pierre avaient été trouvés, de nombreux érudits n’ont cessé de douter de l’importance de ces découvertes. » Avant de poursuivre que « même le plus grand défenseur de l’authenticité de la découverte ne peut nier que les anciens tombeaux ont peu, voir pas de caractéristiques chrétiennes bien claires. Les tombeaux du premier et du deuxième siècle de notre ère ressemblent beaucoup aux simples enterrements de personnes normales dans les quartiers voisins de Rome ». De plus, les chrétiens romains n’ont fait preuve d’aucun intérêt envers le site « jusqu’à l’an 160 environ », lorsqu’ils construisirent « un monument simple qui se composait d’une niche et d’une cour (le Tropaion Gaii). »
Néanmoins, Zangenberg a souligné que ce monument n’aurait jamais pu être destiné à marquer le tombeau de Pierre, « puisque le souvenir du… lieu d’enterrement d’origine de Pierre avait été perdu à l’époque où le Tropaion fut érigé. Le Tropaion n’a pas été le résultat du développement d’un lieu de sépulture chrétien mais a été intégré à une rue de sépulture de classe moyenne non chrétienne ». D’après Zangenberg, ce n’est pas avant l’époque de Constantin que « le site fut pris par les chrétiens de manière ferme et définitive, effaçant ainsi toutes traces antérieures d’enterrements dans la zone située à proximité du Tropaion ».
À la lumière de ceci, l’approche de Cullmann, consistant à consulter les preuves littéraires des premiers siècles pour obtenir une base sur laquelle il peut prouver la présence de Pierre et son martyre à Rome, semble justifiée. Mais alors, quelle est la preuve soutenant l’affirmation du pape sur l’autorité de l’Église catholique romaine ?
Rédigée en code ?
Il est généralement reconnu que le Nouveau Testament ne dit rien sur les endroits où se trouvait Pierre après son arrestation et son exécution planifiée par le roi Agrippa vers l’an 40 de notre ère (Actes 12). Pierre réapparaît brièvement à Jérusalem quelques années plus tard (en 49 environ) pour une conférence à laquelle participent les apôtres et d’autres chefs de l’Église, comme Luc le rapporte dans Actes 15. Ensuite, le Nouveau Testament ne précise plus rien sur le lieu où se trouve Pierre, à part un commentaire dans sa propre épître : dans 1 Pierre 5 : 13, il transmet les salutations des membres de l’Église de Babylone.
Ceux qui souhaitent vraiment voir Pierre à Rome considère l’utilisation du terme Babylone comme un code pour Rome. Cependant, d’autres insistent sur le fait que l’épître n’utilise pas de langage codé pour parler des lieux où l’apôtre se situait.
Feu Carsten Thiede était l’un des érudits qui a essayé de prouver que le mot de code était utilisé avant l’an 70 et, par conséquent, avant que l’épître de Pierre n’ait été rédigée, et que Pierre essayait de cacher le lieu où il se trouvait. Mais Thiede lui-même a souligné que « pour un habitant de l’Empire romain, il était parfaitement possible, et en fait naturel, de comparer l’ancien Empire babylonien à celui de Rome en termes de taille, de splendeur et de puissance, et également de manière négative, par rapport à leur décadence et déclin moral ». Ainsi, même si le terme Babylone a peut-être été utilisé à la place de Rome avant l’an 70, le but n’était pas de masquer la capitale de l’empire mais d’élever sa position dans le monde en mettant l’accent sur sa lignée. Donc l’affirmation de Thiede selon laquelle Pierre a utilisé le terme Babylone pour cacher le fait qu’il se trouvait en fait à Rome manque de crédibilité.
Babylone est un nom de code pour Rome dans les écrits ultérieurs de l’Apocalypse de Jean, et elle devient clairement une caractéristique des œuvres du deuxième siècle. De plus, les Juifs utilisèrent le terme Babylone de manière polémique après l’an 70 lorsque les Romains firent tomber Jérusalem et détruisirent le temple. Comme les Babyloniens avant eux, les Romains venaient alors de détruire le centre de la religion juive. Cet usage a débuté après la date supposée du martyre de Pierre mais il cadrerait bien avec l’usage de Babylone à la place de Rome du livre de l’Apocalypse.
Margherita Guarducci, qui a écrit au sujet de la découverte des grottes au Vatican, affirme que l’historien juif Flavius Josèphe nie la présence des Juifs dans la Babylone mésopotamienne à l’époque où Pierre a rédigé son épître. Pourtant, elle ne fait pas remarquer que Flavius Josèphe déploie toute son éloquence concernant les fonds envoyés par les Juifs de Babylone pour le temple de Jérusalem. Lorsqu’il affirme qu’il n’y avait pas de Juifs à Babylone, c’est dans le contexte de la guerre qu’il y a eu dans la région au milieu du premier siècle.
Sur la base du récit de l’Ancien Testament, Pierre aurait très bien pu rédiger son épître de la ville ou de la province de Babylone. Son ministère était pour les Juifs et comme les écrits des siècles suivants le confirment, Babylone était un centre du judaïsme à la fois avant et bien après Pierre.
Ceci représenterait certainement une meilleure solution concernant ses lieux de séjour, plutôt que l’alternative – que Paul ne mentionna même pas Pierre dans son épître aux Romains, et que Luc ne remarqua pas la présence de Pierre lorsqu’il arriva à Rome avec Paul, après que ce dernier eût fait appel à César (Actes 28), apparemment vers l’an 60 de notre ère. La preuve interne de l’épître aux Romains, écrite vers l’an 57, établit que Paul n’avait pas connaissance qu’un apôtre quelconque, et encore moins Pierre, ne l’eût précédé à Rome. Comme les Vaudois le firent remarquer, le silence du Nouveau Testament sur le sujet est pesant.
Donc si le Nouveau Testament ne fournit pas la preuve que Pierre a bien séjourné à Rome, quelles sont les autres preuves ?
Clément et contexte
Comme il est impossible de le prouver à partir du Nouveau Testament, les auteurs catholiques en particulier fondent leur argumentation sur le texte non biblique connu sous le nom de Première épître de Clément de Rome aux Corinthiens. Cette épître est « probablement » (selon Richard P. McBrien, professeur de théologie à l’université Notre-Dame et auteur de Lives of the Popes) l’œuvre du Clément connu dans la liste officielle des pontifes du Vatican sous le nom de Clément 1er. Selon certains pères de l’Église catholique, c’est le même Clément que Paul mentionne dans son épître aux Philippiens (Philippiens 4 : 3), même si de nouveau, il est impossible de le vérifier.
L’épître de Clément est habituellement datée de la fin du premier siècle. Clément y affirme ceci au sujet de Pierre et de Paul :
« Mais laissons les exemples des anciens, et… prenons les généreux exemples que nous ont donnés des hommes de notre génération. C’est à cause de la jalousie et de l’envie que les plus grands et les plus justes d’entre eux, les colonnes, ont subi la persécution et combattu jusqu’à la mort. Oui, regardons les saints Apôtres : Pierre, victime d’une injuste jalousie subit non pas une ou deux, mais de nombreuses épreuves, et après avoir ainsi rendu son témoignage, il s’en est allé au séjour de la gloire, où l’avait conduit son mérite. C’est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré quel est le prix de la patience : chargé sept fois de chaînes, exilé, lapidé, il devint héraut du Seigneur au levant et au couchant, et reçut pour prix de sa foi une gloire éclatante. Après avoir enseigné la justice au monde entier, jusqu’aux bornes du couchant, il a rendu son témoignage devant les autorités et c’est ainsi qu’il a quitté ce monde pour gagner le lieu saint, demeurant pour tous un illustre modèle de patience. »
À partir de ce court passage, il est déduit que Pierre et Paul furent martyrisés à Rome. Mais ce qu’affirme Clément est pris hors contexte. Dans un article publié dans leScottish Journal of Theology en 2004, Michael D. Goulder, professeur émérite d’études bibliques à l’université de Birmingham, Angleterre, a examiné le contexte du récit de Clément. Appliquant l’analyse littéraire au texte, Goulder a montré que l’affirmation concernant Pierre et Paul devait être lue en fonction de la section précédente et de la section suivante. Avant le passage cité plus haut, Clément avait donné sept exemples de personnages de l’Ancien Testament ayant souffert de jalousie (seul un personnage, Abel, le frère de Caïn, est en fait mort à cause la jalousie). Goulder a ensuite continué en montrant que chaque exemple de l’Ancien Testament avait un exemple parallèle dans le Nouveau Testament dans le sens que chaque personnage ou groupe avait souffert de manière similaire à cause de la jalousie. Parmi les exemples du Nouveau Testament, Clément cita en premier « les plus grands et les plus justes d’entre eux, les colonnes », de l’Église, qui, comme Abel, avaient « combattu jusqu’à la mort ». Ce qui décrit parfaitement ce qu’a vécu l’apôtre Jacques. D’après Clément, Pierre avait fui (tout comme Jacob avait fui devant son frère jaloux Ésaü) et Paul (comme Joseph dans l’Ancien Testament) avait connu la servitude.
En d’autres termes, selon la lecture de l’épître par Goulder, Clément n’a même pas traité le sujet de savoir si Pierre ou Paul ont été martyrisés. L’épître les a tout simplement identifiés comme ayant souffert de la jalousie des autres. Le but de Clément, en donnant ces exemples, était clairement de corriger les Corinthiens face aux problèmes internes qu’il voyait arriver à cause de la jalousie et de l’envie qui s’étaient développées parmi eux (1 Clément 3). Goulder considère qu’à partir de cet éclaircissement, Pierre est sans doute mort dans son lit à Jérusalem malgré tout ce que Clément nous dit.
La mort de Paul crée une énigme pour ceux qui croient que l’épître de Clément parle de jalousie menant au martyre de l’apôtre, dans le sens qu’ils ont également tendance à accepter les traditions du deuxième et du troisième siècle, traditions qui affirment que l’apôtre est mort selon l’ordre de Néron après que Rome eût été brûlée. D’après ces traditions, la mort de Paul est plutôt liée à l’opportunisme politique qu’à la jalousie. Les deux vues, dont aucune ne peut être prouvée, semblent incompatibles.
Concernant Pierre, aucune source du premier siècle ne donne d’informations sur sa mort, si ce n’est le dernier chapitre du quatrième Évangile. Jean 21 : 18 le décrit comme étant mené là où il ne veut pas aller. La tradition non vérifiée selon laquelle il aurait été crucifié la tête en bas date de la fin du deuxième siècle, presque 150 ans après sa mort. (extrait de Jean 21:18 : Oui, je te le dis, c'est la vérité: quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, tu étendras les mains. Un autre te mettra ta ceinture et il te conduira là où tu ne veux pas (ROME).» 19 Par ces paroles, Jésus annonce de quelle façon Pierre va mourir et donner de la gloire à Dieu. Ensuite Jésus dit à Pierre: «Suis-moi!»)
L’usage par Clément du terme traduit en français par « témoin » ou « témoignage » est au centre de l’idée du martyre de Pierre et de Paul. Nombreux sont ceux qui pensent que ce mot signifie « martyre ». Mais l’utilisation de ce terme dans ce sens ne se trouve dans aucune autre source du premier siècle. Cependant, ce terme est souvent utilisé dans le Nouveau Testament pour transmettre l’idée de témoignage ou de témoin. Ce n’est qu’après l’époque de Clément, en fin de deuxième siècle, que ce terme a pris le sens de « martyre ». À la lumière de la structure littéraire de l’épître de Clément, il est plus prudent de lire le terme dans le sens de « témoignage oral » ou « témoignage ».
Alors pourquoi tant de choses seraient-elles déduites de ce passage de Clément ?
À partir du siècle suivant, nous lisons des récits de chefs d’autres sectes ou hérésies présents à Rome. Justin de Naplouse, citoyen de Rome, rapporta que l’hérétique Simon le magicien s’était rendu dans sa ville, et pourtant il ne mentionna pas la soi-disant présence de Pierre dans la ville. Marcion, un autre hérétique, aurait, paraît-il, passé du temps à Rome. Tout comme Valentin, un docteur d’une secte aujourd’hui considérée comme gnostique. Il semblerait qu’une présence à Rome soit devenue un aspect de l’identité ou de l’authenticité d’un groupe religieux. Dans la mesure où le mouvement chrétien orthodoxe naissant considérait Pierre comme le chef des apôtres après la mort de Jésus, Pierre devait d’une certaine façon être introduite dans la scène romaine pour valider ou conférer une certaine autorité à cette religion.
À la recherche de preuves
Les références que Clément a faites aux apôtres ont connu d’autres analyses littéraires. De récentes études sur la valeur de la mémoire visuelle ou du souvenir dans les sociétés orales ont revitalisé l’idée que les Évangiles étaient peut-être des récits de témoins oculaires de la vie et des enseignements de Jésus-Christ (cf. par exemple le livre de Richard Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses: The Gospels as Eyewitness Testimony [2006]).
Markus Bockmuehl, professeur d’études bibliques et du christianisme du premier siècle à Oxford, a appliqué cette approche aux écrits de Clément. Pour lui, la simple mention de Pierre et de Paul par leur nom indique que Clément et l’Église de Rome les connaissaient personnellement, et que cela constitue une preuve que Pierre s’est rendu à Rome. Il faut noter à son crédit que Bockmuehl est très prudent dans son approche du sujet.
Néanmoins, deux questions viennent à l’esprit. Comme l’épître de Clément a été rédigée pour Corinthe, en Grèce, est-ce le souvenir des membres de l’Église de Corinthe ou de Rome que Clément utilise ? Bockmuehl suppose que c’était le souvenir de ceux de Rome puisqu’il soutient l’idée que Pierre s’est rendu à Rome. Deuxièmement, pour suivre l’argumentation de Bockmuehl, est-ce que le fait de mentionner un nom de personne indique que les gens ont effectivement rencontré cette personne, ou bien qu’ils la connaissaient simplement de nom ?
Prenez par exemple l’épître de Paul aux Corinthiens, où il parle de Pierre (ou Céphas, comme il l’appelle). Est-ce que cela signifie que les membres de l’Église de Corinthe avaient rencontré Pierre où qu’ils avaient eu personnellement affaire à lui ? Peut-être, mais nous ne le savons pas avec certitude. Et qu’en est-il de Jacques, parfois appelé « le frère du Seigneur » ? Il est également mentionné par son nom, pourtant ce n’est qu’en visitant Jérusalem qu’il aurait été possible de le rencontrer. En d’autres termes, ces individus, impliqués dans la propagation de l’Évangile, étaient très bien connus dans les Églises, où qu’elles se trouvaient, simplement par bouche à oreille. Dans certains cas, les membres de l’Église se sont peut-être rendus à Jérusalem pour les fêtes ou pour accompagner Paul, et ils ont peut-être rencontré personnellement des leaders de l’Église, mais pour la majorité d’entre eux, ils ne les connaissaient que de bouche à oreille.
Donc la suggestion de Bockmuehl, selon laquelle l’endroit où se trouvait Pierre peut être établi par le fait que l’auditoire de Clément avait des souvenirs personnels de l’apôtre, doit être encore étudiée avant d’être légitimée comme une preuve.
Au fil du débat, les opinions exprimées ont dépendu de la confession de l’auteur. Les érudits catholiques y voient les preuves d’un point de vue catholique, alors que les protestants font preuve de scepticisme concernant ces affirmations. Et puis bien sûr, les érudits n’ont peut-être aucune confession à défendre et approchent ainsi la question du point de vue de l’étude historique et critique.
Donc que peut-on dire des preuves concernant la présence de Pierre à Rome ? Zangenberg a suggéré à la conférence citée plus haut que c’était une idée du deuxième siècle qui est devenue populaire après l’époque de Constantin. Feu le professeur John C. O’Neill d’Édimbourg, parlant à la même conférence, a exposé la façon par laquelle le pape Damase 1er (336-384) a exploité les histoires de Pierre et de Paul à Rome. L’objectif du pape, selon O’Neill, était d’élever la primauté de Rome par rapport aux autres évêchés d’orient : la politique de l’Église dictait que Pierre avait non seulement dû se rendre à Rome, mais qu’il y était également mort.
L’histoire laisse penser que la connaissance des endroits où les apôtres furent enterrés est morte avec leurs premiers contemporains. Les exemples des apôtres étaient appréciés et honorés, mais ces hommes ne furent pas placés sur un piédestal pour être vénérés, comme l’ont fait les générations plus tard. Les écrits du deuxième siècle décrivent un ensemble de croyances et de pratiques bien différentes parmi ceux qui disaient suivre Jésus-Christ que celles qui sont présentées dans les écrits du premier siècle.
Pierre s’est-il rendu à Rome ? C’est une question difficile pour l’Église catholique romaine, dont l’autorité apostolique s’avère ne pas reposer sur une quelconque preuve réelle. L’insuffisance que le pape reproche aux Églises protestantes est également vraie pour l’Église catholique. La preuve interne de l’épître aux Romains, écrite vers l’an 57, établit que Paul n’avait pas connaissance qu’un apôtre quelconque, et encore moins Pierre, ne l’eût précédé à Rome. Comme les Vaudois le firent remarquer, le silence du Nouveau Testament sur le sujet est pesant.
Lorsque Paul arrive à Rome pour son procès, après l’hiver 61 qu’il a passé à Malte, Pierre n’est pas là ; il n’est pas encore là lorsque les Actes des apôtres achèvent leur récit par les deux années entières de Paul dans sa résidence surveillée (où il pouvait recevoir « Il recevait tous ceux qui venaient le trouver … » (Ac 20-31) ; par contre Jean surnommé Marc, son secrétaire et l’évangéliste que l’on connaît, est bien là et est cité dans l’une des dernières épîtres de captivité de Paul (celle adressée à Philémon, Phm 24) comme l’un des collaborateurs du prisonnier.
Mais Pierre n’est toutefois pas loin car on sait par Paul que des chrétiens de Corinthe (en Grèce) ont été baptisés par lui : cette communauté se querelle sur les allégeances induits par ces baptêmes selon qu’ils ont été fait par Apollos, Céphas (= Pierre) et Paul ! (1 Cor 1, 12) ; l’épître est datée vers Pâques 57.
Dans la littérature chrétienne, c’est la 1ère Epître de Pierre (5, 13) * qui affirme la présence de Pierre à Rome, avec celle de Marc que l’apôtre considère comme « son fils » : « L'Église des élus qui est à Babylone [= Rome] vous salue, ainsi que Marc, mon fils » (13).
A noter qu’aucune autre cité antique ne revendique la tombe de Pierre. Les historiens supposent que Pierre a été pris dans les rafles de la persécution déclenchée par Néron après l’incendie de Rome en juillet 64. Il aurait été un dans ce cas un évêque de Rome dans l'anonymat des réunions souterraines, mais le terme n'existe pas à l'époque et la direction de l'église souterraine puisque persécutées, Jésus lui aurait donner en pensant en premier lieu aux sept églises primitives, mais toujours pas de rattachement entre ces églises primitives et l'Eglise d'Etat, outil se servilité et de soumission, qu'à voulu l'empereur Constantin.
Devant 60 000 personnes le pape François a célébré dimanche 24 novembre 2013 une messe place Saint-Pierre. Il tenait dans ses mains un reliquaire contenant ces ossements. Déjà Paul VI avait annoncé en 1968 qu'il s'agissait très probablement des restes de l'apôtre Pierre.
L’Eglise locale a vu le jour d’une façon très simple. Au début, il n’y avait pas d’organisation, mais simplement un lien d’amour, de communion fraternelle, de doctrine et de coopération. Peu à peu, l’arrangement vague du début sous les apôtres a cependant fait place à une minutieuse organisation. Parce que les membres étaient déjà membres de la véritable Eglise, ils se sont sentis poussés à organiser des Eglises locales dans lesquelles les réalités invisibles en Christ pourraient servir au bien commun.
Au commencement, il n’y avait qu’une seule Eglise locale : L’Eglise de Jérusalem. Il semble que l’on tînt les réunions dans différentes maisons, mais il n’y avait toutefois qu’une seule Eglise. Le nombre des membres passa de 3000 à 5000, et le Seigneur en ajoutait à chaque jour (Ac 2.41, 47 ; 4.4 ; 5.14). Les apôtres étaient des responsables de l’Eglise.
Plus tard, d’autres Eglises furent fondées à de nouveaux endroits, à mesure que l’Evangile était prêché et cru, comme en Judée et en Samarie (Ac 8), sans aucun doute d’après de modèle de celle de Jérusalem. La manière exacte de cette fondation ne nous est pas rapportée. Paul recommanda à Tite :
Je t'ai laissé en Crète dans ce but, que tu mettes en bon ordre les choses qui restent à régler, et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens suivant que moi je t'ai ordonné (Tt 1.5)
Ce qui semble indiquer que là où un groupe de croyants avait été formé dans une communauté, des anciens étaient désignés comme responsables. (Ac 14.23). Dans l’Eglise primitive, lorsqu’une personne répondait à l’Evangile de Jésus Christ, elle était ajoutée à l’Eglise. Elle n’avait pas à se demander si elle devait se joindre à l’assemblée locale ; c’était pris pour acquis.
Le fait de l’organisation
Certaines choses indiquent que, très tôt à Jérusalem, l’Eglise avait au moins une vague organisation, et il y a des preuves concluantes que, peu de temps après, les Eglises locales étaient bien organisées. Les croyants se réunissaient pour la communion fraternelle, comptaient le nombre des membres, pourvoyaient à un secours matériel pour les nécessiteux parmi eux (Ac 2.41.46). Les apôtres étaient les responsables dans cette Eglise, mais il ajoutèrent bientôt sept personnes pour s’occuper du ministère auprès des pauvres (Ac 6.1-7). Le jour de la Pentecôte, ils étaient réunis dans la chambre haute (Ac 1.13 ; 2.1). Le plus souvent cependant, ils semblent s’être réunis dans la maison d’un chrétien (Ac 2.46 ; 12.12), bien que, pour certains réunions, ils se rendaient apparemment encore au temple (Ac 2.46 ; 3.1). Tous ces facteurs indiquent les commencements d’une organisation dans l’Eglise de Jérusalem.
Certains groupements nient l’utilité voir - l’opportunité – d’une organisation pour l’Eglise. L’Eglise, dit-on, n’est pas une organisation, c’est un organisme animé par le Saint Esprit, dirigée par Lui ; il n’y a donc rien à organiser. Il faut tout laisser à la spontanéité. Mais on s’est aperçu que liberté de l’Esprit équivalait souvent à laisser-aller, désordre, inefficacité. L’Eglise est à la fois une organisation et un organisme. A cause de cette double nature, elle doit faire face à deux sortes de problèmes : des problèmes administratifs et des problèmes spirituels.
Dieu a placé les uns dans l'assemblée, -d'abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite des miracles, puis des dons de grâce de guérisons, des aides, des gouvernements, diverses sortes de langues. (1Co 12.28)
Quand il n'y a pas de direction le peuple tombe, mais il y a salut dans le grand nombre des conseillers. (Pr 11.14)
Ils avaient des responsables
En plus de l’exemple de la première Eglise, il y a des nombreuses autres indications que la Bible enseigne la convenance et la nécessité d’organiser les groupes locaux de croyants en Eglises. Paul et Barnabas, en revenant sur leurs pas à partir de Derbe, avaient choisi des anciens dans chaque assemblée (Ac 14.23). Le texte original suggère que cela était fait à main levée sous la supervision des apôtres. Paul recommanda à Tite d’établir des anciens (presbutéros ; Tt 1.5). De plus, l’Eglise de Jérusalem désigna des intendants pour s’occuper des besoins des pauvres (Ac 6.1-7). Il devait y avoir un moyen pour s’assurer de ce que les gens pensaient. Dans l’Eglise d’Ephèse, il y avait des anciens (Ac 20.17) ; dans l’Eglise d’Antioche, des prophètes et des docteurs (Ac 13.1) ; et dans l’Eglise de Philippes, des surveillants (évêques) et des serviteurs (diacres) (Ph 1.1). Plus tard, l’Eglise d’Ephèse eut des surveillants et des serviteurs (1Tm 3.1, 8)
Or ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée, soit la prophétie, prophétisons selon la proportion de la foi; le service, soyons occupés du service, soit ……celui qui est à la tête, qu'il conduise soigneusement (Rm 12.6,7)
Ils avaient des moments fixes pour se réunir
Les disciples se rencontrèrent le premier jour de la semaine immédiatement après la résurrection de Christ (Jn 20.19, 26). Dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul ordonne à ses lecteurs de mettre à part, le premier jour de la semaine, ce qu’ils pourront, selon leur prospérité (1Co 16.2). Cela nous montre que c’est ce jour-là que se faisait la collecte. Lors du dernier voyage de Paul vers Jérusalem, il s’arrêta à Troas et se réunit là avec les disciples le premier jour de la semaine (Ac 20.7). Dans l’Apocalypse, Jean indique qu’il fut saisi par l’Esprit au jour du Seigneur (1.10). On devait avoir pris des mesures concernant le jour à observer, et ce genre d’affaire présuppose une organisation.
Ils réglaient la bienséance dans l’Eglise
Ils réglèrent la bienséance dans l’Eglise (1Co 14.26-40) et exercèrent une discipline. Jésus avait donné des instructions au cas où un croyant refuserait de se soumettre à une réprimande privée; le cas devait être porté devant l’Eglise pour discipline (Mt 18.17). Paul demande très expressément aux Corinthiens d’exercer une discipline dans l’Eglise (1Co 5.13). Il donne des instructions semblables à l’Eglise de Rome et à celle des Thessaloniciens.
Or je vous exhorte, frères, à avoir l'oeil sur ceux qui causent les divisions et les occasions de chute par des choses qui ne sont pas selon la doctrine que vous avez apprise; et éloignez-vous d'eux (Rm 16.17)
Dans 3 Jean, nous lisons que Diotrèphe disciplinait très arbitrairement.
J'ai écrit quelque chose à l'assemblée; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas; … et, non content de cela, lui-même il ne reçoit pas les frères et il empêche ceux qui veulent les recevoir, et les chasse de l'assemblée. (3Jn 9-10)
Ici encore, cela présuppose une organisation, car il est nécessaire dans de tels cas de déterminer quels sont ceux qui peuvent exercer la discipline. Il semble que, dans les questions de discipline, la majorité l’emportait.
Il suffit, pour un tel homme, de cette punition qui lui a été infligée par le grand nombre (2Co 2.6)
Dans le cas d’une exclusion il faut l’accord de toute l’assemblée.
Et s'il ne veut pas les écouter, dis-le à l'assemblée; et s'il ne veut pas écouter l'assemblée non plus, qu'il te soit comme un homme des nations et comme un publicain. (Mt 18.17)
Ils collectaient de l’argent pour l’œuvre du Seigneur
Ecrivant à l’Eglise de Corinthe, depuis Ephèse, Paul affirma qu’il avait déjà donné des ordres aux Eglises de Galatie et il leur donna ensuite des instructions concernant la collecte pour les saints (1Co 16.1). Ils devaient donner régulièrement, proportionnellement et dans un but précis. Ils devaient donner le premier jour de la semaine selon la prospérité de chacun, pour les saints. Dans 2Co., Paul les invite à donner libéralement (2Co 8.1-5) et invite l’Eglise de Corinthe à suivre leur exemple (2Co 8.6-9.5). Dans l’Epître aux Romains, Paul parle de la collecte qu’il porte à Jérusalem (15.25-28). Devant Félix, Paul fait allusion à cette collecte qu’il avait apportée pour sa nation (Ac 24.17). Les Eglises de Galatie, de Macédoine et d’Achaïe ont donc participé à un effort organisé pour recueillir des fonds pour les pauvres de Judée.
Ils envoyaient des lettres de recommandation à d’autres
Ce fut le cas lorsqu’Apollos quitta Ephèse pour Corinthe (Ac 18.24-28). C’est également ce qui est sous-entendu dans la question sarcastique de Paul, à savoir s’il devait apporter des lettres de recommandation lorsqu’il retournait à Corinthe (2Co 3.1). Dans Rm 16.1s, nous avons probablement l’exemple d’une telle lettre à propos Phoebé. Si cette pratique s’est développée, il a dû devenir nécessaire de sonder la pensée de l’Eglise pour déterminer qui était digne d’une telle lettre. Le Concile à Jérusalem rendit une décision concernant les conditions selon lesquelles les païens pouvaient être admis dans la communion de l’Eglise et envoya une lettre (Ac 15.22-29). Cela aussi présuppose une certaine forme d’organisation.
Les responsables dans l’Eglise
Une organisation implique des responsables. Tout était très simple au début, mais il y avait cependant deux ou peut-être trois responsables distincts dans les Eglises primitives.
Le pasteur, l’ancien, l’évêque
Ces trois termes dénotent un seul et même responsabilité dans le NT. Dans Ac 20.17, 28, nous lisons que les anciens de l’Eglise d’Ephèse avaient établis surveillants sur le troupeau, dans le but de paître (berger ou pasteur) l’Eglise de Dieu.
Nous avons ici les termes anciens, évêques, surveillants et pasteurs qui sont tous utilisés pour désigner les mêmes hommes.
Dans 1P5.1s, les tâches d’un pasteur sont attribués « aux anciens qui sont parmi vous ». C’est-à-dire que les anciens et les pasteurs étaient les mêmes personnes.
Jean (2Jn 1 ; 3Jn 1) et Pierre (1P5.1) étaient tous deux apôtres, mais ils se nommaient eux-mêmes anciens. Cela n’indique certainement pas une responsabilité inférieure à celui d’un pasteur ou un évêque (surveillant). Dans Tite 1.5-9 les termes « ancien » et « évêque » sont employés de façon interchangeable. Le terme grec « berger » revient à plusieurs reprises dans le NT, mais il n’est traduit « pasteur » que dans Ep 4.11.
et lui, a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs (Ep 4.11)
Sa vraie signification, c’est celle de berger (voir Mt 9.36 ; 26.31 ; Lc 2.8 ; Jn 10.2 ; Hb 13.20 ; 1P 2.25). Comme nous l’avons souligné, on avait confié aux anciens et évêques de l’Eglise d’Ephèse la tâche de paître le troupeau, c’est-à-dire qu’ils avaient été établis pasteurs dans l’Eglise. Paul s’adresse à l’Eglise de Philippes de la façon suivante :
Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs (Ph 1.1)
S’il avait eu dans cette Eglise des anciens et des pasteurs distincts des surveillants (évêques), Paul ne se serait alors adressé qu’à une partie des responsables de l’Eglise, ce qui est peu probable.
Les diacres
Le mot vient du grec diakonos (Ph 1.1 ; 1Tm 3.8). Il est utilisé dans le sens général de serviteur (Mc 10.43 ; Jn 2.5 ; 12.26). La forme verbale est traduite par « servir » (Mt 4.11 ; 20.28 ; Rm 15.25). Le terme est aussi utilisé de façon non technique à propos de tout ministre de l’Evangile (1Co 3.5 ; 2Co 6.4 ; Ep 6.21 ; Col 1.7 ; 1Tm 4.6). Il est toutefois également utilisé d’une façon technique et, en tant que tel, il est habituellement traduit par « diacre ». Nous trouvons cette signification spéciale dans Ph 1.1 ; 1Tm 3.8-13 ; et peut-être Rm 16.1. Il se peut que les sept hommes choisis pour s’occuper des veuves de l’Eglise primitive dans Actes 6.1-6 doivent être considérés comme les premiers diacres, mais ce n’est pas certain.
La fonction du diacre n’est pas claire dans la Bible, mais il semble qu’elle ait à faire avec l’administration des fonds de secours. Les anciens étaient responsables des besoins spirituels de la communauté des fidèles, et les diacres s’occupaient principalement des besoins physiques. Les qualifications pour occuper cette fonction sont similaires à celles des anciens, sauf que les exigences concernant la capacité d’enseigner et l’hospitalité, bien que mentionnés pour les anciens, ne soient pas requises pour les diacres. (1Tm 3.2-7). Cela laisserait sous-entendre que ces tâches ne faisaient pas partie des responsabilités des diacres. La qualification « non avide d’un gain honteux » suggère que les diacres s’occupaient des activités financières de l’Eglise. Il est raisonnable de dire que les exigences pour devenir diacre semblent particulièrement appropriées pour ceux qui doivent s’occuper des besoins matériels et financiers de l’organisation.
De même, il faut que les serviteurs soient graves, non doubles en paroles, non adonnés à beaucoup de vin, non avides d'un gain honteux, gardant le mystère de la foi dans une conscience pure; et que ceux-ci aussi soient premièrement mis à l'épreuve; ensuite, qu'ils servent, étant trouvés irréprochables. (1Tm 3.8-10)
Les diaconesses
Il semble clair que des femmes remplissaient une certaine fonction « officielle » dans l’Eglise primitive. Phoebé est appelée servante, c’est-à-dire diaconesse (Rm 16.1), et Paul, dans sa discussion des responsables de l’Eglise (1Tm 3.1-13), mentionne les femmes.
Or je vous recommande Phoebé, notre sœur, qui est servante de l'assemblée qui est à Cenchrée (Rm 16.1)
Il semble convenable qu'il y ait certaines femmes consacrées aux soins des malades, à la préparation des repas en commun, à la distribution des aumônes et en général, à une forme d’assistance là où leur rôle peut le mieux être utilisé.
L’interprétation des « femmes » dans 1Tm 3.11 a été comprise de diverses façons. Certains y voient les femmes des diacres. Si c’est le cas, il semble étrange que les femmes des anciens ne soient pas nommées. Parce qu’elles sont mentionnées au centre des propos de Paul concernant les diacres, il est probable que ces femmes font allusion à un sous-groupe dans la charge diaconale. De plus, il est intéressant de remarquer que Paul a employé un « de même » pour elles, comme pour les diacres,
il faut donc que le surveillant soit irrépréhensible, mari d'une seule femme, sobre, sage…..
De même, il faut que les serviteurs soient graves, non doubles en paroles,….
De même, que les femmes soient graves, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. (1Tm 3.2, 8, 11)ce qui indique que ces femmes remplissaient une fonction particulière dans l’Eglise. En outre, les exigences pour cette fonction sont étroitement parallèles à celles des diacres.
Nous en concluons que les diacres avaient comme première responsabilité les besoins matériels et financiers de l’Eglise, et que certaines femmes, appelées « diaconesses », travaillaient avec les diacres dans des domaines où elles faisaient mieux que les hommes. Parce que le diaconat n’était pas une charge de direction, les femmes pouvaient y jouer leur rôle.
Le gouvernement de l’Eglise
Il y a trois formes fondamentales de gouvernement dans l’Eglise : épiscopale, presbytérale ou congrégationaliste.
La forme épiscopale, c’est le gouvernement de l’Eglise par des évêques ou surveillants, en réalité, par trois différents ordres de ministres : les évêques, les prêtres et les diacres.
La forme presbytérale, c’est le gouvernement de l’Eglise par des anciens. Il prévoit habituellement les commissions suivantes : un comité, un consistoire, un synode et une assemblée générale. Il n’y a qu’un seul ordre dans le ministère, à savoir les pasteurs, les anciens qui dirigent ou simplement les anciens, et les diacres. Les pasteurs et les anciens qui dirigent prennent tous deux part aux réunions du consistoire, du synode et de l’assemblée générale.
Dans la forme congrégationaliste de gouvernement, toute autorité législative est exercée par l’Eglise locale. Les organisations régionales et générales n’ont qu’un pouvoir consultatif et ne sont instituées que dans le but d’assurer une coopération dans le travail missionnaire et ainsi de suite.
Chacune de ces formes essaie de soutenir sa position par la Bible.
La forme épiscopale trouve un appui dans les passages qui parle de l’autorité des apôtres ou de leur délégués (Ac 14.23 ; 20.17, 28 ; Tt 1.5). Mais il n’y a plus d’apôtre, ni d’autorité apostolique déléguée. Ce qui nous reste aujourd’hui, ce sont leurs instructions concernant le gouvernement de l’Eglise, qu’on retrouve dans la Bible.
La forme presbytérale trouve son appui dans la conduite du Concile de Jérusalem (Ac 15.6) et l’ordination de Timothée (1Tm 4.14). Mais même dans ces cas, certaines choses indiquent que la congrégation se trouvait mêlée à ces décisions.
Le gouvernement de l’Eglise primitive est une combinaison des formes congrégationaliste et presbytérale. La congrégation reconnaissait et choisissait les responsables, qui agissaient selon les directives du Saint Esprit.
Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d'entre vous, qui aient un bon témoignage, pleins de l'Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire….
Et ce discours plut à toute la multitude; et ils choisirent Etienne, homme plein de foi et de l'Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche, qu'ils présentèrent aux apôtres; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. (Ac 6.3, 5-6)
Et leur ayant choisi (désigné = lever la main) des anciens dans chaque assemblée, ils prièrent avec jeûne, et les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru. (Ac 14.23)
Nous pouvons mentionner certains points qui indiquent un gouvernement de type congrégationaliste dans l’Eglise primitive :
L’Eglise primitive a élu ses responsables et délégués (Ac 6.1-6 ; 15.2)
Chaque Eglise avait le pouvoir d’établir sa propre discipline (Mt 18.17s ; 1Co 5.13 ; 2Co 2.6 ; 2Th 3.6, 14)
L’Eglise, avec ses responsables, rendait les décisions (Ac 15.22), recevait les délégués (Ac 15.4 ; 18.27) et envoyait des représentants (2Co 8.19) et des missionnaires (Ac 13.3s ; 14.26).
L’assemblée locale était activement mêlée à toutes les affaires de l’Eglise. Quelle qu’ait été l’autorité déléguée, elle n’ignorait pas les besoins du corps.
Et les apôtres et les anciens s'assemblèrent pour examiner cette affaire. (Ac 15.6)
Alors il sembla bon aux apôtres et aux anciens, avec toute l'assemblée, de choisir parmi eux des hommes, et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas, savoir Judas appelé Barsabbas, et Silas, hommes d'entre ceux qui tenaient la première place parmi les frères. (Ac 15.22)
il nous a semblé bon, étant tous d'accord, de choisir parmi nous des hommes et de les envoyer vers vous avec nos bien-aimés Barnabas et Paul (Ac 15.25)
Depuis la première année sainte de l'Église de Boniface VIII en 1300, les temps ont bien changé, comme le visage de Rome qui accueille les pèlerins. Mais la démarche demeure la même : aller prier aux Limina Apostolorum, ou « Mémoires des apôtres », ces lieux sacrés de Rome où sont conservés et vénérés les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, grâce auxquels la Ville est devenue le centre de l'unité catholique. Dès le IIe siècle, les fidèles se rendent à Rome pour voir et vénérer les trophées des apôtres Pierre et Paul, et contempler sa basileia, sa royale majesté. Au IVe siècle, le pèlerinage de Rome devient en Occident le parallèle de celui qui, en Orient, conduisait à Jérusalem au tombeau du Seigneur.
C'est parce que Pierre est venu à Rome et qu'il y a été enseveli après son martyre qu'irrésistiblement les pèlerins ont afflué vers Saint-Pierre, lieu de sa sépulture, et que le pape, son successeur, s'est établi à son voisinage. Les deux faits ont la même origine. L'emplacement de la basilique Saint-Pierre n'a pas été choisi arbitrairement. L'édifice s'élève au-dessus de la tombe ; très précisément, le cœur de la basilique, l'autel de la confession, a été édifié au-dessus de sa sépulture. Son Éminence le Cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture et auteur de Rome Pèlerinage (Bayard-L'Emmanuel, 1997) relate ici comment la tradition et les épîtres de la fin du Ier siècle se sont trouvées confirmées par les fouilles archéologiques menées depuis 1940 dans les Grottes vaticanes et à Saint-Paul-hors-les-Murs.
Le témoignage de la tradition
Une tradition immémoriale affirme que Pierre, venu à Rome implanter l'Église au cœur de l'empire y périt martyr. Que pouvons-nous dire de sûr à ce sujet à la lumière de l'histoire et de l'archéologie ? Les zones d'ombre se sont progressivement réduites depuis que le pape Pie XII fit entreprendre des travaux gigantesques, à l'occasion de la sépulture de son prédécesseur, le pape Pie XI.
Une première constatation s'impose, et elle est capitale. Aucune voix ne s'est jamais élevée dans l'Antiquité contre cette croyance du martyre de Pierre à Rome. Cet argument a silentio, du silence, a une grande force. Quant aux textes allégués en faveur de la tradition, il s'agit de l'épître de saint Clément de Rome aux Corinthiens et de l'Épître aux Romains de saint Ignace d'Antioche.
Clément, l'évêque de Rome, écrit aux Corinthiens vers la fin du Ier siècle pour apaiser les dissensions qui divisaient la communauté chrétienne. Dans sa lettre, il évoque la multitude innombrable des fidèles qui ont péri à Rome pendant la persécution de Néron, et en particulier les apôtres Pierre et Paul : « Jetons les yeux sur nos excellents apôtres : Pierre qui, victime d'une injuste jalousie, souffrit non pas une ou deux, mais de nombreuses fatigues et qui, après avoir rendu son témoignage, s'en est allé au séjour de gloire qui lui était dû. C'est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré le prix de la patience […] et, ayant rendu son témoignage devant ceux qui gouvernent, il a quitté le monde et s'en est allé au saint lieu ». Clément a peut-être connu personnellement les deux apôtres. Des allusions de sa lettre on peut légitimement déduire que c'est Rome qu'il évoque, cette ville dont il est l'évêque et d'où il écrit.
C'est de Smyrne qu'Ignace, évêque d'Antioche en Syrie, écrit son épître aux Romains, sous le règne de Trajan, peut-être en 107. « Je ne vous donne pas des ordres, leur écrit-il, comme Pierre et Paul ; ils étaient des apôtres, et moi, je ne suis qu'un condamné ; ils étaient libres, et moi, jusqu'à présent, je suis esclave ; mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus-Christ en qui je ressusciterai libre ». On ne peut qu'être frappé par la mention conjointe des deux apôtres, à qui Ignace rendra bientôt témoignage, à Rome précisément, par son propre martyre.
Au début du IIIe siècle apparaît la tradition selon laquelle l'apôtre Pierre aurait été crucifié la tête en bas, comme le pèlerin peut le voir sur un très beau relief du XVe siècle dans les Grottes vaticanes. La cruauté de Néron rend ce supplice possible, mais rien ne permet de l'affirmer avec certitude. Par contre, c'est sur des bases solides que repose la tradition du martyre et de la sépulture de Pierre au Vatican pendant la persécution de Néron, décrite par une célèbre page des Annales de Tacite. Après l'incendie criminel de l'an 64, il ne subsistait à Rome aucun autre lieu capable d'abriter de tels sinistres et grandioses spectacles. Le Circus Maximus avait été endommagé par le feu et le Circus Flaminius était trop petit. Les Romains avaient coutume de placer les croix des condamnés le long des voies. On peut penser que celle de Pierre a été dressée, avec d'autres mentionnées par Tacite, le long d'une de ces routes au voisinage du cirque.
Quant à la tradition bien affirmée de la sépulture de Pierre au Vatican, le premier document qui l'atteste est un célèbre passage de Gaïus, que nous a conservé l'historien Eusèbe. Celui-ci, dans sonHistoire ecclésiastique, rapporte la polémique de ce docte prêtre romain avec Proclus, membre de la secte hérétique montaniste, dans les dernières années du IIe ou les premières années du IIIe siècle. Pour affaiblir l'autorité de l'Église romaine, Proclus exaltait la présence en Asie Mineure de la tombe de l'apôtre Philippe et d'autres grands personnages de la chrétienté primitive. Gaïus répliqua avec force : « Mais moi, je puis te montrer les trophées des saints apôtres. En effet, si tu veux te rendre au Vatican ou sur la voie d'Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé cette Église ». Gaïus parle de « trophées ». On ne peut réduire la signification de ce terme à de simples monuments commémoratifs, dans ce contexte polémique qui oppose ces trophées à des insignes tombes d'Asie Mineure. Le raisonnement, autrement, serait sans aucune portée. Il s'agit d'un mot grec, tropaion, qui signifie « monument de victoire », entendons ici de la victoire obtenue par les deux martyrs au nom de Jésus-Christ : en subissant la mort, ils entraient victorieusement dans la vie avec le Ressuscité.
Ainsi, dès la fin du IIe siècle apparaît le ferme témoignage que Pierre avait au Vatican sa tombe glorieuse, comme Paul avait la sienne sur la voie d'Ostie. Dans le Vatican de Néron, un monument s'imposait par son importance. C'était le cirque commencé par l'empereur Caligula (37-41) et terminé par Néron (54-68). Les fouilles ont pu le localiser le long du côté sud de l'actuelle basilique Saint-Pierre, entre l'Arco delle Campane et la Piazza di Santa Marta, c'est-à-dire à ga ornement était l'obélisque dressé en son centre, que, d'après Pline l'Ancien, Caligula avait fait venir tout exprès d'Égypte. C'est ce même obélisque que le pèlerin peut contempler aujourd'hui au centre de la place Saint-Pierre, où il fut transféré en 1586 par l'architecte Domenico Fontana sur l'ordre du pape Sixte Quint. Les fouilles récentes ont permis de retrouver les fondations primitives de l'obélisque.
On sait aussi, grâce aux mêmes fouilles, que, dès le Ier siècle, la plaine vaticane recevait des tombes le long des voies qui la traversaient. Cet antique usage est bien attesté, comme le pèlerin ledécouvre en voyant les tombeaux qui bordent la via Appia. Riches et pauvres s'y côtoyaient, ces derniers se glissant dans les petits espaces demeurés libres entre les somptueux tombeaux érigés pour les patriciens romains. Rien d'étonnant à ce qu'un pauvre crucifié, reconnaissable après sa mort – il n'avait été ni défiguré par le feu, ni broyé par les fauves – soit recueilli par les fidèles et que son cadavre soit déposé dans une fosse creusée dans le sol nu.
Les fouilles de Pie XII
Le pape Pie XI avait exprimé le désir d'être enterré ad caput Sancti Petri, au plus près de la tombe de l'apôtre Pierre. Pour accéder à ce vœu, son successeur Pie XII fit entreprendre, en juillet 1940, les travaux nécessaires à la mise en place du lourd sarcophage dans les Grottes vaticanes. On appelle ainsi le sous-sol de la basilique Saint-Pierre, formé par la différence de niveau entre l'ancienne et la nouvelle basilique. Ses voûtes basses, supportées par des pilastres qui le divisent en trois nefs, soutiennent le pavement de l'édifice actuel. À peine eut-on atteint 0,20 m de profondeur, au cours des travaux, qu'apparut le pavement de l'ancienne basilique constantinienne, puis, sous ce pavement, un grand nombre de sépultures chrétiennes. En creusant plus profondément, on découvrit des murs de fondation de l'antique sanctuaire et une nécropole romaine – celle-ci peut se visiter aujourd'hui en obtenant une autorisation préalable – que la construction de ce dernier avait ensevelie.
L'exploitation scientifique de ce chantier d'une ampleur imprévue devait fournir des informations importantes et incontestées. Deux campagnes de fouilles furent successivement menées, de 1939 à 1949, puis de 1953 à 1958. L'examen du sol révéla une donnée étonnante : pour créer la base nécessaire à la construction de l'édifice de Constantin, ses architectes avaient dû à la fois remplir de terre et entrecouper d'œuvres massives de soutènement une zone encore non utilisée de la nécropole, et en même temps entailler une partie de la colline du Vatican. Pourquoi Constantin avait-il choisi, pour bâtir sa basilique, un endroit déjà occupé par un cimetière, et par ailleurs si peu favorable, car le sol argileux demandait d'importants travaux de drainage et des travaux de terrassement à flanc de coteau ? Tout aurait dû lui faire écarter ce site. Tout, sauf la tradition vivante à son époque de la présence du tombeau de Pierre, tout près du lieu de son martyre.
Les pilastres qui supportent la voûte des Grottes vaticanes, sous la nef centrale de la basilique, reposent sur un fond artificiellement formé d'un mélange d'argile et de sable. L'édifice est érigé au-dessus de l'endroit où la tradition localisait la tombe de Pierre. Les fouilles ont exhumé une tombe pauvre, appelée thêta, recouverte de tuiles, dont l'une porte un sceau que l'on peut dater du règne de l'empereur Vespasien (69-79). Tout le matériel trouvé aux alentours immédiats remonte à la même époque : fragment de petite lampe portant la marque de son atelier de fabrication, morceaux de verre irisé et doré à l'égyptienne.
La nécropole païenne
Une nécropole plus récente a été mise au jour, qui remonte aux IIe et IIIe siècles. Cette nécropole païenne commença à accueillir des tombes chrétiennes, comme le révèlent les inscriptions des monuments funéraires. C'est ainsi que le petit sépulcre païen des Julii de la seconde moitié du IIe siècle se transforme en sépulcre chrétien, à la première moitié du IIIe siècle. En sa décoration lumineuse, on retrouve les scènes chères aux chrétiens. Sur les murs se succèdent les images du Bon Pasteur, du pêcheur mystique, de Jonas englouti par le monstre marin, ce qui symbolise le Christ descendu aux enfers et ressuscité après trois jours à la lumière des cieux. Et, au plafond, parmi les sarments couleur émeraude d'une vigne symbolique, s'élève, sur un quadrige tiré par des chevaux blancs, la radieuse représentation du Christ-Soleil, glorieuse image de la résurrection espérée. Le contraste est grand entre la richesse de cette décoration et l'humilité de la position de cette tombe, entre deux autres sépulcres qui l'étouffent, pour ainsi dire, à l'intérieur de la nécropole. C'est que rien n'était excessif pour décorer un édifice dont le privilège était de se trouver au voisinage immédiat de la memoria de Pierre.
La « memoria » de Pierre
Les fouilles ont en effet démontré que l'autel central de la basilique Saint-Pierre est construit exactement au-dessus de la memoriade l'apôtre. C'est Clément VIII qui l'a fait édifier (1592-1605). En descendant sous le riche baldaquin de bronze du Bernin, on remonte du flamboyant XVIe siècle renaissant vers les siècles passés, grâce aux dispositions de Jean-Paul II qui a remis en communication directe l'autel de la Confession de Pierre avec son tombeau, caché depuis cent cinquante ans par la grande statue de Pie VI à genoux, de Canova. Sous l'autel de Clément VIII se trouve un autre autel, celui de Calixte II (1119-1124), et, sous celui-ci, un autre encore, de Grégoire le Grand (590-604), encastré dans l'autel de Calixte II. En allant au-dessous, on rencontre un monument constantinien de forme quadrangulaire revêtu de marbre blanc et de porphyre rouge. Constantin l'a lui-même dédié à l'apôtre. Il remonte peut-être aux cérémonies commémoratives de la victoire décisive du pont Milvius, le 28 octobre 312.
Le Mur rouge
Entre ses murs de marbre, ce monument constantinien enferme une construction plus ancienne, un petit édicule. Considéré manifestement par l'empereur comme digne d'un exceptionnel respect, cet édicule est élevé sur une petite place rectangulaire de 8 mètres du nord au sud et de 4 mètres d'est en ouest, appelée conventionnellement par les chercheurs le campo P. Les chambres funéraires qui l'entourent remontent aux années 130 à 150. Sur le côté ouest se dresse un mur appelé Mur rouge, à cause de la couleur rouge vif dont il est peint. Derrière, un chemin – clivus – donnait accès à d'autres chambres funéraires. En dessous de ce chemin, un égout permettait l'écoulement des eaux. Les tuiles dont il est recouvert portent un sceau indiquant les propriétaires, personnages historiques bien connus, puisqu'il s'agit d'Aurelius Caesar, le futur empereur Marc Aurèle, et de sa femme, Faustina Augusta. Nous sommes donc entre 146, date à laquelle Faustina prit le nom d'Augusta, et 161, où le nouvel empereur prit le nom de Marc Aurèle.
Certaines des tombes fort modestes qui s'appuient sur le Mur rouge témoignent par leurs tuiles d'une origine antérieure. Quant au petit édicule, le plus important pour le pèlerin, il subit diverses destructions et déformations, qui n'empêchent pourtant pas une sérieuse reconstitution. Deux niches superposées sont creusées dans le Mur rouge. Entre elles s'avance, comme une table, une plaque de travertin soutenue par deux colonnettes de marbre blanc ; celle de gauche est encore bien visible dans la maçonnerie ajoutée à une époque postérieure. Dans le pavé, une ouverture fermée par une dalle, et d'une orientation différente, donnait sur une sorte de cachette doublée de petites plaques de marbre, où l'on a retrouvé des ossements, des restes de vieilles étoffes, des morceaux de verre, des pièces de monnaie. Nul doute qu'on y ait déposé quelques restes alors jugés dignes du plus grand respect.
Le trophée de Gaïus
Si tous les archéologues ne s'accordent pas en tout point, le pèlerin peut du moins avoir la certitude, en ce lieu sacré, de l'existence d'un édicule construit dans la nécropole vaticane vers 160, et inclus par Constantin dans son monument érigé en mémoire de saint Pierre. Il s'agit sans aucun doute du fameux trophée dont parlait le prêtre Gaïus quelques années plus tard. L'identité de l'édicule du Mur rouge et de ce trophée est désormais admise par tous les savants. Cet édicule n'a pu être construit en ce point que fort malaisément. Une raison impérieuse commandait donc de le situer là, et non pas ailleurs. Quelle autre raison, pour ce point précis, sinon la présence en ce lieu d'une dépouille mortelle déjà vénérée en cet endroit même ?
Peut-on aller plus loin et assurer avec certitude que la tombe de Pierre existait réellement sous l'édicule ? Les fouilles ont révélé des indices d'une fosse antique, dont l'orientation est la même que celle de l'ouverture dont nous avons parlé plus haut, et qui est différente de celle de l'édicule lui-même. Les ossements humains qui ont été retrouvés sous les fondations du Mur rouge n'ont, à l'examen scientifique, révélé aucun rapport avec l'apôtre Pierre. Mais à l'intérieur du monument constantinien, les fouilles ont fait apparaître en 1941 un loculus large de 0,77 m sur 0,29 et haut de 0,315, revêtu à l'intérieur de bandes de marbre grec, creusé dans le mur préexistant, le mur G pour les spécialistes, postérieur au Mur rouge, mais antérieur au monument constantinien qui l'a respecté et inclus. Il contenait, lors de l'inventaire, du plâtras tombé de haut, jusqu'à mi-hauteur, avec des ossements qui y étaient mêlés. On recueillit ces ossements dans une petite caisse de bois et on les déposa dans un lieu voisin situé dans les Grottes vaticanes.
La cachette et la caissette
Aussi surprenant que la chose paraisse, ils y restèrent longtemps oubliés ! Et devant la cachette vide, les spécialistes formulèrent naturellement l'hypothèse qu'elle avait été destinée à recevoir les restes de Pierre. Ainsi s'exprimèrent le père Antoine Ferma en 1952, Jérôme Carcopino en 1953, le père Engelbert Kirschbaum et Pascal Testini en 1957. C'est Margherita Guarducci qui redécouvrit en 1953 la caissette de bois contenant le matériel prélevé dans la cachette. Outre les os, elle contenait aussi de la terre, des fragments de plâtre rouge, de petits restes d'étoffe précieuse et deux fragments de marbre. Tout cela fut confié à l'examen scientifique du professeur Venerando Correnti. Après une longue et minutieuse analyse, le savant conclut, en juin 1963, que les ossements appartenaient à un seul individu de sexe masculin, de constitution robuste, âgé au moment de sa mort de soixante à soixante-dix ans. Les analyses expérimentales du tissu mêlé à la terre révélèrent de l'or authentique, de l'étoffe teinte de vraie pourpre, et de la terre analogue à celle du lieu.
Conclusions de l'enquête
Cette enquête permet de conclure, en récapitulant les données de l'analyse. Selon une tradition séculaire, Pierre vint à Rome et y subit le martyre sous le règne de Néron dans les jardins du Vatican, près du cirque impérial, situé le long du côté sud de la basilique actuelle. L'existence dans la nécropole voisine de tombes chrétiennes dans un cimetière païen s'explique par la conviction que la sépulture de Pierre était dans le voisinage immédiat. Seule cette conviction explique qu'aient été affrontées les difficultés énormes pour ériger en cet endroit la basilique constantinienne, malgré la nécessité de bousculer des tombes et d'opérer des travaux de terrassement considérables, à mi-pente de la colline. Le monument constantinien en l'honneur de Pierre était donc considéré comme le sépulcre du martyr. À l'intérieur de ce monument-sépulcre, le loculus creusé dans le mur G fut revêtu de marbre à l'époque de Constantin, et ne fut jamais violé jusqu'à sa découverte en 1941, lors des fouilles entreprises sur l'ordre du pape Pie XII.
De ce loculus proviennent les ossements conservés dans un lieu voisin, où ils furent repris en 1953. Ces ossements sont donc ceux qui, au temps même de Constantin, ont été considérés comme les restes mortels du saint apôtre Pierre. Leur examen anthropologique le confirme. Le tissu de pourpre tissé de fils d'or dans lequel ils furent enveloppés atteste la haute dignité qu'on leur attribuait, en parfaite consonance avec le porphyre royal qui ornait l'extérieur du monument. La terre qui les entoure comme d'une croûte s'est révélée à l'examen pétrographique correspondre au sable marneux où fut creusée la tombe primitive, alors qu'en d'autres lieux du Vatican la terre est constituée d'argile bleue ou de sable jaune.
Tous ces éléments forment entre eux comme les anneaux d'une chaîne qui conduit à identifier ce qui a été conservé des ossements de Pierre. Ce fut, après examen personnel, la conviction du pape Paul VI, qui déclara en célébrant les saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 1976 :
« Pour ce qui est de saint Pierre, nous avons la chance d'être parvenus à cette certitude – annoncée par Pie XII, notre prédécesseur de vénérée mémoire – que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique qui lui est consacrée et où nous sommes rassemblés en ce moment dans la prière. »
Pierre et Paul
On ne peut dissocier Pierre et Paul. L'Église de Rome a été fondée par les deux apôtres. L'un et l'autre y sont morts martyrs. Et le pèlerinage le plus antique conduit à vénérer leurs restes mortels. L'histoire de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour être moins complexe que celle de la basilique Saint-Pierre, n'en est pas moins ténébreuse. Le pèlerin qui arrive à la moderne basilique ne soupçonne rien des siècles passés, puisqu'un malencontreux incendie détruisit les 15 et 16 juillet 1823 presque entièrement la première basilique.
Comment pouvons-nous reconstituer l'histoire ? Paul, l'apôtre des Gentils, appartient à une famille d'origine juive, établie à Tarse en Cilicie, – la Turquie actuelle – où elle a acquis droit de cité romain. Après ses voyages missionnaires, il va porter le produit d'une collecte à Jérusalem. Poursuivi par le ressentiment tenace des Juifs, il est arrêté et conduit à Césarée devant le procurateur Félix. Celui-ci le garde prisonnier pendant deux ans. Devant Festus qui lui succède, Paul en appelle à César, puisqu'il est citoyen romain. C'est en 60 qu'il arrive à Rome, après un naufrage sur les rivages de Malte. De 61 à 63, il jouit de ce qu'on appelle la custodia libera, ce qui lui permet d'écrire plusieurs de ses épîtres et d'annoncer le royaume de Dieu avec assurance. Fit-il, de 63 à 66, une dernière tournée apostolique en Orient ou vers l'Espagne ? Rien ne permet de répondre à cette question. En 66, en tout cas, il est de nouveau prisonnier à Rome. Et il a la tête tranchée sur la route de Rome à Ostie, en 67.
Le témoignage de Luc
Il vaut la peine de relire, après le récit de la tempête et du naufrage que nous a laissé saint Luc, auteur des Actes des Apôtres, l'évocation de l'arrivée à Rome et la prédication de l'apôtre intrépide, au cœur de l'empire romain. C'est sur cette page missionnaire que se termine la grande fresque des Actes des Apôtres brossée par le médecin compagnon de Paul.
« C'est trois mois plus tard que nous avons pris la mer sur un bateau qui avait hiverné dans l'île ; il était d'Alexandrie et portait les Dioscures comme enseigne. Nous avons débarqué à Syracuse pour une escale de trois jours. De là, bordant la côte, nous avons gagné Reggio. Le lendemain, le vent du sud s'est levé et nous sommes arrivés en deux jours à Pouzzoles. Nous avons trouvé là des frères qui nous ont invités à passer une semaine chez eux. Voilà comment nous sommes allés à Rome. Depuis cette ville, les frères qui avaient appris notre arrivée sont venus à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. Quand il les vit, Paul rendit grâces à Dieu : il avait repris confiance.
Lors de notre arrivée à Rome, Paul avait obtenu l'autorisation d'avoir un domicile personnel, avec un soldat pour le garder. Trois jours plus tard, il invita les notables juifs à s'y retrouver. Quand ils furent réunis, il leur déclara :
« Frères, moi qui n'ai rien fait contre notre peuple ou contre les règles reçues de nos pères, je suis prisonnier depuis qu'à Jérusalem j'ai été livré aux mains des Romains. Au terme de leur enquête, ces derniers voulaient me relâcher, car il n'y avait rien dans mon cas qui mérite la mort. Mais l'opposition des Juifs m'a contraint de faire appel à l'empereur sans avoir pour autant l'intention de mettre en cause ma nation. Telle est la raison pour laquelle j'ai demandé à vous voir et à m'entretenir avec vous. En réalité, c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte ces chaînes… »
Ils lui répondirent : « Nous n'avons reçu, quant à nous, aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun frère à son arrivée ne nous a fait part d'un rapport ou d'un bruit fâcheux sur ton compte. Mais nous demandons à t'entendre exposer toi-même ce que tu penses : car, pour ta secte, nous savons bien qu'elle rencontre partout l'opposition ».
Ayant convenu d'un jour avec lui, ils vinrent le retrouver en plus grand nombre à son domicile. Dans son exposé, Paul rendait témoignage au Règne de Dieu et, du matin au soir, il s'efforça de les convaincre, en parlant de Jésus, de sortir de la loi de Moïse et des prophètes. Les uns étaient convaincus par ce qu'il disait, les autres refusaient de croire…
Paul vécut ainsi deux années entières à ses frais et il recevait tous ceux qui venaient le trouver, « proclamant le Règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une entière assurance et sans entraves » (Actes 28, 11-31).
La via Appia
Je n'ai jamais pu fouler les pavés de l'antique voie appienne, la via Appia, sans évoquer cette arrivée à Rome du vigoureux apôtre, épuisé par les épreuves, prisonnier entravé par les chaînes du Christ, mais toujours intrépide pour annoncer l'Évangile. De longue date, il avait désiré voir Rome pour porter la bonne nouvelle dans ce haut lieu de l'empire.
Des riches patriciens ou des pauvres esclaves, qui pouvait se soucier du petit Juif arrivant avec d'autres prisonniers, encadrés par un détachement de soldats, dans le va-et-vient de la grande foule cosmopolite vaquant à ses affaires et à ses plaisirs ? Selon l'usage, Paul passa sans doute dix jours au corps de garde du camp des prétoriens sur le mont Coelius. Burrhus, préfet des prétoriens, autrement dit le chef de la police impériale, ayant pu se convaincre de la véracité du bon témoignage rendu au prisonnier par le gouverneur Festus, l'autorisa à prendre un logement hors du camp, avec toujours son bras droit enchaîné au bras gauche du soldat chargé de le garder.
Martyre et sépulture
Dans les Actes, saint Luc rapporte le séjour romain de Paul et son annonce de l'Évangile, d'abord aux Juifs, jusqu'à la fin abrupte du récit. La seule chose qui soit certaine sur cette période de captivité est l'écriture, par l'apôtre, des lettres aux Colossiens, aux Éphésiens et à Philémon. Dans cette considérable marge d'incertitudes et d'hypothèses, il semble prudent d'admettre que Pierre vint à Rome alors que Paul, contre lequel aucune charge n'avait été retenue, avait fini par être libéré ; que Paul y revint après son dernier périple missionnaire, après aussi les hécatombes de Néron, où Pierre avait péri crucifié et avait été furtivement enseveli un soir d'automne par quelques fidèles. En arrivant à Rome vers l'année 67, Paul trouvait une communauté chrétienne décimée et humiliée. Quelles que soient les conditions de son retour, il ne dut pas enseigner longtemps sans être dénoncé et arrêté. C'est alors qu'il aurait dicté sa dernière lettre à Timothée, comme son testament spirituel. Condamné, Paul devait avoir la tête tranchée, supplice réservé aux citoyens romains. D'après le témoignage d'Eusèbe, son martyre eut lieu la quatorzième année du règne de Néron, soit entre juillet 1967 et juin 1968. La tradition rapporte que la tête, en rebondissant trois fois sur le talus, y aurait fait jaillir trois sources, nos modernes Tre Fontane. Rien ne permet d'accréditer cette version de caractère légendaire, adoptée par saint Grégoire, mort en 604.
Pour Paul comme pour Pierre, la proximité du lieu du supplice et du tombeau semble un fait historique. Pour Paul, ce lieu était voisin du Tibre, les décapitations se faisant généralement au long des fleuves. Un sarcophage de la fin du IVe siècle représente du reste la décapitation de saint Paul près d'un fleuve. Attesté dès la première moitié du IVe siècle, le culte liturgique supposait la présence d'un sanctuaire ad corpus édifié à cet endroit. Or celui-ci est situé, comme pour Pierre, dans la nécropole qui bordait la route, au milieu de tombes païennes portant des urnes, des inscriptions, des peintures et des stucs qui vont des derniers temps de la république jusqu'au IVe siècle, à deux kilomètres des murs d'Aurélien et de la porte du même nom. Sans avoir pour la sépulture de Paul les mêmes détails que pour celle de Pierre, nous avons la même certitude : la tombe de l'apôtre des Gentils se trouve au-dessous de l'autel majeur de l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Il y eut d'abord en cet endroit une construction constantinienne. Un mur c suite.
« Paulo Apostolo mart (yri) »
La construction d'une basilique monumentale sur cet emplacement remonte en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin. Les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius écrivent alors au préfet de Rome, Salluste, pour s'assurer de l'approbation du Sénat et du peuple romain pour ce projet destiné à édifier une grande basilique remplaçant celle qui avait été « anciennement » consacrée à saint Paul. À 1,37 m sous la table d'autel actuelle, une plaque de marbre de 2,12 m sur 1,27 m porte l'inscription – datant selon les uns de la première, selon les autres de la seconde moitié du IVe siècle – PAULO APOSTOLO MART. La plaque est composée de plusieurs morceaux rapportés. Seul celui qui porte le mot PAULO est muni de trois orifices, un rond et deux carrés, qui ne peuvent qu'être liés au culte funéraire de saint Paul. En effet, l'orifice rond, le seul qui n'abîme pas l'inscription, et qui donc peut lui être contemporain, est relié à un petit puits qui devait rejoindre la tombe. La présence sur le marbre des traces d'un couvercle métallique articulé, permettant d'ouvrir et de fermer à volonté l'orifice, semble bien le rapporter, ainsi que son conduit, à l'usage attesté par ailleurs aux catacombes de verser des parfums dans les tombeaux chrétiens. Un poème de Prudence, du début du Ve siècle, fait allusion à cet usage. Cependant, ce culte a ensuite changé de forme : les deux puits carrés sont venus abîmer l'inscription PAULO. Ils furent construits plus tard pour rejoindre, à des niveaux différents, le puits rond. Ainsi le bloc de maçonnerie sous-jacent a été retravaillé avant que l'on repose l'ancienne plaque, dont il est impossible, dans l'état actuel, de se représenter l'état primitif, encore qu'elle soit le témoin vénérable d'un culte vraisemblablement antérieur à la grandiose construction de 386.
Telles sont les données de l'archéologie, qui rejoignent ce qu'écrivait le prêtre Gaïus, déjà cité, dans sa lettre au montaniste Proclus : « Je puis te montrer les trophées des Apôtres. Que tu ailles au Vatican ou sur la route d'Ostie, tu y rencontreras les trophées de ceux qui ont établi l'Église romaine ».
Beaucoup d'incertitudes demeurent sur ces temps reculés. Qui furent les premiers chrétiens de Rome ? Quels ont été les premiers missionnaires ? L'histoire ne nous le dit pas. Nous savons seulement que saint Paul parle de l'Église de Rome comme d'une Église nombreuse, connue, célèbre par sa foi et ses œuvres. Quand il arrive dans la ville, saint Luc nous précise au livre des Actesdes Apôtres que les frères de cette ville viennent à sa rencontre sur la voie appienne. Nous savons les martyres et la sépulture de Pierre au Vatican, ensuite de Paul sur la voie d'Ostie.
Depuis lors, comme l'assure le vieil adage, tous les chemins mènent à Rome. Et découvrir la Rome de Pierre et Paul est pour le moderne Romée une réponse au vœu de Paul : « Il faut aussi que je voie Rome » (Actes des Apôtres 19, 21).
L'Eglise des Cathos a-t-elle deux faces pour lui rendre la Monnaie de sa pièce à la Banque Vaticane ?
Côté face (public crédule et obéissant) nous avons l'église catholique, avec son business plutôt bon chic bon genre, et ses Franc-Maçons non avertis mais qui jurent sur la Bible et prêtent serment de ne rien révéler sur ce qu'ils ne savent pas et qui ne sauront jamais (ni Franc, ni Maçon, mais déjà la chaîne au pieds) qui se partagent le butin des âmes endoctrinées, ou l'on essaie de dissimuler les lézards les plus apparents au profit des billevesées, en disant que cela y est, l'Église et la Curie sont menées de main de Maître FM par un Pape François, qui allie l'humilité, la pauvreté, la réforme (pour les protestants catholiques), la vérité, le courage, l'audace et tout ses superlatifs.
Côté revers de la médaille, ou côté jardin d'Eden avec ses serpents, les Franc-Maçons avertis et consentants, et la Curie avec ses loges, (et ses Papes FM) qui pratiquent la manipulation de masse, les conspirations politiques, caritatives et/ou sociétales, financières, sociales et l'obédience à leurs Maîtres Démiurges afin de détruire la Création, et de la rendre asservie à leurs desseins, et en asservissant les hommes. C'est le totalitarisme et le fameux Nouvel ordre Mondial, auquel plus personne ne pourra se soustraire (dixit SARKO! le démocrate UMPS qui a une tête de bon petit diable, ou le sémillant DSK dont tous les socialistes nous vantaient sa fougue et sa trique à redresser la France). Mais nos FM imaginatifs (en faillite financières avec une dette globale de 100.000 Milliards de dollars pour l'occident en 2014) n'avaient pas pris en compte la détermination des Russes et des Chinois, pour leur rabattre leurs objectifs mondialistes. La Chine est l'ennemi économique, stratégique et politique des USA. Elle a un accord de défense avec la Russie. Nous sommes en train de chatouiller Poutine dans le sens inverse du poil, pour rechercher un conflit avec lui, sur la Crimée (qui est russe mais rattachée volontairement à l'Ukraine depuis 1954 et qui a le droit à son autodétermination), en proposant à l'Ukraine de remplacer la base marine Russe de Sébastopol par une base de l'OTAN, sur la Syrie en armant les milices, sur le Liban en voulant renforcer les armées Libanaises contre le Hezbollah libanais pro Russe, sur l'Ukraine en proposant le rattachement à l'Europe, sur les approvisionnement de matières premières. Les peuples concernés, sont-ils des opérateurs actifs dans ces manipulations, et les actes qui en résulteront seront-ils supportés par ces mêmes peuples. Notre destinée est-elle dans nos mains ou dans celles des va t-en guerre? c'est cela la liberté.
Pourquoi les Francs-Maçons sont-ils excommuniés ? pour créer une diversion, et pour mettre tout le monde d'accord.
En tout cas cela bénéficie à tous nos acteurs hypocrites. On donne aux uns ce que les autres ne veulent pas faire et réciproquement. Globalement tout le monde travaille pour la pensée unique et pour le Nouvel ordre Mondial. Le problème sera l'enlisement dans la crise qui depuis 2008 ne cesse de s'aggraver. Il faudra se résigner à manger OGM, les écolos ne sont là que pour la frime et aider tout au plus au nettoyage des plages par des bénévoles, à faire du vent pour balayer les particules fines, et à minimiser la dangerosité de la qualité de l'eau, de l'air, des aliments, des médicaments, des traitements, des virus, des industries, des déchets, des interactions, des contre-indications, des mutations, de l'eugénisme, du bricolage génétique, du contrôle et de la régulation des naissances, de la précarité, de la dégringolade du niveau social, de la perte de nos libertés, de notre dépendance aux pouvoirs et à la caste dirigeante qui se sert.
Quand le peuple vote contre elle, cette classe, passe outre, l'argent coule à flot pour elle, il suffit de l'imprimer sans contre partie du travail, ce qui accroît la masse monétaire et dévalue la valeur de l'argent, donc du travail qu'il représente pour les autres. On renfloue ceux qui perdent aux jeux de l'argent avec la sueur du travail des autres. On prend la retraite des petits salariés du privé, et on accroît celle du public dont la caisse n'est pas en faillite, puisque c'est l'État. Et de cela comme de beaucoup d'autres choses, il ne faut pas en parler, puisque cela conduirait à la fracture sociale, les fonctionnaires ont bien mérité de leurs avantages, puisqu'ils ont su faire admettre au privé de se serrer la ceinture et de leur faire admettre qu'il fallait obtempérer à la Loi émise et votée, par les représentants élus par nos soins. Le problème, c'est que pour devenir un de ces représentant dans les partis qui gouvernent, il faut être d'accord à 99% avec les dirigeants de ces partis, faire un cycle d'apprentissage d'une dizaine d'année sans accroc, et être soumis à la loi interne du parti et des FM.
Il est urgent de se poser la bonne question, et de convenir que nous n'avons pas besoin d'eux, de leur République, de leur Démocratie, de leurs institutions, de leurs obéissances hiérarchiques, de leurs sollicitudes et de leurs sollicitations, de travailler plus pour gagner moins et de rattraper les pays émergents ou sous-développés dans leur misères grandissantes de travailleurs pauvres et exploités pendant que d'autres jonglent avec des milliards de milliards, mais pas comme au Zimbabwé. La décentralisation des responsabilités peut se faire par des bases restreintes de personnes responsables, qui délèguent des responsabilités à d'autres bases plus globales et interdépendantes, sans que soient nommés des individus spécialisés dans des concepts qui échappent au contrôle du peuple. Ils est grand temps que le peuple se réveille avant qu'il ne serve plus a rien, et qu'il soit mis au chômage de masse, puis à l'extinction programmée (nos organes reproductifs sont de moins en moins aptes à assumer la reproduction de l'espèce par tarissement dû aux perturbateurs endocriniens qui nous sont administrés volontairement par les contenants en plastique actuel que l'on pourrait substituer à d'autres inoffensifs). A la vitesse actuelle le Peuple sera remplacé d'ici vingt ans par des robots qui construiront d'autres robots, dans des conditions tout à fait appréciables pour la qualité, la productivité, la fiabilité, le rendement, la disponibilité et la servilité.
Le Plan secret de nos dirigeants et de supprimer à court terme environ les deux tiers de l'humanité, pour assurer des conditions de survie acceptables au tiers privilégié restant, et pour éviter une catastrophe inéluctable, due aux mauvaises décisions qui ont été prises depuis un siècle et qui continuent à l'être. Dans certains pays la retraite n'existe pratiquement plus, puisque les vieux pauvres et malades sont les premiers à faire les frais de cette politique, qui a commencé avec la consommation de vache folle, du sang contaminé, des OGM, et de la montée exponentielle des relations causales donnant des maladies neurodégénératives ou maladie à prions comme Alzheimer et autres maladies apparentées épilepsie, Parkinson, sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, Huntington… Un Français sur deux est touché directement ou indirectement par une maladie du cerveau et un Français sur trois meurt d'un cancer du fait de la nouriture qu'il a ingurgité contenant des fongicides, des pesticides, des insecticides, des herbicides, des nitrates, qui font que les paysans qui les utilisent n'ont plus aucune immunité aux infections de toutes sortes ou des traitements qu'il a subit, volontairement dispensés par nos dirigeants actuels. Je ne parle même pas de notre consommation journalière de produits contaminés. Les cancers enlèvent déjà 40% des humains. (Responsables mais pas coupables)
Les pesticides aussi dénommés parfois, produits phytosanitaires, comportent 3 groupes principaux : les insecticides, les herbicides, les fongicides. Ils sont constitués par des molécules organiques de synthèse complexes pour lutter contre les insectes divers, les herbes et plantes dites mauvaises, les moisissures qui nuisent au bon développement de certaines cultures. Ils sont assez solubles dans l’eau, mais ils le sont peu dans les huiles, dans les graisses animales et humaines, dans les organismes et les sédiments.
Il existe actuellement sur le marché plus de 8 000 produits comprenant environ 800 substances actives dont 500 sont utilisées en France.
Ces pesticides que l’on retrouve dans les différents compartiments de notre environnement (air, sol, eau, sédiments) sont toxiques pour les êtres vivants, ils sont nuisibles tant pour la faune et la flore terrestres qu’aquatiques. Non seulement, ils détruisent des espèces mais, ils en empoisonnent lentement d’autres ou les privent de nourriture ce qui a entraîné notamment, l’érosion de certaines espèces d’oiseaux et les problèmes rencontrés actuellement dans le domaine de l’apiculture. Ils s’accumulent aussi dans la chaîne alimentaire avec tous les dangers que cela représente pour l’homme.
Certaines de ces substances sont cancérigènes, d’autres sont mutagènes, elles diminuent la fertilité cela a déjà été prouvé sur certains poissons, elles entraînent aussi des malformations et des maladies variées. Le problème est de savoir quelles sont les plus toxiques et quelles sont les conséquences des doses infimes qui se cumulent progressivement dans l’organisme humain. Nous ignorons aussi quelle peut être la nocivité des produits issus de la dégradation des pesticides.
Les eaux superficielles, les eaux souterraines, les eaux pluviales, les sédiments des rivières de Haute-Normandie sont contaminés par les pesticides. Comme les nitrates, les pesticides, mettent en général plusieurs années pour atteindre les nappes qui alimentent les captages d’eau potable et de ce fait, de tels polluants constituent une véritable bombe à retardement pour l’environnement et la santé de l’homme.
Ces eaux contaminées servent aussi à irriguer les arbres fruitiers les cultures de légumes età laver ces fruits et ces légumes. C’est ainsi que le parathion, insecticide organophosphoré, a pu être retrouvé dans la pulpe de tomate et le jus de carotte et de tomate. Plus le produit utilisé est soluble dans l’eau, plus la concentration sera élevée.
Nous courons vers une véritable catastrophe déjà programmée, tant sur le plan écologique que sur le plan de la santé publique.
LES BORDELS DU VATICAN
Enrôlées comme religieuses à destination des couvents du monde entier, les jeunes filles du Tiers-monde sont utilisées comme esclaves sexuelles par le corps ecclésiastique.
Des religieuses-prostituées comme ces filles chrétiennes de l’état du Kerala - "la réserve « christianisée » des jésuites en Inde" sont envoyées au loin pour en faire des nonnes d’un genre spécial. Quelque part en Afrique, en guise de promesse du ciel, c’est l’enfer qu’elles découvrent à l’abri de la sainte Église qui les utilise comme bétail sexuel au service de son corps ecclésiastique. On a bien fait vœu de célibat mais pas de chasteté. Cette hypocrisie empoisonne l’Occident depuis dix-huit siècles, et serait même à l’origine de la prostitution moderne. Durant des siècles, ce commerce fut pris en mains par l’Église qui était à la fois cliente et maquereau. La moitié de la population féminine de Rome "la ville de pèlerinage obligée pour tout séminariste" fut réduite à la prostitution à certaines époques de l’histoire.
Pour que ce scandale puisse être connu, il aura fallu que des religieuses-médecins, débordées par l’ampleur de ce crime organisé, se décident courageusement à publier des rapports. Mais, immanquablement, ces rapports destinés au Saint-Siège finissent aux oubliettes avec celles qui les ont rédigés.
Selon l’agence Reuters, « accusé d’entretenir une conspiration du silence autour des cas d’abus sexuels dans les couvents, notamment en Afrique, le Vatican a reconnu l’existence d’une série de scandales, tout en assurant qu’ils étaient limités. » Selon un rapport, des prêtres et des missionnaires ont contraint des religieuses à avoir des relations sexuelles avec eux, en les violant. Certaines victimes ont été obligées de prendre la pilule, d’autres d’avorter. L’ampleur du scandale a amené Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du Vatican, à déclarer que le Saint-Siège était « au courant du problème », mais que celui-ci était « limité à certaines zones géographiques » non précisées.
Conspiration du silence.
Le rapport, qui a été soumis il y a six ans au cardinal Martinez Solamo, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et pour les sociétés de vie apostolique, a été rédigé par une religieuse et médecin, Maura O’Donohue. Celle-ci a recensé des cas d’abus dans 23 pays, y compris les Etats-Unis, l’Italie et l’Irlande. Mais elle écrit que la plupart des violences sexuelles commises par des prêtres et missionnaires se sont produites en Afrique, où les religieuses présentent, aux yeux de leurs partenaires potentiels, l’avantage de passer pour être exemptes du virus du sida qui ravage le continent noir.
L’auteur du rapport, qui mentionne des noms, cite le cas d’un prêtre qui avait mis enceinte une religieuse. Après l’avoir forcée à avorter, ce dont elle est morte, c’est lui qui a célébré la messe d’enterrement.
Maura O’Donohue rapporte des cas de nombreuses religieuses tombées enceintes en même temps dans des communautés religieuses africaines, notamment celui d’une supérieure relevée de ses fonctions par son évêque après avoir signalé "la grossesse simultanée de 29 de ses sœurs" sans qu’aucune mesure ne soit prise par ailleurs. Selon Marco Politi, correspondant de la Republica au Vatican, ces scandales, qui n’ont commencé à trans-pirer hors des murs du Vatican qu’il y a peu de temps, ont été portés à l’attention du Saint-Siège à plusieurs reprises au cours de la décennie passée. Sans résultat.
Une autre religieuse, Marie McDonald, supérieure des Missions de Notre-Dame d’Afrique, avait à son tour soumis en 1998 un rapport sur les « abus sexuels et viols commis par des prêtres et évêques ». « Que je sache, aucune inspection n’a eu lieu. La conspiration du silence aggrave le problème », a t-elle déclaré. Le Vatican observe la situation mais n’a pris aucune mesure concrète.
Cherchez la secte.
L’Église est beaucoup plus loquace en ce qui concerne les dérives des prétendues « sectes » qui lui font de la concurrence. Il y a environ 25 ans, un prêtre français au sourire immuable, manipulateur et ambitieux, le père Jean Vernette, fut chargé de répandre l’idéologie antisecte par une propagande extrêmement habile et efficace. Selon l’adage « hors de l’Église, point de salut », Jean Vernette et ses amis inquisiteurs ont fourni à l’association antisecte ADFI toute une panoplie d’armes intellectuelles et logistiques pour traquer les « sectes ». Après avoir quitté l’ADFI, trop virulente, il peaufine son image de saint homme qui prêche la « tolérance » et « l’évangélisation des sectes ».
En réalité, derrière cette langue de bois onctueuse, « évangélisation » signifie guerre totale. Pour l’ADFI, Vernette rédigea la liste des « symptômes de sectarisme » qui est à l’origine de la persécution de milliers de non-conformistes (long temps de lecture et de méditation, changement de régime alimentaire...).
Par cette manipulation, l’épiscopat de France nous a fait croire que la secte c’est l’autre, que la pédophilie c’est chez les autres, et que les pratiques mafieuses c’est chez ceux d’en face. Pourtant, dans le seul registre des moeurs, chaque semaine apporte un nouveau cas de pédophilie ecclésiastique en France.
En bon jésuite, le porte-parole du Vatican a trouvé la parade : « Certaines affaires négatives ne doivent pas nous faire oublier la foi souvent héroïque manifestée par une grande majorité de ces hommes et femmes des ordres religieux et du clergé », a-t-il plaidé.
Certes, mais lorsqu’un enfant attrape un mauvais rhume dans une « secte » pas très catholique, le journal La Croix et les bons cathos de l’ADFI n’hésitent pas à crier au « crime contre l’humanité ».
Quant à « la foi souvent héroïque », si c’est de l’évangélisation planétaire dont on parle, il aurait mieux fallu pour l’humanité souffrante que les hordes de missionnaires incultes et arrogants qui ont la prétention de sauver l’âme des païens, restent tranquillement à la maison en s’exerçant à un métier honnête.
Bible - Louis Segond de 1910
Apocalypse 16
Apocalypse
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Chapitre 17
1
Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m`adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux.
2
C`est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l`impudicité, et c`est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés.
3
Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes.
4
Cette femme était vêtue de pourpre et d`écarlate, et parée d`or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d`or, remplie d`abominations et des impuretés de sa prostitution.
5
Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre.
6
Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d`un grand étonnement.
7
Et l`ange me dit: Pourquoi t`étonnes-tu? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes.
8
La bête que tu as vue était, et elle n`est plus. Elle doit monter de l`abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n`a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s`étonneront en voyant la bête, parce qu`elle était, et qu`elle n`est plus, et qu`elle reparaîtra.
9
C`est ici l`intelligence qui a de la sagesse. -Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.
10
Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, un existe, l`autre n`est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps.
11
Et la bête qui était, et qui n`est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition.
12
Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n`ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête.
13
Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.
14
Ils combattront contre l`agneau, et l`agneau les vaincra, parce qu`il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.
15
Et il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues.
16
Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu.
17
Car Dieu a mis dans leurs coeurs d`exécuter son dessein et d`exécuter un même dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu`à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.
18
Et la femme que tu as vue, c`est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre.